Combien De Musulmans En France?
AA / Paris / Ümit Dönmez En 2019-2020, 29 % des personnes âgées de 18 à 59 ans se déclarent catholiques, 10 % musulmanes et 10 % se déclarent affiliées à d’autres religions, tandis que 51 % se disent sans religion, selon l’enquête Trajectoires et Origines, citée par l’Insee dans son rapport publié jeudi 30 mars 2023.
- L’institut de statistique rapporte que « cette distance à la religion varie considérablement selon le lien à l’immigration ».
- Ainsi, alors que 58 % des personnes sans ascendance migratoire sur deux générations se disent sans religion, c’est le cas pour seulement 19 % des immigrés arrivés après 16 ans et 26 % des descendants de deux parents immigrés.
L’Insee indique aussi « les immigrés venant de pays de tradition musulmane sont les plus inscrits dans la religion », alors que ceux originaires de pays européens à dominante chrétienne – à l’exception du Portugal – ou d’Asie déclarent moins souvent une affiliation religieuse.
Par ailleurs, les musulmans représentent 10 % de la population en France métropolitaine, mais sont nettement plus présents parmi les immigrés (44 %) et les descendants de deux parents immigrés (48 %), lit-on dans le rapport. – Les pratiques et l’identité religieuses Concernant les pratiques religieuses, la fréquentation régulière des lieux de culte varie entre 8 % pour les catholiques, un peu plus de 20 % pour les autres chrétiens, les musulmans et les bouddhistes, et 34 % pour les juifs, selon l’Insee qui précise que « les transmissions religieuses entre générations diffèrent grandement selon les religions ».
Ainsi, 91 % des personnes élevées dans une famille musulmane suivent la religion de leurs parents, contre 84 % de celles élevées dans une famille juive et 67 % de celles élevées dans une famille catholique. L’Insee rapporte également qu’au « sein d’une même religion, les pratiques diffèrent selon le lien à la migration ».
- Ainsi, alors que 6 % des catholiques sans ascendance migratoire vont à la messe régulièrement, 15 % des immigrés d’origine portugaise, espagnole ou italienne, 24 % des catholiques ultramarins résidant en France métropolitaine et jusqu’à 55 % des immigrés d’Afrique centrale exercent cette pratique.
- Concernant, le rôle des lieux de culte, l’institut statistique que celui-ci est différent dans l’islam où les pratiques privées, à domicile ou dans la vie quotidienne, sont beaucoup plus fréquentes.
« Seuls 20 % des musulmans fréquentent régulièrement la mosquée. La dissociation entre la fréquentation des lieux de culte et l’importance déclarée de la religion dans la vie montre que cet indicateur mesure mal la religiosité des musulmans », lit-on dans le rapport, précisant que la religion est citée comme l’une des dimensions constitutives de leur identité par 7 % des personnes âgées de 18 à 49 ans en 2019-2020.
- Cette place de la religion dans l’identité est nettement plus significative pour les juifs (54 %) et les musulmans (30 %) que pour les catholiques (6 %), mais elle a reculé en onze ans parmi les musulmans », précise l’Insee.
- Le jeûne et le voile Notant que « la religiosité hors des établissements religieux se manifeste par la pratique de la prière et le respect de différentes normes, notamment alimentaires ou vestimentaires », l’Insee rapporte que les musulmans pratiquent la prière le plus fréquemment : 58 % au moins une fois par semaine tandis que 21 % ne prient jamais.
« Les bouddhistes comptent le moins de croyants qui ne prient jamais (15 %), mais ils ne sont que 32 % à prier au moins une fois par semaine », lit-on encore dans le rapport, ajoutant que parmi les personnes se déclarant catholiques, 44 % ne prient jamais et seulement 15 % prient au moins une fois par semaine.
Concernant les pratiques de jeûne, l’institut statistique rapporte que celles-ci « sont pratiquement tombées en désuétude dans les confessions chrétiennes », alors qu’uniquement 3 % des catholiques et 5 % des autres chrétiens disent respecter strictement les périodes de jeûne de leur religion et 13 % les respecter « plus ou moins ».
« En revanche, 75 % des musulmans respectent le jeûne strictement et 15 % « plus ou moins », lit-on encore dans le rapport. S’agissant des normes vestimentaires, l’institut statistique rapporte que 26 % des femmes musulmanes âgées de 18 à 49 ans disent porter un voile, parmi lesquelles neuf sur dix disent le porter toujours.
« Cette pratique, qui concerne 36 % des femmes musulmanes immigrées et 17 % des descendantes de deuxième génération, est la plus courante chez les immigrées de Turquie et du Moyen-Orient (46 %) », lit-on encore dans le rapport, précisant que par rapport à 2008-2009, « le port du voile est devenu plus fréquent pour toutes les origines et toutes les générations ».
Il est plus fréquent chez les femmes musulmanes en couple, ainsi que chez les femmes musulmanes inactives. Il est moins fréquent pour les femmes musulmanes, cadres et professions intermédiaires, précise l’Insee. Seulement une partie des dépêches, que l’Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l’AA, de manière résumée.
Quel est la religion numéro 1 ?
Les chrétiens sont le premier groupe religieux au monde.
Quelle est la religion la plus persécutée dans le monde ?
Les chrétiens sont les plus persécutés au monde | JDQ.
Quelle est la religion la plus pratiquée au monde en 2023 ?
Le christianisme, religion la plus pratiquée au monde, avec 2,5 milliards de croyants. (Belga) Le christianisme reste la plus religion la plus pratiquée au monde avec plus de 2,5 milliards de croyants, rapporte le Bulletin international de recherche missionnaire de l’Encyclopédie chrétienne mondiale.
Quel est le pays le plus arabe ?
Démographie – En 2020, la population totale du monde arabe est d’environ 429 045 620 d’habitants (voir Ligue arabe#Tableau comparatif ). Le pays arabe le plus peuplé est l’ Égypte avec 100 millions d’habitants. Dans plusieurs pays arabes, après avoir largement diminué durant les années 90 conformément à la transition démographique attendue, les taux de fécondité sont repartis à la hausse (Égypte et Algérie) ou ont cessé de baisser et stagnent (Maroc, Tunisie, Syrie, Jordanie) sans que cela ne puisse être clairement expliqué,,,
- Parmi les explications avancées, les observateurs citent la stagnation de l’accès à l’éducation des femmes, la crise économique, le manque d’emploi, de grandes difficultés des couples pour trouver des logements ainsi qu’un rôle de la part des islamistes,
- Selon Françoise de Bel-Air, cette reprise de la fécondité pourrait être également liée à une reprise des mariages aux âges jeunes et à une stabilisation des niveaux de contraception,
Les raisons sont cependant discutées et seraient différentes d’un pays à l’autre, En Égypte et en Jordanie, c’est la fécondité des plus éduquées qui augmente le plus et la hausse de la fécondité semble être donc plutôt choisie et ne pas être liée à l’absence d’accès à la contraception,
Quel est le pays le plus religieux du monde ?
La France, l’un des pays les moins croyants au monde Par Pierre Bohm (lefigaro.fr avec AFP) Publié le 10/02/2009 à 21:05, Mis à jour le 10/02/2009 à 21:06 Les Américains sont deux fois plus nombreux que les Français à déclarer que la religion tient une «place importante dans leur vie quotidienne».
- Les Français dans le top dix des pays les moins croyants du monde.
- C’est le résultat d’ sur l’importance de la religion dans 143 pays.
- La France se classe neuvième : seul un Français sur quatre estime que la religion tient «une place importante dans (sa) vie quotidienne».
- Un taux similaire à celui du Japon.
L’Estonie est le pays le moins croyant au monde (14%), devançant d’autre pays d’Europe de l’est ou du nord. Les Etats-Unis sont le pays occidental le plus dévot avec 65% de «oui» à cette question, soit deux fois et demi plus que la France. A l’autre extrémité du classement, l’Egypte remporte la palme du pays le plus croyant du monde.100% des sondés répondent que la religion tient une place «importante dans leur vie».
- Elle est suivie du Bangladesh et du Sri Lanka (99%), de l’Indonésie et de la République Démocratique du Congo (98%).
- Plusieurs autres pays d’Afrique comme le Malawi, le Sénégal, Djibouti ou le Maroc complètent la tête du classement.
- En moyenne dans le monde, 8 personnes sur 10 répondent positivement à la question.
Le sondage a été effectué de 2006 à 2008 auprès d’un millier d’adultes dans chacun des pays étudiés, avec une marge d’erreur de plus ou moins 4%. : La France, l’un des pays les moins croyants au monde
Quelle est la religion la plus importante dans le monde ?
Les grands changements régionaux – Le rapport du Pew Research a également analysé les grands changements religieux susceptibles de se produire entre 2010 et 2050 dans 198 pays et territoires, divisés en six grandes régions L’Afrique Grâce en grande partie à son fort taux de fécondité, l’Afrique subsaharienne connaîtrait la plus forte croissance mondiale (de 12% de la population mondiale en 2010 à environ 20% en 2050).
- C’est aussi le cas de la région du Moyen Orient-Afrique du Nord qui croîtrait plus vite que le monde.
- Dans ce contexte, la population musulmane progresserait fortement dans ces deux régions.
- Quatre Chrétiens sur dix dans le monde vivraient en Afrique sub-saharienne en 2050.
- Asie-Pacifique Pendant ce temps, la région Asie-Pacifique devrait voir sa population ne représenter plus que 53% de la population mondiale en 2050 contre 59% en 2010.
D’où un ralentissement de la croissance des religions fortement concentrées dans la région, comme le bouddhisme. L’Inde resterait en majorité hindouiste mais elle serait le pays qui abriterait le plus de Musulmans, surpassant l’Indonésie. Europe C’est la seule région du monde dont la population baisserait.
- Le nombre de Chrétiens reculerait de 100 millions de personnes entre 2010 et 2050, à 454 millions.
- Les Chrétiens resteraient le groupe religieux le plus important mais ils représenteraient moins des deux-tiers de la population contre les trois-quarts en 2010.
- Par ailleurs, en 2050, 23% des Européens seraient non affiliés à une religion et 10% seraient Musulmans (5,9% en 2010).
Amérique du Nord Les Chrétiens seraient encore largement majoritaires (66,4% de la population) mais leur nombre baisserait considérablement (78,3% en 2010). La part des non affiliés augmenterait très sensiblement passant de 16,4% à 25,6%. D’ici le milieu du XXIe siècle, les Etats-Unis sont susceptibles d’avoir plus de Musulmans (2,1% de la population) que de Juifs (1,4%).
Quelle est la religion la plus tolérante ?
Entretien avec Chems-Eddine Hafiz, avocat, vice-président du Conseil français du culte musulman. Pouvez-vous définir ce qu’est un musulman, un islamiste, un salafiste ? Un musulman est un être qui croit en un seul Dieu. Le croyant doit observer les cinq piliers de l’islam: unicité de Dieu et reconnaissance de Mahomet comme le prophète, cinq prières par jour, jeûner lors du ramadan, pratiquer l’aumône légale et, si possible, faire le pèlerinage à La Mecque.
L’islamiste est une personne qui se définit comme un pratiquant plus orthodoxe, plus zélé. Les salafistes, eux, veulent revenir à une pureté originelle. Ils suivent les enseignements de Ahmad Ibn Hanbal, qui au IXe siècle avait une interprétation littéraliste de l’islam et rejetait toute innovation. Il a été suivi par Taymiya au XIVe siècle.
Enfin, en Arabie Saoudite, les Wahhabites prônent un islam rigoriste. Malgré ce qu’on entend dire trop souvent, on ne peut pas affirmer que les salafistes sont des terroristes. Ce serait un dérapage sémantique. La religion musulmane est-elle compatible avec la laïcité ? Absolument.
Je dirais même que la laïcité est une chance pour les religions et pour l’islam. Rien dans les cinq piliers de l’islam ne va à l’encontre de nos lois républicaines, dont celle de 1905. La religion musulmane est monothéiste et c’est une religion de tolérance et de paix que l’on doit suivre en toute discrétion.
Il n’y a pas d’ostentation dans la vie spirituelle ou publique. La religion appartient à la sphère privée. J’insiste sur le fait que nous sommes pour la coexistence des religions. En aucun cas, un musulman –qui exerce son culte où que ce soit– ne doit exprimer une volonté hégémonique.
L’absence de clergé montre d’ailleurs que le musulman n’a de compte à rendre qu’à lui-même. Il n’y a pas d’intercesseur entre lui et Dieu. Est-ce légitime de s’inquiéter de l’évolution des quelques centaines de jeunes qui vont vers l’extrémisme religieux, le terrorisme ? Evidemment. Nous pouvons tous être inquiets par les événements qui traversent notre société.
Mais je ne crois pas qu’il s’agisse d’un problème religieux. Ce sont des individus qui s’accaparent la religion pour commettre des actes criminels que rien ne peut justifier. Comme on ne peut pas justifier la montée d’un antisémitisme chez certains qui se réclament de l’islam.
- Il existe une souffrance sociale, un repli identitaire chez des jeunes qui connaissent bien mal la religion musulmane.
- Ils instrumentalisent la religion à des fins qui n’ont rien à voir avec le culte.
- S’ajoute bien sûr l’exportation du conflit israélo-palestinien qui ne devrait pas servir de prétexte.
Je suis sidéré de constater comment on tente de monter les musulmans contre les juifs, contre l’Occident. Après le débat sur l’identité nationale et les dérapages de certains partis politiques, avez-vous le sentiment que l’islam est stigmatisé ? C’est l’évidence et les médias n’arrangent rien.
- Nous sommes pris en otages vis-à-vis des extrémistes.
- Il faut laisser les imams faire leur travail qui est aussi d’expliquer qu’au XXIe siècle, les femmes sont l’égale de l’homme et qu’on ne peut pas sortir avec une burqa.
- Nous n’avions pas besoin d’une loi et d’un grand débat national pour quelques centaines de personnes.
Après le débat sur l’identité nationale, la campagne présidentielle, puis celle qui se déroule actuellement dans certains partis, on peut être inquiets. Lors de la présidentielle, le candidat de la droite avait été jusqu’à déclarer que les musulmans posaient un problème en France ! A force, on instruit le procès des musulmans qui vivent et travaillent en France, qui, pour l’immense majorité, sont Français.
On veut provoquer non seulement un délit de faciès mais de religion. S’il y a des problèmes sociaux et économiques, ce n’est pas la faute des musulmans. Certes, on sait que l’école dans les quartiers difficiles est un échec, que l’ascenseur social est en panne, que des jeunes sont des proies faciles pour des prédicateurs qui véhiculent des idées haineuses vis-à-vis de l’Occident, mais pour moi, ce ne sont pas des musulmans.
C’est sans doute à nous de tendre la main, d’expliquer ce qu’est la vérité de notre foi et rassurer nos concitoyens. Propos recueillis par Henri Israël
Quelle est la religion dominante au Japon ?
Le shintoïsme est la religion traditionnelle du Japon (polythéisme et sacralisation de la nature). Il imprègne profondément la sensibilité japonaise ; la figure de l’empereur lui est liée.
Quelle est la religion qui a fait le plus de morts ?
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN – Dans son premier ouvrage, le journaliste Marc Eynaud relate les actes de profanation et les agressions à l’encontre des catholiques. Il explique comment la France, fille aînée de l’Église, en est arrivée à ce calvaire contemporain.
- Marc Eynaud est journaliste et auteur de Qui en veut aux catholiques ?, aux éditions Artège.
- FIGAROVOX.
- Votre ouvrage s’intitule « Qui en veut aux catholiques ? » Ne craignez-vous pas de tomber dans un des travers de notre époque : la victimisation ? Quel est son objet ? Marc EYNAUD.
- La victimisation c’est « l’action de victimiser » si on en croit le Larousse.
L’objectif de ce livre est justement l’inverse. Les profanations, incendies, attaque s et autres apparaissent peu dans l’actualité sinon totalement décorrélées et traitées comme des faits divers banals. Pardonnez-moi de citer cette phrase d’Albert Camus qui a été trop employée mais « Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde ».
On ne provoque pas de peur en nommant les choses, en les mettant en lumière mais surtout en les expliquant. Bien au contraire, on rejette le fantasme pour en appeler au palpable, on bannit le sentiment pour faire apparaître la réalité. L’objectif c’est de regarder la réalité en face, de l’appréhender et surtout de comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là.
« Qui en veut aux catholiques » ne veut pas dire « Les catholiques sont des victimes ». On pourrait d’ailleurs pousser le raisonnement en citant le Christ lui-même sous la plume de l’évangéliste Matthieu : « Vous serez haïs de tous à cause de Mon Nom ».
- Ce n’est ni un avertissement, ni une phrase destinée à faire peur mais un constat qui sonne comme une évidence tranquille.
- À lire aussi Agression de catholiques à Nanterre: «Comment l’Église peut-elle répondre à une telle haine ?» Les catholiques sont-ils particulièrement touchés par les agressions et les profanations ? Indubitablement oui.
Les quelques chiffres que lâchent du bout des lèvres les services du ministère de l’Intérieur le prouvent : 1052 faits recensés, qui se décomposent en 996 actions et 56 menaces. La religion chrétienne est de loin la plus attaquée. Je demande au lecteur de faire l’expérience de taper les mots-clefs « Profanation église » ou « effraction église » dans un moteur de recherche pour s’en rendre compte.
Objectivement c’est assez effrayant. Bien entendu, on peut expliquer ce sinistre record en partie par le fait que les églises et calvaires sont les édifices religieux les plus nombreux sur le territoire, certains d’entre eux abritent des trésors qui excitent l’attrait des voleurs, ferrailleurs et trafiquants d’art.
En revanche, les actes purement malveillants sans objectif de vol se multiplient en parallèle. En outre, il ne faut pas l’oublier mais les chrétiens sont les cibles privilégiées des attentats islamistes. L’assassinat du Père Hamel est le plus symbolique mais on peut rajouter les attentats manqués de Villejuif et de Notre-Dame de Paris.
- Celui, réussi hélas, de la basilique de Nîmes et je révèle dans ce livre qu’un attentat au couteau a été déjoué in extremis à Montmartre.
- L’Église a démontré en plus de deux mille ans d’existence qu’elle résistait bien mieux aux coups portés de l’extérieur qu’à ses propres turpitudes.
- Marc Eynaud Comment expliquez-vous l’effondrement de la pratique catholique en France, fille aînée de l’Église ? Je laisse aux historiens le soin du détail mais on peut parler d’une déchristianisation en plusieurs étapes : les Lumières, la Révolution française, le rationalisme, la séparation de l’Église et de l’État et enfin la sortie de la Seconde guerre mondiale.
Pendant la Révolution française on parlait même de « déprêtrisation ». Cela a entraîné une hémorragie sans précédents dans l’Église de France, une hémorragie aggravée par la perte de son pouvoir temporel, traduite par l’éparpillement de ses biens devenus nationaux.
- Si cette période n’a pas été fatale à l’Église, elle a cependant provoqué de tels dégâts que les effets s’en font encore sentir aujourd’hui.
- La séparation de l’Église et de l’État a quant à elle largement sorti l’Église catholique de la place publique, perdant ainsi le monopole de l’Éducation, et plus largement du tissu social.
Il faudra attendre la tragédie de 14/18 pour que la République prenne conscience de l’importance du religieux chez les hommes qui mourraient en masse pour elle. Ils auront quand même été 32.000 à servir dans les tranchées. L’Église affronta aussi la modernité, l’essor du marxisme et la confusion entre universalisme et mondialisation Pour finalement finir dans une société postmoderne dont les valeurs et les envies sont aux antipodes de sa doctrine.
- On est en train d’assister à une véritable sortie de route.
- La pédocriminalité au sein de l’Église a-t-elle participé de cet effondrement ? Une chose est certaine, l’Église a démontré en plus de deux mille ans d’existence qu’elle résistait bien mieux aux coups portés de l’extérieur qu’à ses propres turpitudes.
Le Père Abbé du Barroux, Dom Louis-Marie, m’avait confié ceci : « C’est une tristesse, mais aussi une réalité, de dire que les premiers coupables de profanation sont bien des hommes d’Église. Les révélations sur les crimes de mœurs en ont montré l’horreur.
- Des prêtres habitués à des turpitudes des plus abjectes ont célébré la messe.
- Le pape François a même comparé leur crime à des messes noires ».
- Indubitablement, ces crimes commis et trop souvent cachés ont fait plus de mal que les pires persécutions antichrétiennes.
- Elles actent tout de même une défaillance collective chez de trop nombreux évêques.
« Pardonne-nous d’avoir pris ta miséricorde pour une tolérance devant le mal », s’était exclamé Mgr de Moulin-Beaufort devant la Grotte de Lourdes, le 6 novembre dernier. L’abjection de ces crimes commis c’est encore le Christ qui en parle le mieux : « Quiconque scandalise un de ces petits qui croient en moi, il lui vaudrait mieux qu’on lui pendît une meule d’âne au cou, et qu’on le jetât au fond de la mer.
» Oui, la pédocriminalité a porté un rude coup à l’institution, mais surtout à la confiance des fidèles abusés et de leurs familles et à tous ceux qui voyaient en l’Église une institution bienveillante. À lire aussi «Chez les catholiques pratiquants réguliers, le vote contestataire est désormais dominant» Vous écrivez : « Les catholiques sont coincés entre leur aspiration à la charité et leur inquiétude de voir les mosquées pousser tandis que les églises se vident lorsqu’elles ne sont pas profanées ou incendiées.
» Ce tiraillement semble s’être dessiné dans le vote des catholiques pratiquants lors du premier tour de l’élection présidentielle. Comment y répondre ? Les chiffres des sondeurs et les nombreuses enquêtes nous montrent une chose : la répartition des votes chez les catholiques, tout degré de pratique confondu, est sensiblement identique à la répartition nationale.
- Il n’y a pas d’électorat catholique ou plutôt il n’y a pas de candidat derrière lequel ils seraient susceptibles de se ranger majoritairement.
- Il y a indubitablement les mêmes fractures chez les catholiques que dans le reste du corps électoral.
- Scindés entre la génération des baby-boomeurs qui sera portée vers un vote centriste ou social et une jeunesse plus identitaire, plus conservatrice que ses ainés, cela s’est vu à de nombreuses reprises ces dernières années.
Les dignitaires de l’Église doivent composer avec une jeunesse attendant davantage « Les cosaques et le Saint-Esprit » pour reprendre la formule de Léon Bloy qu’un « synode sur la synodalité ». PODCAST – Dieu est-il le miroir de l’homme ? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre Jean-Luc Mélenchon est le troisième homme de ce scrutin.
Le candidat de la France insoumise a semble-t-il bénéficié d’un vote communautaire, en témoignent ses importants scores à Bobigny (60%), Creil (56%), Roubaix (52%), Dreux (45%), ou Grigny (56%), et les divers appels au vote dans la communauté musulmane les semaines précédant le scrutin. Le discours de la France insoumise sur la laïcité est-il ambigu ? Il est surtout incompréhensible sur le plan intellectuel et totalement cynique sur le plan politique.
Les Insoumis savent qu’ils reposent sur une imposture : celui de faire croire qu’ils représentent la France des périphéries et des ouvriers alors qu’ils portent l’indigénisme et l’islamisme à bout de bras. Ce n’est pas un hasard si 69 % des musulmans de France ont voté Jean-Luc Mélenchon, ce n’est pas un hasard si les principaux leaders islamistes comme Hani Ramadan ont appelé à voter pour lui.
Mélenchon est le candidat des musulmans. Sa famille politique dispute avec EELV la primauté de l’islamo-gauchisme. C’est à l’université d’été de la France Insoumise qu’Henri Pena-Ruiz a été chahuté pour avoir simplement combattu le concept d’islamophobie. C’est à cette occasion que l’élue écologiste Bénédicte Monville, chef de file de l’opposition écolo à Melun s’était exclamée : « Personnellement, je n’ai rien à voir et je combats ces tenants d’une « laïcité » qui exclut, stigmatise, humilie et nous divise ».
Cette même élue qui livre un combat acharné contre la mairie de Melun coupable d’avoir voulu installer une crèche de Noël ! Sans compter que tous ces élus ont évidemment manifesté main dans la main avec des islamistes à cette scandaleuse « Marche contre l’islamophobie ».
PODCAST – Vivons-nous dans le meilleur des mondes possibles? (Leibniz) Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre Écoutez-le et abonnez-vous sur votre plateforme audio favorite À VOIR AUSSI – Zemmour: «le génie du catholicisme, c’est la laïcité» La « Loi Séparatisme » ne consistait plus à combattre l’islamisme, mais bien à réaffirmer la supériorité morale et spirituelle de la République sur l’ensemble des cultes.
Marc Eynaud Y a-t-il un « deux poids, deux mesures » dans le traitement des religions en France ? Sur le plan médiatique c’est évident. Mais l’actualité politique fut récemment très éclairante à ce sujet. Les débats sur la Loi dite contre le Séparatisme devenue depuis « Loi réaffirmant les principes de la République » ont été extrêmement révélateurs, notamment à ce niveau.
- Commencée après l’assassinat de Samuel Paty par un terroriste islamiste, cette loi devait enfin poser les bases d’une défense républicaine contre cette islamisation de territoires devenus de véritables enclaves étrangères au sein du pays.
- Or, tétanisés par les accusations d’islamophobie, aiguillonnés par de vieux réflexes anticléricaux ces débats sont devenus par moments de véritables réquisitoires anticléricaux.
À la fin, il ne s’agissait plus de combattre l’islamisme, mais bien de réaffirmer la supériorité morale et spirituelle de la République sur l’ensemble des cultes. Ainsi, le christianisme a été rejeté hors du champ politique et mis au même niveau que les autres cultes.
Ce qui est à la fois une faute historique et un reniement des fondements même de la République française. Et l’erreur s’est répétée, la lutte contre les écoles coraniques s’est transformée en coups violents portés à l’enseignement libre, la prévention de la radicalisation s’est muée en quasi-interdiction de l’enseignement à domicile En incluant l’idée qu’existait un séparatisme chrétien, en d’autres termes, en voulant traiter les différentes religions à égalité, on a créé une insupportable injustice.
En voulant disperser son tir, oui, la République a créé un deux-poids deux mesures. À lire aussi Pierre Manent-Pascal Bruckner: «Le pire ennemi de l’Occident, c’est l’Occident lui-même» La France peut-elle encore être chrétienne aujourd’hui ? Pierre Manent parlait dans vos colonnes d’« une morne aversion, un rejet paresseux mais implacable » du christianisme par la société moderne.
On le voit dans la multiplication des actes antichrétiens, l’interdit moral qui protégeait les églises a volé en éclat. C’est pourquoi je voudrais compléter cette phrase de Pierre Manent en disant que c’est surtout l’ignorance du fait religieux qui a entraîné ce rejet. Les enfants de la déconstruction sont totalement ignorants de leur héritage justement parce que rien ne leur a été transmis.
« Le monde tourne le dos au christianisme qui ne le lui tourne pas », résumait le philosophe colombien Nicolás Gómez Dávila. On pourrait ajouter : « Et le monde ne le lui pardonne pas. » Dans une société qui fait de la défense des minorités une fin, devant le morcellement des territoires, la multiplication des bulles cognitives et des « safe spaces », l’universalisme catholique, sa morale, ses dogmes et sa philosophie apparaissent comme des contre-modèles.
Quel pays persécuté le plus les chrétiens ?
Toutes persécutions confondues, la Corée du Nord est passée en tête de ce classement annuel, détrônant l’Afghanistan.
Quelle est la religion la plus pratique ?
Parmi eux, les catholiques sont les plus nombreux. La seconde religion la plus pratiquée est l’islam, avec 2 milliards de croyants. Viennent ensuite l’hindouisme, le bouddhisme et le judaïsme.