Pourquoi Les Kabyles Ont Les Yeux Bleus?
La religion et les traditions culturelles – La religion et les traditions culturelles peuvent également jouer un rôle dans la prévalence de la couleur des yeux chez les Kabyles. Par exemple, les têtes de famille de la noblesse kabyle avaient tendance à se marier entre eux, ce qui peut avoir contribué à la transmission de la génétique pour les yeux bleus.
Comment sont les Kabyles physiquement ?
Origine et caractère particulier de l’Amazigh ou Kabyle – Kabyle.com Léon Pax – N°3, Tizi-Ouzou, 20 mars 1887 3. — Origine et caractère particulier du Berbère ou Kabyle. (Suite) A ces quelques indications, données au point de vue ethnologique, ajoutons que le Kabyle doué d’un caractère belliqueux, est naturellement porté àl’indépendance.
- Cette tendance se manifeste dans leurs relations.
- On cite cet acte d’un Beni-Djcimad (At Jennad) qui traversait une rivière torrentueuse et se voyant sur le point d’être emporté tira son sabre en disant: « Prends garde, rivière ! oserais-tu bien t’attaquer à un Beni-Djennad (At Jennad) ? Le Kabyle n’est pas d’une haute stature, mais il est généralement bien fait, nerveux et très robuste : son teint communément brun est presque blanc dans certaines tribus qui habitent les contreforts les plus rapproché du massif montagneux du Djurjura.
Beaucoup on les yeux bleus et les cheveux blonds ; les traits du visage moins allongé que celui de l’Arabe, sont peu réguliers mais expressifs ; ses gestes sont vifs, sa démarche fière et sa voix sonore est plus agréable à écouter que les sons gutturaux sortis du gosier de l’Arabe.
Le costume est de la plus grande simplicité ; il se compose d’une calotte blanche ou rouge, d’une chemise de laine à manches courtes, le plus souvent faite avec une pièce de cotonnade et serrée à la taille par une ceinture de cuir à boucle de métal. Cette chemise qui dépasse à peine les genoux est recouverte d’un burnous également en laine, qui lui sert de manteau aussi bien’que de couverture pour la nuit.
Ses jambes sont nues et ses pieds sont chaussés de bandes de cuir affectant la forme du Cothurne, usité autrefois chez les Grecs et les Romains, et attachées à la cheville par des cordons d’alfa. La condition de la femme Kabyle se rapproche sensiblement de celle des Européennes.
- Elle est libre, considérée, alors que la femme arabe, cachée avec un soin jaloux à tous les regards, est placée dans un état d’infériorité pénible relativement aux droits de l’homme son seigneur et maître.
- La Kabyle, très-bien dotée sous le rapport de la beauté ne le cède pas beaucoup à nos plus gracieuses Européennes lorsqu’elle est bien mise.
Elles s’habillent avec autant de simplicité que les hommes: leur belle chevelure flotte sur les épaules ou bien rattachée en nattes. Elle est arrangée avec art sur la tête qu’elles recouvrent d’une coiffure aux couleurs vives, semblable à un bonnet phrygien et d’un effet charmant.
Elles ne se voilent pas le visage comme les femmes Arabes, au contraire, elles vont librement partout, et dans la maison prennent part à toutes les occupations, aux moindres détails de la vie comme aussi à tout le bien être de la famille. Elles ont l’habitude fâcheuse, il faut le dire cependant, de se tatouer le front, les joues, les bras, les jambes, de petits dessins bizarres qui produisent un effet original sans les enlaidir (ticrad.
tatouage,) des anneaux de cuivre d’argent parent leurs bras. LÉON PAX La Kabylie Pittoresque : Origine et caractère particulier de l’Amazigh ou Kabyle – Kabyle.com
Comment savoir si je suis Kabyle ?
Démographie – Cartographie des tribus de la Kabylie, (1940) Selon la définition la plus courante en usage aujourd’hui en Algérie, le Kabyle est celui dont la langue maternelle est le kabyle, ou sinon dont les parents ont le kabyle pour langue maternelle. En se fondant sur cette définition la plus courante, le nombre de Kabyles en Kabylie est donc d’environ 3,5 à 4 millions (1,2 million d’habitants dans la wilaya de Tizi Ouzou, 1 million dans la wilaya de Béjaia, les deux seules wilayas entièrement kabylophones, et environ 1,5 à 2 millions d’habitants dans les communes kabylophones des wilayas de Bouira, Boumerdès, Jijel, Bordj Bou Arreridj et Sétif ).
En dehors de la Kabylie, les Kabyles sont nombreux à avoir migré vers d’autres régions d’Algérie, principalement Alger et ses environs, mais aussi dans une moindre mesure Oran et Constantine. Il est impossible de connaître leur nombre de façon précise, mais on peut l’estimer à environ 2 millions, sur deux générations.
Les Kabyles sont donc environ 5,5 à 6 millions en Algérie, soit environ 15 % de la population algérienne. En dehors du pays, du fait d’une ancienne et forte émigration kabyle vers la France, les Kabyles représentent aujourd’hui environ 40 % des Algériens et descendants d’Algériens en France soit environ 800 000 Kabyles en France (sur 2 millions d’Algériens et enfants d’Algériens présents en France).
Pourquoi les berberes sont blonds ?
Le pragmatisme des blonds autochtones – La thèse de Shaw ne s’est toutefois pas seulement trouvée attaquée en ce qui concerne l’antériorité des blonds aux Vandales. C’est l’idée même d’une origine exogène de ceux-ci, qui fut critiquée dès Gibbon (1985, t.
II, p.97), lequel voyait en eux des autochtones éclaircies par le climat de la montagne. Périer (1873) faisait également provenir les Berbères de l’Atlas, refusant — bien qu’il n’évoquât pas explicitement les blonds — l’idée d’une origine étrangère des populations locales. Cette position sera ultérieurement celle de Sergi (1895, 1897, 1901, 1911), qui, reprenant les hypothèses de Hartmann (1876, 1880) et s’appuyant sur les travaux d’anthropologie militaire de Livi (1896), affirma que le blondisme n’est qu’un effet de l’altitude sur les populations méditerranéennes, observable aussi bien chez les Marocains de l’Atlas que chez les Italiens étudiés par Livi.
Sergi développe cette argumentation dans The Mediterranean Race. L’intérêt de l’hypothèse de Sergi nous paraît résider, moins dans la détermination de la cause du blondisme, que dans la comparaison, qu’il opère, entre une population italienne et une population berbère, comparaison sous-tendue par l’idée de race méditerranéenne.
Que des blonds apparaissent en altitude en Italie et au Maroc, n’a de sens que s’ils appartiennent à la même race ; c’est-à-dire s’il s’agit, au départ, d’une population brune qui offrirait une variante adaptative blonde. Weisgerber objecte à la théorie de Sergi que les blonds d’Italie pourraient tout aussi bien être les survivants d’une ancienne race blonde (1910, p.127).
Quand Périer (1873) parle d’Atlantes, qui constitueraient la population autochtone de l’Afrique septentrionale, cette dénomination désigne les habitants de l’Atlas. D’autres auteurs désignent par là les habitants de l’Atlantide ; c’est de ces habitants que descendraient les blonds.
Généralement, les considérations ayant trait à l’Atlantide passent pour peu sérieuses quoique prolifiques, Bessmerty (1949) ayant recensé plus de 2000 publications traitant de la question. Il paraît cependant difficile de les méconnaître, dans la mesure où elles exercent un profond effet sur l’imaginaire du monde berbère, dont témoigne, par exemple, le roman de Pierre Benoit, L’Atlantide (1919).
Selon Berlioux (1883, p.19), les blonds d’Afrique du Nord, seraient ethnogéniquement différents des bruns ; les blonds descendraient des Atlantes alors que les bruns descendraient des Gétules sahariens. Les blonds ne seraient donc pas des Berbères, et, sous le nom de Libyens, proviendraient, comme les Européens, de l’Atlantide.
Cette idée est reprise par Levistre (1903, pp.104-106), dans une longue communication à l’Académie d’Hippone ; ce qui lui permet d’expliquer la présence des blonds antérieurement à l’invasion vandale, tout en contrant les théories aryennes. Le problème de la répartition du type blond en Afrique du Nord a été clos par la publication de Kidder et al.
(1955), après qu’ils eussent signalé des fréquences de blonds analogues dans bon nombre de populations méditerranéennes. L’hypothèse du phénomène adaptatif, telle qu’elle fut proposée par Sergi, s’avère séduisante, car elle pourrait expliquer partiellement la variation biologique observable entre différents groupes berbères.
Elle a, cependant, été critiquée par Gsell, qui a fait remarquer que, si l’on trouvait des berbères blonds dans les pays montagneux tel le Rif, la Kabylie ou l’Aurès, ils paraissent être forts rares dans le Moyen et le Haut-Atlas, où l’altitude est plus élevée (1920, p.308). Néanmoins, si l’on se réfère au concept d’isolat, et, a fortiori, au mécanisme de la dérive génique, tel qu’il a pu être observé par l’étude de la fréquence des groupes sanguins dans les populations berbères Aït Haddidou (Johnson et al., 1964) ou dans de familles juives des oasis du Tafilalet (Ikin et al, 1972), on peut envisager la possibilité d’une dynamique endogène du blondisme (Ki-Zerbo, 1980).
Ceci implique que ces différences phénotypiques ne sont point opératoires dans l’établissement d’une classification raciale. *retrouvez la première partie, sur Babzman : https://www.babzman.com/2014/aux-origines-de-la-blondeur-des-berbere-partie-i/ Sources :
Référence papier G. Boetsch et J.-N. Ferrié, « Blonds (Berbères) », Encyclopédie berbère, 10 | Beni Isguen – Bouzeis, Aix-en-Provence, Edisud, décembre 1991, p.1539-1544 Référence électronique G. Boetsch et J.-N. Ferrié, « Blonds (Berbères) », in Encyclopédie berbère, 10 | Beni Isguen – Bouzeis, https://encyclopedieberbere.revues.org/1768 Source photographie : https://iferhounen.blogs.nouvelobs.com/media/02/02/2349077637.2.jpg
: Aux origines de la blondeur des berbères, suite et fin
Quelle est la race des Kabyles ?
Algériens mais pas arabes Nicolas Wietrich, Paris, 2013. E n France, les confusions concernant Algériens, Arabes, Berbères et Kabyles ne sont pas rares. L’Algérien est un ressortissant de l’Algérie, pays indépendant depuis 1962, et cela quel que soit le groupe ethnolinguistique auquel il appartient.
- Un Kabyle est originaire de la Kabylie, région montagneuse située à l’est d’Alger.
- Être algérien ne signifie pas forcément être arabe, puisque les Kabyles sont berbères.
- Ce dernier terme désigne un vieux peuple autochtone d’Afrique du Nord dont la présence est attestée au moins depuis Hérodote.
- Il a la singularité de posséder une langue, le tamazight, transmise oralement, et qui survit depuis plus de deux mille ans.
Les Berbères sont dispersés sur le territoire de plusieurs pays : Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Égypte, Mali, Burkina Faso, Niger. En Algérie, pays qui compte 25 à 30 % de berbérophones, malgré la politique d’arabisation tous azimuts menée depuis l’indépendance, il subsiste des îlots berbérophones importants dans des groupes comme les Kabyles, bien sûr, mais aussi les Touaregs, les Chaouias des Aurès, les Mozabites du Mzab, les Chenouis du mont Chenoua, etc.
- Ainsi donc, les Berbères ne sont pas tous kabyles.
- Mais, dans un pays où l’appartenance au monde arabe constitue, aujourd’hui encore, un dogme politique, la Kabylie a toujours été à l’avant-garde des revendications berbères, notamment celles qui demandent la reconnaissance du fait que l’identité algérienne ne saurait se réduire à sa composante arabe.
En Algérie, le berbère est « langue nationale » depuis 2002 et « langue officielle » depuis 2016, mais son statut reste un cran au-dessous de celui de l’arabe, qui garde sa prééminence en étant « langue nationale et officielle de l’État ».
Quelle est la mentalité des Kabyles ?
En fait, les Kabyles sont aussi très conscients et fiers de leur forte identité fondée tant sur leur qualité d’imazighen (« hommes libres ») que sur celle d’imesdurar (« montagnards »), jamais colonisés dans leur montagne.
Qui est la reine des Kabyles ?
La Kahena, reine berbère.
Quelle est la différence entre les Berbères et les Kabyles ?
Les Berbères ou Amazighs, dits les « hommes libres », sont les plus anciens habitants de l’Afrique du Nord. Les Kabyles sont une des ethnies qui composent le peuple berbère, un peuple réparti dans neuf pays différents. Les Berbères regroupent un ensemble de populations qui occupent une vaste zone de l’Afrique septentrionale et saharienne.
- Si ces populations sont sédentaires dans le nord-ouest du Maghreb, elles sont plus nombreuses à être restées nomades ou semi-nomades dans les zones désertiques du sud.
- On différencie les Berbères des Arabes par leur langue, le tamazight.
- Cette langue à dominante orale varie selon les régions et les populations berbères.
Ainsi, les Kabyles ont leur propre langue : le kabyle.
Quelle est la religion des Kabyles ?
Qui sont les Kabyles ? – On recense de 3,5 à 4 millions de Kabyles en Kabylie. Dans l’Algérie tout entière, on dénombre 6 millions de Kabyles qui représentent alors 15 % de la population. On retrouve aussi d’importantes communautés kabyles en Belgique, au Canada et en France, formées suite à l’ancienne et forte vague d’immigration.
Sur environ 2 millions de personnes d’origine algérienne en France, environ 800 000 sont d’origine kabyle (soit environ 40 %). La culture kabyle trouve ses fondements dans la culture algérienne, berbère et méditerranéenne. Les Kabyles possèdent des traditions et un folklore qui leur est propre. Ils sont pour la majorité rattachés à la religion musulmane, et revendiquent avec fierté leurs origines berbères.
Côté musique, la variété kabyle représentée par un grand nombre de chanteurs algériens est l’un des styles de musique les plus écoutés en Algérie. Ça peut aussi vous intéresser : Comment est né l’orangina ? D’où vient l’expression « faire la nouba » ? D’où vient l’expression « faire le zouave » ? Pourquoi les Français d’Algérie ont-ils été appelés les pieds-noirs ? Qui sont les Chibanis ?
Comment sont les Kabyles en amour ?
Mais comment bien définir la mentalité des hommes kabyles ? Sont-ils d’un tempérament jaloux, fier, conquérant. Voire les trois à la fois ? • À lire aussi: L’art subtil de souhaiter un bon ramadan en kabyle Une définition s’impose pour mieux circonvolutionner leur personnalité.
- Même si tous les hommes kabyles sont différents par essence, il y a malgré tout des dénominateurs communs à relever.
- Et chaque mois, des centaines de » kabylophiles » cherchent à mieux les comprendre sur Twitter.
- Les homme kabyle sont jaloux dun niveau tres élevé moi je suis une fille kabyle je suis sur j’ai jalousie maladive si on touchera a mon mari — MRM (@Chr_myra) March 1, 2015 Il faut dire que de nombreuses femmes françaises ont épousé des hommes issus de cette communauté.
Et certaines d’entre elles s’interrogent parfois sur leur caractère, Notamment sur des forums comme Yabiladi.com. Source: Capture d’écran du forum yabiladi.com En effet, il y a de plus en plus de relations franco-kabyles. Et même si l’ amour rend aveugle, il y en a certaines qui cherchent quand même à ne pas totalement s’aveugler. Et donc à poser les bonnes questions sur leurs comportements,
À lire aussi: Comment définir la mentalité des femmes kabyles ? Tout d’abord, il y a ce concept universel de « fierté kabyle ». Le personnage de Végéta, dans Dragon Ball Z, est souvent représentatif de cet orgueil de tous les instants. Ratio par Vegeta kabyle pic.twitter.com/o2MiQsKih8 — Cash Carti (@LilJaKujo) January 1, 2021 Un trait de caractère qui pousse les » Bylkas » à affirmer leur identité au quotidien.
Par exemple, il se peut qu’ils aient un pendentif avec la lettre Yaz autour du cou, ou bien un drapeau Amazigh chez eux. Ce sont des amants passionnés, protecteurs et aussi (un peu) possessifs. Il se peut qu’ils expriment parfois de la jalousie. Ce qui est une marque d’affection à votre égard.
Physiquement, on a l’image du » viking » aux yeux bleus, Il est vrai qu’ils ont des ancêtres germains européens, • À lire aussi: Les racines germano-kabyles de l’actrice française Isabelle Adjani Mais il y a malgré tout une grande diversité de profils dans cette population. Il y a des petits comme il y a des grands.
Il y a des yeux marrons, tout comme il y a des yeux verts. Au final, il y en a pour tous les goûts. Il suffit de choisir le bon partenaire pour bâtir le bon projet de vie.
Pourquoi les Kabyles sont belles ?
« Beauty is in the eye of the beholder »: comment définir la singularité kabyle ? – La Kabylie, c’est d’abord un groupe géographique et ethnique bien singulier, qui regroupe l’ensemble des populations parlant la langue kabyle. Située dans une région montagneuse et rurale, elle nourrit en son sein, depuis plusieurs millénaires, une population de culture et de traditions berbères.
Une population, qui pour se défendre des vagues d’envahisseurs successifs, avait pour coutume de construire des bastions de protection dans les montagnes. C’est un peuple guerrier qui a su, par sa résilience et sa détermination, devenir quasi-autonome du pouvoir central, conservant ainsi son identité au fil du temps.
Or, beaucoup d’observateurs ont pu constater sur place la forte proportion d’autochtones aux yeux bleus et à la peau claire. • À lire aussi: Le classement des pires insultes en arabe C’est notamment le cas de l’ abbé Raynal, qui dans Histoire philosophique des Établissements dans l’Afrique septentrionale, paru en 1826, écrivait à leur sujet: « Les Kabyles sont d’origine nordique, en descendance directe des Vandales, ils sont beaux avec les yeux bleus et des cheveux blonds, leur islam est tiède ».
Pour rappel, les Vandales, qui sont un ensemble de tribus germaniques orientales, ont conquis l’ensemble de la Gaule, au début du V è me siècle, avant de débarquer en Afrique du Nord pour y fonder un Royaume sur les décombres de l’Empire romain. Arrivés en 429 avec environ 80 000 hommes, les Vandales, accompagnés des Alains, pillèrent les villes et brûlèrent les principaux lieux de pouvoir romains.
Ils fondèrent un Royaume, sous l’égide du Roi Genséric, qui dura presque un siècle. • À lire aussi: Ces 10 stars kabyles qui sont archi-connues en France Ils disposèrent donc un laps de temps suffisamment long pour impacter durablement cette région. En effet, selon les écrits de l’historien byzantin Procope de Césarée, les Vandales de Carthage et de Numidie sont partis se réfugier dans les montagnes au-delà de Hippone chez leurs alliés maures, ce qui correspond géographiquement à la Kabylie actuelle.
Une migration qui a immanquablement marqué les populations de cette zone. En fin de compte, le général byzantin Bélisaire a rompu cette hégémonie régionale, en 534, lors de la guerre des Vandales, débutant ainsi l’Empire byzantin. En quelques siècles, les populations d’Afrique du Nord connurent une occupation qui fut d’abord romaine, puis vandale et enfin byzantine.
Ces influences extérieures, selon certains analystes, ont durablement impacté la culture, voire même le patrimoine génétique, des berbères de cette époque. Par exemple, certains mots de la langue kabyle ont des origines germaines, comme « koucha » (four).
Pourquoi les Kabyles sont clair ?
L’environnement – Un autre facteur qui peut affecter la couleur des yeux chez les Kabyles est l’environnement. En effet, un faible taux d’UVs peut avoir un effet sur la production de mélanine, conduisant à des yeux plus clairs. Les montagnes de Kabylie offrent un isolement géographique qui a pu avoir cet effet.
Comment dire bonjour en berbère ?
Berbère ( (ber) ⵜⴰⵎⴰⵣⵉⵖⵜ) | |
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Bonjour | Azul |
Merci | tanemmirt/Hafek |
Au revoir | Ar timlilit |
Oui | wah / ih |
Qui a colonisé la Kabylie ?
La conquête de Kabylie (1ère partie) par Jean-Pierre Frapolli – La conquête a trouvé son aboutissement dans la construction d’un « fort de guerre » au centre de la Kabylie, au sein duquel se formera le village de Fort Napoléon. Son histoire, depuis les premières constructions civiles en 1857, jusqu’à l’achèvement du village en 1873 dans sa première phase.
Quelle est la capitale de la Kabylie ?
Tizi Ouzou | |
Vue générale de la ville de Tizi Ouzou | |
Noms | |
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Nom arabe | ثيزي وزو |
Nom amazigh | ⵝⵉⵣⵉ ⵡⴻⵣⵣⵓ |
Nom kabyle | Ṯizi Wezzu |
Administration | |
Pays | Algérie |
Région | Kabylie |
Wilaya | Tizi Ouzou |
Daïra | Tizi Ouzou |
Chef-lieu | Tizi Ouzou |
Président de l’APC Mandat | M. Omar Hemamou ( Indépendant ) 2021 – 2026 |
Code postal | 15000 |
Code ONS | 1501 |
Indicatif | 026 |
Démographie | |
Gentilé | Tizi-Ouzien (ne) |
Population | 135 088 hab. (2008 ) |
Densité | 1 104 hab./km 2 |
Géographie | |
Coordonnées | 36° 43′ 00″ nord, 4° 03′ 00″ est |
Altitude | Altitude. (ville) 184 m Min. ( Oued Aïssi ) 81 m Max. ( Imezdaten ) 726 m |
Superficie | 122,36 km 2 |
Divers | |
Budget | 1,77 milliard de DA (2020) |
Localisation | |
Localisation de la commune dans la wilaya de Tizi-Ouzou. | |
Géolocalisation sur la carte : Algérie Tizi Ouzou
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Liens | |
Site de la commune | apctiziouzou.dz |
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Tizi Ouzou ou Thizi Wezzu (en berbère : ⵝⵉⵣⵉ ⵡⴻⵣⵣⵓ, Ṯizi Wezzu, en arabe : ثيزي وزو ), (surnommée « la capitale du Djurdjura » et « col des Genêts » ) est une commune algérienne situé à 30 km au sud des côtes méditerranéennes, et à 100 km à l’est de la capitale Alger,
- Elle est le chef-lieu de la Wilaya de Tizi Ouzou et de la Daïra de Tizi Ouzou, en Kabylie,
- Connue à l’époque sous le nom de « Bordj » ou « village de Tizi Ouzou » — région rurale modeste — avant d’être colonisée par les Français,
- Elle devient une petite ville coloniale au XIX e siècle,
- Historiquement, le processus d’urbanisation et de la création est relativement récent, remonte à cette période coloniale ( 2 e moitié du XIX e siècle).
La ville a vécu une histoire assez riche en évènements et en personnages — une région réputée farouche à toute incursion étrangère — Lors de l’ indépendance du pays, en 1962, elle retrouve un grand rôle culturel. En effet, parmi les grandes villes berbérophones, elle devient le plus grand foyer de la revendication identitaire berbère,
Est-ce que Constantine fait partie de la Kabylie ?
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Constantinois | |
Département de Constantine et ses confins sahariens en 1930, | |
Administration | |
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Pays | Algérie |
Statut politique | Région historique et culturelle d’ Algérie |
Capitale | Constantine capitale historique Annaba capitale économique et touristique |
Gouvernement – Wilayas | Sans unité administrative Annaba, Béjaia, Bordj Bou Arreridj, Sétif, Jijel, Mila, Skikda, Constantine, Guelma, El Tarf, Souk Ahras, Oum el Bouaghi, Batna, Kenchela, Tebessa et Biskra, |
Démographie | |
Langue(s) | Arabe algérien : djidjélien, arabe bougiote Berbère : chaoui, kabyle, tasahlite |
Géographie | |
Coordonnées | 36° 22′ 04″ nord, 6° 38′ 22″ est |
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Le Constantinois est une région historique et culturelle, située au Nord-Est de l’ Algérie ; en grande partie dominé par les montagnes. Le Constantinois comprend une partie de la Petite Kabylie et Kabylie Orientale au Nord, les Hauts Plateaux au centre et les Aurès plus au Sud. La capitale de la région est la ville de Constantine, et Annaba est la seconde ville.
Pourquoi les Kabyles se marient entre eux ?
Texte intégral –
1 Né en 1946 et marié pour la première fois à l’âge de 18 ans avec une fille âgée de 13 ans.
1 Dans le passé des groupes régis par un système patrilinéaire et « patriarcal », à l’image de la société kabyle étudiée ici, l’alliance matrimoniale était dans une large mesure l’affaire quasi exclusive des groupes familiaux et indépendamment des préférences individuelles (des conjoints concernés).
En Kabylie ancienne, l’un des soucis majeurs du patriarche familial était de marier ses fils. Le mariage était alors un facteur assurant la continuité du patrilignage en garantissant l’accroissement éventuel de la puissance du groupe familial par la multiplication des hommes de la famille (Lacoste-Dujardin, 2005).
Dans un contexte marqué par une séparation quasi-stricte entre l’espace féminin et l’espace public (réservé aux hommes), les jeunes gens des deux sexes avaient de surcroît peu d’occasions leur permettant de se fréquenter et de se choisir. Le choix relevait généralement du père (ou du tuteur) qui pouvait convenir avec un autre homme d’une alliance matrimoniale.
Ce n’était souvent que le jour de la conclusion du mariage que la personne à marier réalisait être l’objet principal de l’effervescence cérémonielle (Azizi, 1998, p.87). Interrogeant un de nos interlocuteurs 1 sur la cause de son divorce avec sa première épouse voici sa réponse : C’était une femme que je ne connaissais même pas.
C’est mon père qui, en signe d’amitié, a demandé sa main à son père qui avait donné son accord. J’étais jeune, mais aussitôt le mariage était conclu, aussitôt le divorce l’a suivi.2 Une autre interlocutrice nous affirme que le jour de son mariage fut le pire moment de sa vie : Je ne sais pas comment je ne me suis pas suicidée j’étais habitée par l’idée de suicide J’avais 14 ans, je ne savais pas ce qu’était le mariage, mais en tout cas, c’était pour moi pire que la mort.
2 Bourdieu P. (1972), Esquisse d’une théorie de la pratique, Genève, Librairie Droz, p.186.
3 Il arrive également que ce soit la mère du garçon et/ou ses sœurs qui se chargent des approches préparatoires. Ce sont elles qui ont accès à l’intimité féminine et qui peuvent apprécier, en connaissance de cause, les qualités de la future recrue (Lacoste-Dujardin, 2005).
Les représentants « officiels » de la famille du garçon se chargent par la suite des tractations du mariage en officialisant l’alliance avec les représentants masculins et officiels du groupe de la fille choisie. D’où la séparation qu’établit Pierre Bourdieu en la matière entre la parenté usuelle et la parenté officielle.
Dans les processus matrimoniaux, la première agit et la seconde représente (Bourdieu, 1972).P. Bourdieu affirme ainsi que dans une telle logique le processus matrimonial est contrôlé directement par les groupes familiaux dont le souci est de garantir leur propre reproduction et la reproduction de l’ordre façonnant leur société.
Le mariage tend souvent « à reproduire les conditions qui l’ont rendu possible 2 ». Une telle vision ne fait cependant pas l’unanimité. Des approches plus dynamiques, comme celle d’Enric Porqueres i Gené, mettent plutôt l’accent sur les effets des nouveaux actes matrimoniaux individuels et leur capacité à modifier les groupes familiaux ainsi qu’à produire des créations et/ou des recréations sociales (Porqueres i Gené, 1995).
L’auteur récuse l’idée d’une interprétation en termes de reproduction sociale systématique qui concourt à figer les individus dans leurs identités acquises au sein de la famille. Toute possibilité de transformation sociale et identitaire passant par la parenté et le mariage se voit alors exclue (Porqueres i Gené, 2015).
3 De Singly F., Chaland K. (2001), « Quel modèle pour la vie à deux dans les sociétés modernes avanc (.)
4 Aujourd’hui, il est établi que, dans beaucoup de sociétés, notamment européennes et occidentales, existe une avancée considérable en matière des libertés individuelles dans la mesure où « avant d’être membre d’un groupe, les hommes et les femmes se définissent d’abord comme individus.
Après avoir été première, la communauté a, en effet, peu à peu cédé la place à l’individu 3 » (De Singly, Chaland, 2001). Les mariages arrangés par le groupe familial se raréfient de plus en plus (Bozon, Heran, 2006) même si, de nos jours, la manière dont le conjoint est choisi n’est pas totalement changée par la liberté et l’amour.
Alain Girard conclut d’ailleurs dans son enquête sur le choix du conjoint que n’importe qui n’épouse pas n’importe qui (Girard, 1964).5 Sur la rive nord de la Méditerranée, la séparation des espaces selon le sexe n’affecte pas aujourd’hui les sociétés comme c’est le cas dans l’exemple donné plus haut, d’où le développement de l’union informelle et l’évolution des comportements sexuels.
Par conséquent, le taux de mariage ne cesse de décroître, car la tendance ne consiste pas à former des couples mariés, mais plutôt des couples « non mariés » vivant en cohabitation. En ce sens, il faut parler de conjugalités au pluriel, car il y a des formes diverses du vivre en couple. Ceci étant, l’union sans mariage est une pratique qui ne cesse de se répandre dans beaucoup de sociétés occidentales.
Les individus optent de plus en plus pour cette forme d’union (libre) en raison de sa souplesse et de sa neutralité. C’est une façon qui leur permet de mesurer l’engagement matrimonial à moindres coûts.
4 Ibid,
Pour rester libres tout en vivant ensemble, les individus inventent ainsi des formes de vie conjugale qui ne sont pas définies seulement par une entrée et une sortie libres ; elles ont aussi un contenu qui exprime cette exigence 4,
5 Godelier M. (2004), Métamorphose de la parenté, Paris, Fayard, p.9.
6 Toutefois, dans les sociétés où c’est cette deuxième logique qui fonctionne, « le lien conjugal se montre de plus en plus fragile et précaire 5 » du fait qu’il y a une augmentation remarquable des séparations et des divorces et l’apparition de multiples familles monoparentales, recomposées, etc.
6 Abélès M. (2008), Anthropologie de la globalisation, Paris, Payot, p.53.
7 Il n’est pas question ici d’adopter une approche comparative entre ce qui se passe en Algérie – et particulièrement en Kabylie – avec ce qui se produit en Occident, ni d’opérer de généralisations, mais d’intégrer le nouveau rapport du local au global pour l’analyse et la compréhension des phénomènes matrimoniaux et de leurs évolutions.
Marc Abélès note à ce propos que « les méthodes des anthropologues les prédisposent à privilégier le « micro » et le local ; or, de plus en plus, l’articulation du « micro » et du « macro », du global et du local, devient un élément essentiel de l’analyse 6 ». Ainsi les effets de la globalisation font qu’en dépit de quelques permanences sur lesquelles nous reviendrons, la pratique matrimoniale et l’ordre social dans laquelle elle s’insère semblent de moins en moins relever de la première logique.
La modernisation fait subir à l’institution matrimoniale des mutations produisant des faits qui ne seraient pas comme ceux produits par la deuxième logique, mais qui peuvent parfois et relativement présenter des caractéristiques et des effets plus ou moins comparables.
C’est ce que, dans ce qui suit, nous tenterons d’illustrer à travers le cas d’étude exploré ici qui se situe justement au « carrefour » des deux logiques évoquées. Notre investigation a porté sur cinq communautés villageoises de la région d’Azeffoun en Kabylie maritime. Il s’agit des villages de Cheurfa, Mlatha (Tardiou), Ihnouchène, Issoumathène et Ait Rehouna.
Nous avons adopté une approche comparative de plus de 1 596 mariages contractés par trois générations successives : la première entre 1930 et 1957 (380 mariages), la deuxième entre 1958 et 1981 (586 mariages), et la troisième entre 2000 et 2010 (630 mariages).
7 Barry L., Bonte P., D’onofrio S. et al, (2000), « Glossaire de la parenté », L’Homme, 154-155, p.(.)
8 Un des indicateurs de mutations importantes dans le choix du conjoint et dans le marché matrimonial en Kabylie est le basculement d’un système marqué par la dominance de l’« hypergamie féminine » vers une configuration nouvelle où ce sont les stratégies de l’isogamie et de l’hypogamie féminine qui s’avèrent être privilégiées.
Pour éviter toute confusion, nous nous devons d’abord de préciser rapidement le sens que nous conférons à ces notions d’hypergamie, d’isogamie (homogamie) et d’hypogamie. Au sens strict, l’hypergamie est « une règle qui enjoint à une femme (l’Ego de référence étant féminin) de prendre son conjoint dans un groupe de statut supérieur au sien 7 ».
Inversement, l’hypogamie est la règle qui enjoint à une femme de prendre son conjoint dans un groupe de statut inférieur au sien. L’usage que nous faisons ici de ces notions ne suppose aucune forme de règle imposant ou enjoignant à un Ego quiconque de prendre un conjoint ayant tel ou tel statut.
Les notions concernent donc le choix du conjoint et non pas sa prescription par le groupe ou par les structures. De plus, l’usage de ces notions n’est pas en lien avec le statut « hiérarchique » du groupe d’appartenance des conjoints, mais se réfère à leur propre statut social découlant notamment de leur niveau d’instruction, leur capital culturel, leurs diplômes, leurs qualifications et leurs statuts professionnels respectifs.
Enfin, le sens que nous conférons à chacune de ces notions et la nature de l’union qu’elles expriment dépend de l’Ego de référence à partir duquel la relation est considérée. C’est-à-dire que l’hypergamie ou l’hypogamie peut être féminine ou masculine.
8 En 1983, écrit Fouzi Adel, 69,7 % des femmes qui se marient et qui ont un niveau d’instruction sup (.)
9 Traditionnellement, les hommes, en Algérie, ont majoritairement tendance à épouser des femmes moins âgées et moins instruites qu’eux-mêmes 8, Il y avait donc, par le passé, une dominance quasi absolue de l’hypergamie féminine. En vérifiant le statut social des conjoints, mariés entre 2000 et 2010, à leur première mise en couple, nous avons relevé que l’hypergamie féminine s’avère être maintenant l’union la moins fréquente du point de vue quantitatif.
Si l’on se situe du point de vue d’Ego masculin, la majorité des hommes épousent désormais des femmes qui soit ont un même statut que le leur soit ont un statut supérieur au leur. L’isogamie relève ainsi d’un taux de 46,55 %. Elle est désignée par le terme local tamtilt (le semblable). L’hypogamie féminine s’élève à un taux de 39,65 % alors que l’hypergamie féminine n’est que de 13,79 %.
Cette nouvelle reconfiguration n’est cependant pas contredite par les représentations, ce qui constitue un indice d’une évolution importante des façons de penser et d’agir dont témoigne la sphère matrimoniale. Les propos recueillis auprès de nos enquêtés nous semblent, en ce sens, probants : Dans les temps actuels, il est préférable d’épouser une femme instruite et surtout occupant un emploi.10 Un autre interlocuteur déclare : Moi, ça m’est égal si ma femme est plus instruite que moi.
Ce qui est essentiel pour moi est qu’elle soit une yelli-s n tfamilt (fille de bonne famille) et qu’elle m’aide (par son salaire) pour répondre aux besoins de la famille.11 Parfois, les acteurs n’ayant pas épousé des femmes instruites ne dissimulent pas leurs regrets comme le montre le témoignage de cet acteur dont l’épouse est femme au foyer et « analphabète » : Nous, nous avons tort d’avoir épousé des femmes illettrées.
Si c’est à refaire, je jure que je n’épouserais qu’une femme instruite. Mais, il ne suffit pas qu’elle sache lire ou écrire des correspondances. Si c’est que cela, mois aussi je peux le faire. Il faut qu’elle soit instruite et qu’elle occupe un poste de travail.
Elle doit donc avoir un salaire par lequel elle pourra aider le ménage en ces temps de la vie chère.12 Du point de vue des représentations, épouser une femme instruite, disposant d’un diplôme, d’une bonne dot scolaire et surtout d’un emploi, permet au couple de s’assurer un niveau de vie plus confortable.
Cela dit, le capital culturel de la femme ou sa dot scolaire est parfois perçue par certains acteurs comme un capital économique ou susceptible d’être converti en capital économique.13 Cette situation n’est cependant pas dissociable d’un certain nombre d’autres facteurs comme les mobilités sociales liées à la scolarisation et à l’accès des femmes aux études supérieures ainsi qu’au marché du travail, aux lois de l’offre et de la demande sur le marché matrimonial, aux transformations qui affectent les valeurs, les normes sociales, les référentiels, etc.14 Un des autres aspects à travers lequel peuvent se lire les recompositions matrimoniales est celui de la décision dans le choix du conjoint.
Le processus matrimonial se déroule-t-il sous l’emprise du groupe familial ? Relève-t-il de l’affaire « exclusive » des parents ou de celle des individus concernés ? En d’autres termes, qui décide (de quoi) à l’occasion d’un mariage ? La réponse à cette question doit se décliner en étant débarrassée d’emblée de la catégorisation classique opposant « mariage libre » et « mariage arrangé », catégorisation qui sous-tend une hypothétique mesure sur l’échelle du progrès, le degré de passage du mariage « arrangé » privilégié dans les sociétés « holistes » au mariage « libre » caractérisant les sociétés « individualistes » (Pettier, 2015).
Or, les modalités suivant lesquelles se concluent les mariages ne se limitent pas à ces deux formes extrêmes, mais mobilisent d’autres procédés que nous proposons de classer dans quatre logiques principales. Celles-ci permettent d’ailleurs de mieux comprendre les transformations des processus matrimoniaux en cours dans la localité explorée.
Elles donnent également à voir la nature des mutations qui affectent les rapports intergénérationnels à l’aune de la globalisation.15 Dans le processus matrimonial, le choix peut relever du candidat au mariage et être approuvé par ses parents. Il peut également se concevoir en amont par les parents ou des proches et se concrétiser en aval par l’acquiescement de l’intéressé.
Dans la troisième logique, un « entremetteur » (collègue, ami, femme agissant comme marieuse, etc.) propose un choix qui sera ensuite approuvé par le concerné et ses parents. Enfin, et c’est la forme la plus rare relevée sur l’ensemble des cas étudiés, le concerné engage son projet matrimonial sans l’intervention ni la participation de la famille.
Il s’agit de situations rares où les parents s’opposent catégoriquement au choix de leur enfant.16 D’un point de vue quantitatif, c’est le procédé selon lequel le choix se fait par Ego et s’approuve par ses parents qui se révèle le plus répandu. Les facteurs ayant façonné cette tendance sont multiples, mais tous liés aux effets de la modernisation de la société kabyle.
Si pour les générations antérieures cette forme relevait de l’exception, elle est pour la période 2000-2010 l’option la plus courante et la plus « évidente » du point de vue des représentations. Le taux des mariages réalisés selon cette logique s’élève à 83,62 % des cas examinés.17 Cette nouvelle orientation décisionnelle est à notre sens favorisée par la multiplication des lieux de sociabilité hétérosexuée.
- Les rencontres entre les deux sexes s’effectuent en Kabylie d’aujourd’hui dans un large éventail de lieux mixtes comme l’université et les lieux d’étude, le lieu de travail, les pizzerias, les jardins, les espaces virtuels (réseaux sociaux), etc.
- La « féminisation » des personnels ne se limite pas au milieu universitaire et aux deux secteurs connus pour la dominance du personnel féminin, en l’occurrence l’enseignement et la santé.
Beaucoup d’autres secteurs voient leurs personnels se féminiser (administrations, mairies, agences et institutions diverses, etc.). De plus, les rencontres se réalisent à travers l’exploitation des moyens technologiques de la communication notamment le téléphone et l’internet (réseaux sociaux), mais aussi grâce à la mobilité des personnes qui font des transports des espaces de rencontre et de sociabilité.
- Nous avons d’ailleurs recueilli des témoignages d’interlocuteurs ayant déclaré avoir rencontré initialement leur conjoint dans les transports.
- Un « non-lieu » (Augé, 1992) peut donc constituer un vrai lieu de départ pour un projet matrimonial.18 Ceci étant, le système contient désormais un processus fort d’« individualisation » du choix du conjoint.
L’éclosion du marché matrimonial semble de plus en plus échapper au prisme exclusif du groupe familial dans la mesure où les jeunes gens ont une multitude de circonstances et de lieux (physiques et virtuels) où ils peuvent se rencontrer, se fréquenter et élaborer un projet matrimonial.
- Néanmoins, il serait naïf de ne pas considérer les limites et les contours des cercles qui dessinent les espaces du possible pour la rencontre du conjoint.
- En revanche, il est nécessaire, dans ce contexte, de réévaluer la distinction qu’établit Pierre Bourdieu entre la parenté usuelle qui s’occupe du choix, donc de la stratégie, et la parenté officielle qui le représente et l’officialise.
En effet, la parenté officielle et sa fonction telle que considérée dans la conception bourdieusienne demeure encore de nos jours très actuelle. Or, la fonction de la parenté usuelle dans le processus matrimonial doit être reconsidérée. Il n’est pas possible de parler d’une remise en cause radicale de cette fonction puisque nous avons relevé, pour le cas étudié, un certain nombre de mariages qui sont le fruit de la stratégie de la parenté usuelle.
- En témoignent les types de mariage classés ci-dessus dans la deuxième et la troisième logique : le mariage dont le choix est effectué par les membres de la famille et approuvé par l’individu et les mariages par entremise.
- Mais considérer qu’à l’aune des mutations sociales observables aujourd’hui chez les groupes kabyles, c’est essentiellement la parenté usuelle qui élabore les stratégies ne fait qu’éloigner l’analyse de la réalité de la pratique.
À moins d’inclure les futurs conjoints dans la catégorie « parenté usuelle ».19 Du point de vue des représentations, cette individualisation du choix du conjoint est diversement interprétée par les acteurs. Certains, appartenant aux générations anciennes, considèrent cela comme étant un signe de perte de la nneyya (simplicité et bon sens).
Autrefois, il n’y avait pas toutes ces exigences qu’on voit maintenant chez les jeunes. C’était des mariages arrangés par les parents, mais contractés par nneyya (avec naïveté et sans trop de calculs) et les choses allaient bien 20 D’autres, en revanche, et c’est la position la plus partagée au sein de cette génération, déclarent que cette logique leur convient dans la mesure où elle leur procure de la tranquillité.
Ils dénoncent, par contre, les modalités traditionnelles (dont ils ont été victimes) et leurs conséquences pour des conjoints qui ne se sont pas choisis et qui se trouvent confrontés à une vie conjugale qu’ils n’ont pas conçue, et à un engagement matrimonial « imposé ».
Pour ce qui me concerne, je ne me mêle pas du choix de mes enfants Ils sont majeurs et instruits, là où ils trouvent ce qui leur plaît, je donnerai mon accord. Mais demain, chacun assume ses responsabilités. S’ils réussissent tant mieux, s’il y a quoi que ce soit, personne ne pourra venir me culpabiliser.21 Pour les acteurs jeunes, cette logique est un signe d’ouverture et d’affranchissement des contraintes familiales.
Elle s’inscrit dans l’évidence. Pour certains, les parents sont même contraints d’accepter le choix de leurs enfants et n’ont pas intérêt à s’y opposer. Aujourd’hui, les parents craignent beaucoup pour leurs enfants Ils savent que les générations actuelles, vous ne pouvez pas les contrarier.
9 Elias N. (1991 ), La société des individus, Paris, Fayard, p.208.
22 À une autre échelle d’analyse, cette tendance à l’individualisation du choix matrimonial peut témoigner de la présence de cette disposition connue dans les temps actuels consistant à « accorder une plus grande valeur à ce par quoi les hommes se différencient les uns des autres, à leur « identité du je », qu’à ce qu’ils ont en commun, leur « identité du nous », la première, « identité du je », prime sur la seconde « identité du nous » 9 ».
La dominance de cette nouvelle orientation décisionnelle dans le processus matrimonial est signe d’une transformation dans les rapports intergénérationnels. En examinant les types de positions prises par les parents face aux choix des enfants, il apparaît qu’en dépit d’une minorité qui demeure inspirée de certains repères normatifs anciens – souvent à l’origine de conflits intergénérationnels – il y a une forme de « conscientisation » des parents.
Ceux-ci insistent dans leur discours sur leur disposition à ne jamais s’opposer au choix des enfants. Cette « conscientisation », qui ne peut être que l’un des effets de la modernisation, n’est pas dissociable d’un autre facteur crucial : l’autonomie financière des futurs conjoints.
- Si, pour les générations antérieures, la dépendance économique au groupe familial était l’un des facteurs ayant contribué à la prégnance du choix parental au détriment du choix individuel, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
- L’autonomie financière des futurs conjoints les met dans une position de force pour faire entendre leur choix personnel.
L’accès à l’information contribue également à cette évolution des mentalités et à l’adhésion de ces parents aux valeurs prônant les libertés individuelles.
10 Seul 3,6 % de la population algérienne était scolarisée en 1954 (Kateb, 2004).
23 Ajoutons à cela ce que nous appelons la socialisation familiale à double sens ou la rétro-socialisation. En effet, par socialisation familiale on a souvent tendance à considérer que ce sont toujours les parents et/ou les grands-parents – en tout cas les aînés – qui socialisent les enfants.
Or, ces derniers peuvent aussi participer à la socialisation de leurs ascendants. D’autant que, comme c’est le cas pour les groupes observés ici, les personnes issues de la génération des parents et de celle des grands-parents sont majoritairement victimes du système colonial qui imposa un certain type d’évolution aux populations soumises et infléchit les conditions concrètes dans lesquelles s’accomplit leur histoire proche (Balandier, 1951),
La non-scolarisation d’une grande partie de la population appartenant à ces générations en est une des conséquences fatales 10,
11 Il faut noter que dans la plupart des cultures, le vieillissement représente une phase d’accumulat (.) 12 François de Singly préfère parler de « socialisation par frottement » (voir De Singly, 2000).
24 Traditionnellement, la règle veut que ce soit toujours les aînés qui transmettent la tamussni (le savoir) aux jeunes. Un proverbe kabyle dit : Yekker-d ufrux isselqa ḍ baba-s ! (le petit oiselet donne la becquée à son père !), au sens où un jeune ne peut pas donner une quelconque leçon à son aîné (ses parents ou des personnes plus âgées que lui) 11,
- Or, ce schéma s’avère aujourd’hui incomplet voire inversé, puisque dans l’espace familial, mais aussi dans l’espace public, la transmission n’est pas forcément descendante, mais elle est également ascendante ; les jeunes instruisent à leur tour les plus âgés.
- Il faut donc parler de socialisation intergénérationnelle réciproque, voire d’une transmission à rebours 12,
À cet effet, dans les négociations familiales autour du choix du conjoint, il faut tenir compte du rôle d’une socialisation inversée (Le Douarin, Caradec, 2009) et de cette disposition, désormais présente chez les parents, à apprendre chez le fils ou la fille.
13 Adel F. (1998), « La crise du mariage en Algérie », Insaniyat, 4, p.71.
25 Ceci étant, même si le choix tend de plus en plus à s’individualiser, l’accord des parents est toujours requis pour l’aboutissement du projet matrimonial. D’autant que, comme le note Fouzi Adel, « les opérations qui suivent le choix sont souvent maîtrisées par les parents, elles leur donnent l’occasion de regagner du terrain et parfois de transformer un choix personnel en un choix parental.
- Les parents se servent du rituel de la tradition pour s’imposer comme les véritables interlocuteurs 13 ».
- De plus, du point de vue de la conduite, même si les futurs conjoints se choisissent et se fréquentent avant l’officialisation de leur relation, ils continuent, dans leur majorité, à obéir à des valeurs normatives en œuvrant à faire coïncider la sexualité avec la seule forme de la mise en couple socialement reconnue : le mariage.26 Ce dont nous sommes témoins est donc cette tendance selon laquelle le choix relève désormais davantage des enfants que des parents.
Nous avons même relevé des cas où l’on recourt localement à des solutions inhabituelles pour faire aboutir un choix personnel contrarié, à l’image de l’histoire ci-dessous dont les faits nous ont été rapportés durant notre enquête.27 Il s’agit d’un couple confronté à l’opposition des parents de la jeune fille.
Le refus émanait notamment du frère de son père. Déterminés à aller jusqu’au bout, les deux amoureux prirent la fuite d’un commun accord. Les membres de leurs familles respectives s’inquiétèrent et se mirent à leur recherche. Les oncles et les cousins de la fille, avaient l’intention de tuer leur fille ou de tuer les deux pour venger leur honneur désormais atteint.
Heureusement que le père de la fille, qui, dès le départ, n’était pas tout à fait contre le projet, s’est prononcé en leur disant qu’il assume ce qui s’était produit, affichant ainsi son accord pour que sa fille épouse le jeune homme en question. Il a peut-être réfléchi et s’est rendu compte qu’il vaut mieux cautionner ce mariage que de voir sa fille tuée par les siens il avait pitié d’elle Après quelques jours, les deux fugitifs ont appris la nouvelle et ont décidé de revenir au village.
14 Ravis-Giordani G. (1989), « Endogamie de localité et préservation d’un patrimoine collectif : un e (.) 15 Pitt-Rivers J. (1989), « Mariage par rapt », dans Peristiany J. (dir), en coll. avec Handman M.-E, (.)
28 Cette histoire nous révèle comment les jeunes peuvent recourir à des solutions parfois inédites et radicales pour parvenir à leurs fins, en contrecarrant si nécessaire l’opposition du groupe familial et quitte à recourir à une « manipulation délicate et quelquefois dangereuse des conduites de l’honneur 14 ».
16 Installation du couple en un nouveau lieu, différent de ceux où résident les parents respectifs de (.) 17 Résidence du couple dans la maison du père de l’époux ou près de celle-ci.
29 Approchée comme un des baromètres des mutations sociales et matrimoniales, la logique résidentielle subit les effets du mariage, mais imprime à son tour son impact sur le processus matrimonial. Nous avons relevé plusieurs arrangements dans les mécanismes de résidence.
Le système semble être l’objet d’un basculement sans précédent : la résidence néolocale 16 qui, dans le passé récent de la Kabylie, était rare, s’avère être aujourd’hui le mode le plus répandu. Une telle situation n’est pas sans incidence sur le fait que le choix du conjoint devient relativement plus une affaire individuelle que groupale.
Le modèle de résidence patrivirilocale 17 ne relève que d’une cohabitation provisoire et nous supposons qu’il est enclin à se raréfier dans l’avenir. Moi, j’ai dit à l’avance à mes enfants que celui qui se marie qu’il cherche où aller s’installer avec son épouse.
18 Établissement des époux auprès des parents de l’épouse ou près d’eux.
31 En revanche, la résidence matrilocale ou uxorilocale 18 demeure aujourd’hui, comme dans le passé, un type de résidence rigoureusement évité. L’analyse des mécanismes de résidence montre par ailleurs la capacité du mariage à apporter des mobilités et des modifications profondes aux groupes familiaux, aussi bien dans leur aspect relationnel que dans leur configuration structurelle.
19 Nous jugeons cependant qu’il est nécessaire d’effectuer d’autres enquêtes sur d’autres régions, ca (.) 20 Selon les donnés de l’ONS, pour la même période (2000-2010), le taux de divorce varie, à l’échelle (.)
32 Les sociétés occidentales optent davantage pour l’union libre et l’on constate une forte diminution des mariages ainsi qu’une augmentation plus forte des séparations et des divorces (Godelier, 2004). En revanche, la société algérienne, notamment pour ce qui concerne les cas explorés dans le cadre de nos enquêtes, ne semble pas présenter de situation similaire.
L’observation des données de terrain consolidée par un examen minutieux des registres des mariages de la commune d’Azeffoun, en Kabylie maritime, fait ressortir, entre autres, deux constats en rapport avec les liens prénuptiaux et postnuptiaux. D’une part, sur le plan statistique, le taux de la divortialité reste dans cette région, et pour la période explorée, plus ou moins faible 19,
Sur dix ans, il y a eu une moyenne de 1,2 % de cas de divorces sur l’ensemble des mariages enregistrés dans la commune d’Azeffoun ce qui représente un taux beaucoup plus faible que celui relevés au niveau national 20, Cela tendrait à suggérer que les liens conjugaux sont ici moins fragiles et moins précaires qu’ailleurs.
- Ce fait pourrait être lié à plusieurs facteurs : considérations religieuses, sociétales, communautaires, mais aussi économiques.
- Il est également, en partie, le résultat d’une conformité des couples « en désaccord » avec certaines valeurs morales, celles notamment relatives à l’honneur ou à l’évitement du déshonneur face aux représentations sociales dominantes du divorce et des divorcés.
Des partenaires « incompatibles » préfèrent ainsi vivre dans un « enfer conjugal » que de subir le regard accablant de la société.
21 Cérémonie religieuse par laquelle on officialise une relation de mariage. C’est une forme d’acte d (.) 22 Nous utilisons cette expression en tenant compte de la nuance qu’il doit y avoir à ce sujet puisqu (.)
33 Le deuxième fait notable est la montée non négligeable d’une forme de séparation que nous qualifions de divorce prématuré sinon de « divorce prénuptial », si l’on peut utiliser cette expression paradoxale. Pour la période explorée (2000-2010), nous avons compté 36 actes de mariages annulés avant la consommation du mariage sans parler des cas (non enregistrés à l’APC) de projets annulés après avoir établi l’acte religieux : la lfatiha 21,
Si dans le contexte occidental, le test de la vie en couple et de l’engagement matrimonial se fait dans le cadre de la cohabitation sans mariage (ou l’union libre) pour ensuite officialiser la relation, ce test semble ici se réaliser dans le cadre d’une phase intermédiaire entre la reconnaissance légale et sociale de la relation de mariage et le mariage réellement et « officiellement » consommé.
Pendant cette période liminaire, les futurs conjoints, désormais autorisés à se fréquenter, évaluent leur relation dans une forme de mise en couple qui n’est ni une union libre, ni une cohabitation sans mariage – car ils ne sont pas encore autorisés à partager le lit –, ni enfin un mariage socialement reconnu comme consommé, car non célébré par les rituels qui le consacrent officiellement.
- Les actes de mariage (administratifs et religieux) établis permettent alors aux futurs conjoints de se fréquenter et de sortir ensemble librement.
- Mais au bout de quelque temps, le futur nouveau couple décide unilatéralement ou communément de mettre fin à la relation avant même que le mariage ne soit consommé.
On procède alors à l’annulation de l’acte sur le registre des mariages. La période de fréquentation prénuptiale s’apparente alors à une sorte d’« union libre » qui autorise chez les fiancés une sorte de liberté préconjugale, même temporaire, socialement légitime.
Elle est aussi l’une des incidences des mutations qui affectent les rapports sociaux de sexe dans les groupes en question. Les conséquences de cette façon de s’unir puis de se séparer prématurément semblent néanmoins être moins préjudiciables par rapport à celles d’un divorce après un « vrai » mariage (suivi notamment par la naissance d’enfants).
Elle fait du moins éviter des situations familiales pathogènes donnant lieu à des cas d’« enfants à risque 22 ».34 Le fait matrimonial constitue bien une des clés importantes pour saisir et comprendre les dynamiques en cours dans les sociétés contemporaines.
- Les témoignages recueillis dans cet article montrent en quoi la formation des couples et les processus matrimoniaux constituent un chaînon majeur des permanences et des transformations qui affectent la vie sociale.
- Ils montrent également que le mariage, en tant qu’objet anthropologique, revêt une importance capitale du fait qu’il est en forte connexion avec la totalité des institutions sociales, économiques, religieuses et politiques.
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Pourquoi la femme n’hérite pas la terre chez les Kabyles ?
– 53 Les auteurs occidentaux s’émeuvent souvent sans raison, sur le sort qui est réservé à la femme dans la société Kabyle ; il est des plus misérable avancent-ils.54 L’état d’infériorité de la femme se manifeste d’emblée, dès son entrée dans la vie.
Ainsi, il est dit que la jeune mariée qui vient d’assurer la postérité mâle du mari par la naissance d’un fils, se pare orgueilleusement la tête du bijou de circonstance ( tabzimt ) qui doit révéler à son entourage qu’elle a donné naissance à un mâle.55 Toujours en tutelle, la femme n’a pas la qualité de personne civile, non seulement elle ne peut faire valoir aucun droit à l’héritage (autant chez le mari que chez le père), mais elle est elle- même un bien meuble de la famille.56 Pire, le mariage est simplement un acte de vente, le père disposant de pouvoirs incommensurables à l’égard de sa femme, de sa progéniture féminine.
Le père dispose à son gré de sa fille, il en accorde la main à qui bon lui semble, sans la consulter sur le choix du mari.57 En vérité, il s’agit là de schémas, de visions réductrices, qui se réfèrent de manière inconsciente à des normes culturelles autres, celles de la civilisation européenne imbue d’autres références.
- Car le mariage en Kabylie comme d’autres régions d’Algérie par ailleurs, constitue un véritable « contrat social » qui ne saurait en aucune manière se passer de 1’avis de la communauté, du groupe et non de l’intéressé.
- Contrairement à l’idée avancée, les mariages font 1’objet de grandes préoccupations, occupations non seulement de la famille, mais de la Kharouba toute entière, voire du village.58 La contradiction serait-elle volontairement assumée puisque les mêmes auteurs affirment plus loin, toute tentative de violence à 1’égard d’une femme, de simples propos malséants, un geste indécent, suffisent pour obliger sous peine d’infamie, le mari, le père, le frère ou un parent de la femme à tuer celui qu’elle désigne comme coupable.
Les recueils de Kanouns foisonnent d’articles dans ce sens.59 Ainsi un jeune garçon qui abuse d’une jeune fille paie 12 douros 1/2 d’amende.
- Elle punit sévèrement de 100 douros d’amende un adulte qui déflore une fille vierge.
- De même, elle punit de 50 douros, le seul fait de rencontrer sur le chemin une femme et de l’embrasser sur la bouche.
60 Pour nous résumer, de simples propos malveillants, allusions faites ou obscénités tenus à l’égard de femmes se règlent inévitablement dans un bain de sang.61 Comment donc une société, qui, lorsqu’il s’agit des animaux et des égards qu’ils méritent de la part de l’homme, et dont la coutume confirme des droits à la hauteur des civilisations les plus humaines, peut-elle se rendre coupable d’un tel déni à propos de la femme ? Mieux, « jamais, chez ce peuple 1’oeil n’est affligé par les spectacles hideux que nous présentent les nations plus civilisées » :
- Ainsi le simple fait d’arracher les crins d’un cheval ou d’un mulet est puni.
- Les Kabyles comme les anciens germains font un délit du fait de s’emparer, sans la permission du maître, d’une bête de bât pour la monter ou lui faire porter un fardeau.
- La même amende frappe celui qui laboure sans autorisation avec les bœufs d’un autre.
- Le propriétaire qui surprend des bestiaux en dommages est puni s’il les frappe parce que ces bêtes ne sont pas conscientes des dommages qu’elle causent, précise l’article.
- Le chien Kabyle aux oreilles droites et à la queue touffue, parent mal civilisé du chacal est aussi l’objet de prescriptions particulières, il est défendu de le tuer ou même de le maltraiter.
- La mort d’un chat se paye partout d’une amende.
- Tous les Kanouns des mâameras (écoles coraniques) disposent d’un article qui punit celui qui frappe seulement un chat
- Le taleb qui tue un chat est renvoyé.
62 Une société qui cultive avec amour et rigueur l’observance de tels préceptes, de telles prescriptions depuis une longue série de siècles, « alors qu’en France, la loi Grammont est toute récente » peut-elle en vérité se montrer aussi injuste à l’égards d’êtres humains, les femmes compagnes de tous les jours, de toutes les épreuves pour ces pauvres paysans ? 63 Contrairement aux idées avancées sous la foi de mauvaises lectures, mauvaghises interprétations ou plus simplement par le choix de référents inopérants, il existe une multitude de dispositions qui préservent les droits fondamentaux de la femme, la prémunissent de la déshérence, du dénuement et du pêché.64 Et l’on voit bien des pères préférer souvent leurs filles, mêmes mariées, à des proches parents mâles en l’absence de fils.65 Certes le testament est rarement employé, mais il y a la donation et on en fit beaucoup, semble-t-il.
- Il y a d’autre part, la vente active par le mari à sa femme, par le père à sa fille, cependant pèse le danger de les voir annuler à titre de donations déguisées (réprouvées dans certains cas).
- Dans le même ordre d’idées, le mari ou le De Cujus achète à des tiers un bien au nom de l’intéressée (femme ou fille) et pour parer aux surprises possibles, se fait délivrer par elle une procuration (un droit de tuteur) et bien d’autres dispositions ou artifices en faveur des femmes.66 En tout état de cause la coutume admet que la femme dans le besoin a droit à l’usufruit d’une partie (généralement 1/3) des biens de son père ou de son mari.
Entre autres procédés utilisés, la constitution des habous (ayant pour dernier dévolutaire une institution pieuse, zaouia ) semble avoir la préférence des « testeurs ». Il est cependant précisé que le bénéficiaire ne doit pas quitter la maison du « De Cujus ».
Pourquoi le sourire kabyle ?
Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre. Le sourire kabyle était une méthode d’assassinat employée par des éléments du FLN pendant la guerre d’Algérie, consistant en l’égorgement de la victime, Cette méthode était répandue parmi les combattants de Kabylie, qui était alors l’un des principaux foyers d’affrontements.
Des Harkis en furent victimes, Cette pratique a également été appliquée par le Groupe islamique armé (GIA) durant la Guerre civile algérienne dans les années 1990, Selon Jacques Duquesne, journaliste à La Croix à Alger à la fin des années 1950 : « On parlait dans l’armée du « sourire kabyle » : égorgement de pieds-noirs ou d’Algériens supposés favorables à la France dont on avait tranché le cou et fourré le sexe dans la plaie,
» Parfois, notamment lors de l’ embuscade de Palestro en 1956, cette pratique a été appliquée sur des cadavres, s’y ajoutant l’éviscération, Une pratique proche qui consiste à « élargir » la bouche de la victime, et non sa gorge est connue dans le monde anglophone comme le Glasgow smile,
Quelle est l’histoire des Kabyles ?
Toponymie – En français, « Kabylie » dérive de « Kabyle », que l’étymologie la plus couramment admise fait dériver de l’ arabe qabā’il, pluriel de qabila, « tribu ». Au sens premier, les Kabyles seraient donc simplement les « gens des tribus ». Dans l’histoire précoloniale de l’ Afrique du Nord, la tribu est la forme d’organisation sociale qui s’est maintenue contre ou malgré toutes les tentatives de soumission des États ( makhzen ) émergents,
- Les officiers français, successeurs du makhzen ottoman, se sont d’abord servis du terme pour distinguer moins une ethnie ou une région précises qu’un type d’adversaire particulièrement opiniâtre : le montagnard.
- Mais le mot fut aussi employé pour désigner de façon plus spécifique les seuls montagnards berbérophones ou encore, en un sens plus général, tous les Berbères sédentaires, voire tous les sédentaires d’Afrique du Nord,
L’introduction du toponyme semble due aux voyageurs européens : on n’en trouve pas de trace plus ancienne chez les auteurs d’expression arabe, Les berbérophones de la région la nomment en kabyle « Tamurt n Leqbayel » (en tifinagh : ⵜⴰⵎⵓⵔⵜ ⵏ ⵍⵇⴱⴰⵢⵍ ), « le pays des Kabyles », Tamurt n Izwawen (Izwawen étant le nom originel des Kabyles ) ou plus simplement « Tamurt », qui signifie « la terre natale », « la patrie ».
Comment s’appelle le diable en kabyle ?
Pour l’article homonyme, voir Sheitan (film), Sheitan, Cheitan, Chaytan, Shaitan, Al-Shaytān الشيطان) est un mot arabe qui signifie : Satan, Dans un sens plus vaste, sheitan peut vouloir dire : démon, esprit pervers, Ce terme est étymologiquement issu de l’ araméen et de l’ hébreu : satan, Sur les autres projets Wikimedia :
sheitan, sur le Wiktionnaire
Quelle est la couleur de peau des Berbères ?
Imazighen : des Africains indigènes à la peau claire, apparentés aux Arméniens On pense généralement que les populations autochtones d’Afrique ont la peau foncée, ou du moins une peau très foncée et des cheveux noirs. Mais ce n’est pas vrai, car l’un des plus anciens peuples du continent noir, les Imazighen (sing.
- Amazigh), ont la peau claire et sont parfois même blonds ! Ils constituent un groupe ethnique étonnant qui a donné aux chercheurs de nombreux mystères.
- Les scientifiques considèrent que les Imazighen sont la population indigène de l’Afrique.
- Il ne pouvait en être autrement, puisque des traces de ce peuple ont été retrouvées dans des couches culturelles vieilles de plus de 15 000 ans ! Néanmoins, peu de gens ont entendu parler des Imazighen, car ils sont communément appelés Berbères.
Mais en fait, c’est tout aussi faux que de traiter tous les habitants du Grand Nord d’Esquimaux. Les Berbères sont le nom commun des peuples habitant l’Afrique du Nord. Ils étaient unis sur la base d’un point commun : ils se sont tous convertis à l’Islam au 7ème siècle.
Aujourd’hui, la quasi-totalité de ces personnes sont des musulmans sunnites. Les Imazighen ne sont que le peuple le plus nombreux de ce groupe. Dans la langue kabyle commune d’Afrique du Nord, « Amazigh » signifie un homme noble et libre. Ce titre les caractérise de manière très précise. Les nomades, qui apprécient la liberté par-dessus tout, se sont toujours battus avec courage pour avoir le droit de vivre comme ils le souhaitent.
Même les Arabes, qui avaient asservi de nombreux peuples, ont dû négocier avec les Imazighen, qui ne voulaient pas se soumettre. Au 11e siècle, les Imazighen se sont associés à plusieurs autres nations pour créer le puissant empire almoravide. Il était situé dans ce qui est aujourd’hui l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, l’Espagne et le Portugal.
Jusqu’à ce que l’Afrique du Nord soit soumise à l’Empire ottoman au XVIe siècle, le puissant État berbère occupait ses voisins moins belliqueux. Mais même au sein de l’État turc, les Imazighen se sont révélés être des envahisseurs habiles et impitoyables. Ce sont eux que nous connaissons sous le nom de pirates algériens qui ont tenu l’Europe dans la peur du début du 16e au milieu du 19e siècle.
Ce n’est qu’en 1830, après la colonisation d’une grande partie de l’Afrique du Nord par la France, que les Imazighen ont perdu leur rôle clé. Les Arméniens d’Afrique ? Les scientifiques, après avoir mené de nombreuses études, ont établi que les Imazighen ont de nombreux parents sur le continent eurasien.
- L’haplogroupe E1b1b, également appelé « marqueur berbère », se retrouve chez les peuples d’Europe et d’Asie occidentale.
- Par conséquent, la science compte les Imazighen parmi les Eurasiens et continue à les étudier de près.
- Certains chercheurs sont plus catégoriques, classant les Imazighen comme des Arménoïdes.
Il s’agit d’un type du groupe des Balkans-Caucasiens, qui fait partie de la race europoïde. Comment et quand les Européens amazighs sont arrivés en Afrique, personne ne peut encore le dire. Mais ce qui est certain, c’est que le peuple amazigh se distingue des autres.
- Contrairement à de nombreuses autres nations qui ont subi une islamisation, les Imazighen n’ont pas abandonné leur culture.
- Ils combinent avec succès leurs anciennes coutumes païennes avec les rites de l’Islam.
- Aujourd’hui, les Imazighen vivent principalement dans les montagnes et les déserts.
- Certains d’entre eux mènent une vie sédentaire dans de petits villages, tandis que d’autres continuent à nomadiser, comme l’ont fait leurs ancêtres pendant des siècles.
Les Imazighen portent des vêtements aux couleurs vives, et leurs femmes ont des tatouages sur le visage avec des symboles les protégeant des mauvais esprits. Comme de nombreux Imazighen vivent dans des régions éloignées et inaccessibles, il est difficile de donner un nombre exact.
- Les scientifiques estiment que sur une population berbère totale de 30 millions de personnes, un tiers est amazigh.
- Les images des journalistes mettent en scène les femmes et les enfants du peuple, car les hommes sont négatifs à l’égard de toute représentation d’eux.
- D’ailleurs, les Imazighen avaient autrefois des parents aux îles Canaries.
Les Guanches, exterminés par les Espagnols aux 15e et 16e siècles, avaient également la peau claire et les yeux bleus. Source : : Imazighen : des Africains indigènes à la peau claire, apparentés aux Arméniens
Comment sont les hommes Kabyles ?
Mais comment bien définir la mentalité des hommes kabyles ? Sont-ils d’un tempérament jaloux, fier, conquérant. Voire les trois à la fois ? • À lire aussi: L’art subtil de souhaiter un bon ramadan en kabyle Une définition s’impose pour mieux circonvolutionner leur personnalité.
- Même si tous les hommes kabyles sont différents par essence, il y a malgré tout des dénominateurs communs à relever.
- Et chaque mois, des centaines de » kabylophiles » cherchent à mieux les comprendre sur Twitter.
- Les homme kabyle sont jaloux dun niveau tres élevé moi je suis une fille kabyle je suis sur j’ai jalousie maladive si on touchera a mon mari — MRM (@Chr_myra) March 1, 2015 Il faut dire que de nombreuses femmes françaises ont épousé des hommes issus de cette communauté.
Et certaines d’entre elles s’interrogent parfois sur leur caractère, Notamment sur des forums comme Yabiladi.com. Source: Capture d’écran du forum yabiladi.com En effet, il y a de plus en plus de relations franco-kabyles. Et même si l’ amour rend aveugle, il y en a certaines qui cherchent quand même à ne pas totalement s’aveugler. Et donc à poser les bonnes questions sur leurs comportements,
- À lire aussi: Comment définir la mentalité des femmes kabyles ? Tout d’abord, il y a ce concept universel de « fierté kabyle ».
- Le personnage de Végéta, dans Dragon Ball Z, est souvent représentatif de cet orgueil de tous les instants.
- Ratio par Vegeta kabyle pic.twitter.com/o2MiQsKih8 — Cash Carti (@LilJaKujo) January 1, 2021 Un trait de caractère qui pousse les » Bylkas » à affirmer leur identité au quotidien.
Par exemple, il se peut qu’ils aient un pendentif avec la lettre Yaz autour du cou, ou bien un drapeau Amazigh chez eux. Ce sont des amants passionnés, protecteurs et aussi (un peu) possessifs. Il se peut qu’ils expriment parfois de la jalousie. Ce qui est une marque d’affection à votre égard.
Physiquement, on a l’image du » viking » aux yeux bleus, Il est vrai qu’ils ont des ancêtres germains européens, • À lire aussi: Les racines germano-kabyles de l’actrice française Isabelle Adjani Mais il y a malgré tout une grande diversité de profils dans cette population. Il y a des petits comme il y a des grands.
Il y a des yeux marrons, tout comme il y a des yeux verts. Au final, il y en a pour tous les goûts. Il suffit de choisir le bon partenaire pour bâtir le bon projet de vie.
Quelle est la différence entre les Berbères et les Kabyles ?
Les Berbères ou Amazighs, dits les « hommes libres », sont les plus anciens habitants de l’Afrique du Nord. Les Kabyles sont une des ethnies qui composent le peuple berbère, un peuple réparti dans neuf pays différents. Les Berbères regroupent un ensemble de populations qui occupent une vaste zone de l’Afrique septentrionale et saharienne.
- Si ces populations sont sédentaires dans le nord-ouest du Maghreb, elles sont plus nombreuses à être restées nomades ou semi-nomades dans les zones désertiques du sud.
- On différencie les Berbères des Arabes par leur langue, le tamazight.
- Cette langue à dominante orale varie selon les régions et les populations berbères.
Ainsi, les Kabyles ont leur propre langue : le kabyle.
Comment savoir si on est arabe ou berbère ?
Berbéristes et arabisation linguistique – Selon certains berbéristes, même si un individu maîtrise uniquement l’ arabe maghrébin, et pas la langue berbère, celui-ci est essentiellement berbère tant qu’il est héréditairement d’origine berbère, pour d’autres, si un berbère arabisé n’est plus berbère culturellement, il est considéré comme arabe,
Cela est une réponse des activistes berbères, aux Algériens, et aux Marocains qui s’identifient comme arabes en raison de leur maîtrise uniquement de la langue arabe, Historiquement, l’ Afrique du Nord a été progressivement arabisée, quand la langue liturgique arabe y a été apportée, lors de l’ expansion de l’islam au VII e siècle.
Cependant, l’identité de l’ Afrique du Nord-Ouest est restée longtemps berbère. De plus, bien que le processus d’arabisation ait commencé avec ces premières invasions, beaucoup de grandes parties d’Afrique du Nord n’ont été arabisées que récemment, comme les montagnes des Aurès, aux XIX e et XX e siècles.