Pourquoi Le 8 Mars Est Le Jour De La Femme?
Le saviez-vous ? –
La date de la Journée internationale des femmes est intimement liée à la grève générale et aux manifestations des femmes russes, à Petrograd (Saint-Pétersbourg), le 23 février 1917. Le premier pays à avoir accordé le droit de vote aux femmes fut la Nouvelle- Zélande en 1893. En 1920, pour la première fois dans le monde, la Société égyptienne des médecins défie la tradition en dénonçant les effets délétères des mutilations génitales féminines sur la santé des femmes.
Qu’est-ce qui s’est passé le 8 mars 1857 ?
Le 8 mars est célébré de par le monde comme la journée des femmes. Cette date, disait-on, commémore une grève des couturières, à New York en 1857. Il n’y a pourtant aucune trace d’un mouvement d’ouvrières à cette date dans l’histoire américaine.
Quel est le rôle du 8 mars ?
Loin du romantisme, une journée de lutte ! – Le 8 mars n’est donc pas la seule journée de l’année ou il faut complimenter et bien traiter les femmes. Bien au contraire, le combat pour les droits des femmes est un combat de tous les jours, devant impliquer autant les femmes que les hommes. Notre ebook sur les droits des femmes Envie d’en savoir davantage sur les droits des femmes et les luttes féministes ? Téléchargez notre ebook gratuit. Je télécharge le ebook
Pourquoi il ya des droits de la femme ?
Protéger les droits des femmes rend le monde meilleur – D’après l’ONU, « l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes et des filles n’est pas seulement un but en soi, mais aussi un élément essentiel au développement durable, à la croissance économique et à la paix et la sécurité ».
Pourquoi la Journée de la femme a été créé ?
À partir de 1909, les États-Unis, sous l’impulsion de femmes socialistes américaines, décident d’organiser chaque année, le dernier dimanche de février, une ‘ Journée nationale des femmes ‘ (National Woman’s Day) pour célébrer l’égalité des droits civiques.
Qui a inventé la journée de la femme ?
Inspirées en partie par les socialistes américains, les déléguées allemandes Clara Zetkin, Käte Duncker, Paula Thiede et d’autres ont proposé la création d’une ‘Journée de la femme’ annuelle, bien qu’aucune date n’ait été précisée.
Quels faits historiques sont à l’origine du 8 mars ?
La « véritable » origine du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, serait principale- ment marquée par deux faits historiques : le Woman’s Day en Amérique et la Journée des femmes en Europe.
Que s’est-il passé le 8 mars 1945 ?
Il y a 75 ans—mars.8 août 1945 : des commandos allemands des îles anglo-normandes occupées par les nazis attaquent Granville, en Normandie, la nuit, libèrent 55 prisonniers de guerre allemands et capturent 30 Américains. Les nazis tuent 262 prisonniers et civils néerlandais en représailles à l’attaque de résistance du 6 mars à Woeste Hoeve.
Quelle est l’origine de la femme ?
Quelle est l’étymologie du mot femme ? – Le mot femme provient du mot latin femina, En latin, le nom femina provenait d’un verbe proche de sucer, allaiter, Ce nom latin a d’abord servi à dénommer la femelle d’un animal, puis une femme humaine, puis l’épouse d’un homme.
Qui a défendu les droits de la femme ?
Zehra F. Kabasakal Arat – ZEHRA F. KABASAKAL ARAT est Professeur de sciences politiques à Purchase College of the State of New York et Présidente du Comité de recherche sur les droits de l’homme de l’Association internationale de sciences politiques. Elle est l’auteur de Human Rights Worldwide.
- Certains des arguments présentés dans cet article ont été repris de publications antérieures.
- La promotion des droits de l’homme comme contre-culture Les droits de l’homme sont des droits que les êtres humains revendiquent auprès de l’État et de la société.
- Pourtant, ces droits ont été continuellement bafoués partout dans le monde.
Toutes les civilisations ayant été patriarcales 1, quelle que soit la situation générale des droits de l’homme dans une société, les femmes plus que les hommes ont été victimes des violations des droits de l’homme. Les femmes constituent les groupes les plus pauvres et les plus démunis de leur communauté.
On leur nie l’accès à l’éducation, à la formation professionnelle, à l’emploi, aux loisirs, aux revenus, à la propriété, aux soins de santé, aux fonctions publiques, à la prise de décision, aux libertés, ainsi qu’au contrôle de leur propre corps et de leur propre vie 2, Les normes culturelles, les lois et les philosophies, notamment celles qui sont considérées progressistes et émancipatrices, sont généralement discriminatoires à l’égard des femmes.
ABSENCE DES FEMMES La notion du droit naturel chez les Stoïciens, selon laquelle les êtres humains dont dotés de certains droits inaliénables à la naissance, n’a pas inclus les femmes. Quand le chef de l’Église chrétienne, saint Thomas d’Aquin (1225-1274), a étudié la philosophie grecque – en grande partie par le biais des écrits des philosophes musulmans Avicène (Inn Sina, 980-1037) et Averroès (Inb Rushd, 1126-1198) qui ont étudié la philosophie grecque, ont réconcilié la raison et la foi et se sont faits les champions de l’égalité et de la tolérance religieuse – il a intégré la théorie des droits naturels dans son enseignement.
Il n’a toutefois pas repris la thèse égalitaire d’Averroès qui s’opposait au traitement inégal des sexes considérant que réduire le rôle des femmes à la procréation et les exclure de la société était nuisible au progrès économique de la société et entraínait la pauvreté 3, Au contraire, saint Thomas d’Aquin a adopté la conception misogyne d’Aristote selon laquelle la femme est un « mâle manqué » et s’est demandé pourquoi Dieu avait créé la femme, cet être défectueux, dans la création des choses 4, tandis que d’autres Pères de l’Église se sont demandé si les femmes avaient une âme, c’est-à-dire si elles étaient des êtres humains à part entière.
Plus tard, des philosophes modernes comme Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) ont défendu les libertés et les droits politiques mais rejeté la notion d’égalité des sexes. Au XVIIIe siècle, la ferveur révolutionnaire qui a combattu l’oppression a donné lieu à la Déclaration française des droits de l’homme et du citoyen (1789).
- Toutefois, la formulation des droits de l’homme dans ce document, qui continuera d’inspirer les peuples du monde entier pendant des siècles, est l’expression du sexisme qui prévalait alors et a omis les femmes.
- Quelques femmes de l’élite, comme la dramaturge et essayiste française Olympe de Gouges (1748-1793) et la philosophe anglaise Mary Wollstonecraft (1759-1797) ont objecté et ont défendu les droits des femmes en publiant respectivement la Déclaration des droits de la femme (1790) et la Défense des droits des femmes (1791).
La collaboration d’Harriet Taylor Mill (1807-1858) et de son mari John Styart Mill (1806-1873) a donné lieu à des écrits qui défendent les droits de femmes et l’égalité politique 5, Pourtant, les préjugés à l’égard des femmes ont prévalu durant le XXe siècle.
Même les membres de la Commission qui ont rédigé le projet de Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 ont approuvé l’emploi du terme « homme » pour désigner le détenteur des droits. Quand le délégué soviétique, Vladimir Korestsky, a critiqué l’emploi de l’expression « tous les hommes » comme étant « un atavisme historique qui nous empêchait de comprendre que nous les hommes formions seulement la moitié de l’espèce humaine », la présidente de la Commission, Eleonor Roosevelt, a défendu la formule en disant : « Quand nous disons « tous les hommes sont des frères », nous voulons dire que tous les êtres humains sont des frères et nous ne faisons pas de distinction entre les hommes et les femmes 6,
» L’expression a donc été maintenue pendant un certain temps. Dans la plupart des cas, le projet final a adopté l’emploi de termes neutres comme « êtres humains », « quiconque » et « toute personne », et le Préambule a inclus une référence spécifique aux « droits égaux des hommes et des femmes » grâce, en grande partie, aux efforts de deux femmes membres de la Commission, Hansa Mehta (Inde) et Minerva Benardino (République dominicaine) 7,
Cependant, la Déclaration universelle et les documents sur les droits de l’homme suivants adoptés par les Nations Unies et d’autres organisations intergouvernementales ont continué d’employer le pronom « il » conformément à la tradition selon laquelle le pronom masculin signifie et comprend le pronom féminin.
Malgré leurs dispositions antidiscriminatoires clairement définies et fréquemment invoquées stipulant que le sexe en tant que caractéristique ou statut ne peut être utilisé à des fins discriminatoires ou de déni des droits de l’homme, les documents publiés par les Nations Unies n’ont pas réussi à garantir que les droits de l’homme soient applicables de manière égale aux deux sexes 8,
- Même à l’ONU, les postes élevés étaient réservés aux hommes, les femmes étant cantonnées aux emplois administratifs peu rémunérés, perpétuant ainsi la ségrégation professionnelle.
- Toutefois, à partir des années 1970, des progrès importants ont été réalisés par plusieurs organisations intergouvernementales et non gouvernementales ainsi que par des organisations gouvernementales pour réduire les disparités entre les sexes.
LE CEDAW : UN TRAITÉ INTERNATIONAL POUR LES DROITS DES FEMMES Une étape importante fut la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU en décembre 1972, qui a déclaré 1975 l’Année internationale de la femme. En 1975, la première conférence mondiale de l’ONU sur les femmes, qui s’est tenue à Mexico, a proclamé 1976-1985 la Décennie des femmes des Nations Unies.
D’importants efforts ont été déployés et un grand nombre de mesures ont été prises pendant la Décennie : davantage de conférences sur les femmes ont été organisées, des institutions spécialisées ont été créées, comme le Fonds de développement pour les femmes (UNIFEM) et l’Institut de recherche et de formation international pour la promotion de la femme (instraw), qui a promu le Service de la promotion de la femme au statut de « division » et placé les droits des femmes sur l’agenda d’autres conférences et organisations.
L’événement le plus important de la Décennie fut, sans doute, la préparation de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), qui a été adoptée par l’Assemblée en 1979. La cedaw a été l’aboutissement d’un long processus, mais a connu une impulsion nouvelle en 1973 avec la Commission de la condition de la femme (CCF).
- Dans son dossier de travail, la Commission a déclaré que ni la Déclaration sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (1967), ni les traités des droits de l’homme juridiquement contraignants n’avaient réussi à améliorer la situation des femmes.
- Elle a également plaidé pour la convocation d’une seule convention générale qui contraindrait les États à éliminer les lois discriminatoires ainsi que la discrimination de fait.
Composée de 30 articles divisés en six parties, la cedaw définit la « discrimination à l’égard des femmes » dans le premier article comme suit : « Aux fins de la présente Convention, l’expression « discrimination à l’égard des femmes » vise toute distinction, exclusion ou restriction fondée sur le sexe qui a pour effet ou pour but de compromettre ou de détruire la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice par les femmes, quel que soit leur état matrimonial, sur la base de l’égalité de l’homme et de la femme, des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social, culturel et civil ou dans tout autre domaine.
» Les 15 articles suivants de la Convention (articles 2 à 16) spécifient les domaines de discrimination, le domaine juridique, la structure légale, la vie politique et publique, l’éducation, l’emploi, la santé, l’environnement rural, le mariage et la famille, où les États doivent s’engager à prendre des mesures pour éliminer la discrimination.
Les deux dernières parties (articles 17 à 30) sont consacrées à la mise en œuvre de la Convention. « Aux fins d’examiner les progrès réalisés dans l’application de la présente Convention », l’Article 17 établit le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes ou cedaw, un organe de surveillance et de conseils.
Le Comité évalue les rapports soumis périodiquement par les États parties, interroge les délégations gouvernementales qui présentent le rapport, guide et conseille les États parties pour atteindre l’objectif de la Convention et formule des recommandations générales qui aident à interpréter l’objet et la portée de la Convention.
Les recommandations générales formulées par le Comité ont été importantes pour élaborer les clauses de la Convention et attirer l’attention sur les violations des droits de l’homme fondées sur le sexe ainsi que sur les comportements et les pratiques qui portent atteinte à la dignité des femmes.
En mettant l’accent sur des questions comme la violence fondée sur le sexe, l’inégalité des salaires entre les hommes et les femmes occupant le même emploi, la sous-estimation et la sous-rémunération des travaux ménagers des femmes, la polygamie et d’autres pratiques maritales qui désavantagent les femmes et portent atteinte à leur dignité, les recommandations générales ont élargi la portée de la CEDAW et en a fait un document vivant.
En d’autres termes, elles ont permis de rectifier certaines limites dans la formulation de la CEDAW, comme prendre les hommes comme une norme, en demandant aux États parties de veiller à ce que les femmes jouissent de droits « sur un pied d’égalité avec les hommes », ou ne pas faire explicitement référence à certaines violations dont les femmes font principalement l’objet.
La popularité de la CEDAW, attestée par le nombre important de ratifications, a été une initiative encourageante. Elle est entrée en vigueur le 3 septembre 1981, moins de deux ans après son adoption par l’Assemblée le 18 décembre 1979. Selon le Haut Commissariat aux droits de l’homme, au 15 février 2008, 185 pays sur les 192 États Membres sont devenus parties à la Convention.
Toutefois, 78 pays (42 % des États parties) ont formulé des déclarations ou des réserves lors de la ratification, de l’accession ou de la succession, ce qui leur permet de limiter leurs obligations en vertu du traité 9, Faisant partie des instruments des droits de l’homme qui comptent le plus grand nombre de réserves 10, laCEDAW semble être « l’instrument des droits de l’homme le moins respecté par ses États parties 11 ».
Les réserves peuvent être levées à un stade ultérieur. À ce jour, 14 États ont levé leurs réserves et un nombre similaire a retiré ou modifié les réserves qui avaient été formulées pour certaines dispositions. Toutefois, il est peu probable que les réserves émises en vertu d’incompatibilités culturelles ou religieuses soient retirées de sitôt.
Ces réserves minent « l’objet et l’objectif » du traité et le rendent inapplicable à toutes fins pratiques. Les objections culturelles et religieuses aux dispositions peuvent être contestées par deux arguments : premièrement, on devrait faire remarquer que le régime des droits de l’homme des Nations Unies, y compris les régimes régionaux, s’attaquent essentiellement à certaines valeurs culturelles; et deuxièmement, même si des conflits peuvent exister entre les objectifs (par ex.
- La préservation de la culture versus l’élimination des normes culturelles discriminatoires) ou entre deux ou trois droits de l’homme (par ex.
- Le droit des peuples à l’autodétermination versus les droits de l’homme), les régimes internationaux des droits de l’homme requièrent de résoudre ces conflits en réaffirmant les principes d’universalité et de d’égalité en dignité.
PROMOTION DES DROITS DE L’HOMME COMME CONTRE-CULTURE Bien que la reconnaissance et le respect de certains droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme figurent dans les références culturelles et les textes religieux de nombreuses communautés, les normes et les pratiques culturelles traditionnelles comprennent aussi de nombreuses clauses discriminatoires.
La nouveauté de la Déclaration universelle et des documents des droits de l’homme suivants ne réside pas seulement dans son universalisme – la notion que tous les peuples détiennent certains droits du fait qu’ils sont des êtres humains – mais aussi dans son désir de mettre fin à toutes les formes de violations qui ont été autorisées dans les cultures existantes.
En d’autres termes, les droits de l’homme internationaux suivent un schéma réactif : quand les violations sont signalées, les droits qui ont été violés dans les cultures dominantes sont inscrits dans les déclarations et les traités pour qu’ils soient protégés.
Elle souligne que « le rôle traditionnel de l’homme dans la famille et dans la société doit évoluer autant que celui de la femme si on veut parvenir à une réelle égalité de l’homme et de la femme » (préambule); Les États parties acceptent « de prendre toutes les mesures appropriées, y compris des dispositions législatives, pour modifier ou abroger toute loi, disposition réglementaire, coutume ou pratique qui constitue une discrimination à l’égard des femmes; (article 2); Les États parties doivent prendre dans tous les domaines, notamment dans les domaines politique, social, économique et culturel, toutes les mesures appropriées, y compris des dispositions législatives, pour assurer le plein développement et le progrès des femmes, en vue de leur garantir l’exercice et la jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales sur la base de l’égalité avec les hommes (article 3); Les États parties doivent prendre toutes les mesures appropriées : (a) Pour modifier les schémas et les modèles de comportement socioculturel de l’homme et de la femme en vue de parvenir à l’élimination des préjugés et des pratiques coutumières, ou de tout autre type, qui sont fondés sur l’idée de l’infériorité ou de la supériorité de l’un ou l’autre sexe ou d’un rôle stéréotypé des hommes et des femmes (article 5).
CONFLITS ENTRE DROITS CONCURRENTS L’universalité des droits de l’homme, et en particulier les droits de femmes, sont souvent remis en cause par les tenants du relativisme culturel. Leurs arguments, en particulier lorsqu’ils sont combinés aux accusations d’impérialisme culturel, posent un dilemme à la communauté des droits de l’homme.
- Comment peut-on reconnaítre les cultures des peuples et le droit à l’autodétermination quand plusieurs aspects de ces cultures violent systématiquement un certain nombre de droits de l’homme ? La question est particulièrement importante pour les droits des femmes.
- Toutes les sociétés contemporaines étant des sociétés patriarcales, la promotion des droits des femmes s’oppose aux valeurs « culturelles » patriarcales, aux normes religieuses ainsi qu’aux autres structures hiérarchiques de tous les pays.
Suivre rigoureusement les principes du relativisme culturel revient donc à nier les droits des femmes dans toutes les sociétés et à remettre en cause les aspects des droits de l’homme internationaux en faveur de l’émancipation des femmes au nom de la préservation des valeurs culturelles.
En ce qui concerne la culture et la religion, nous devons nous poser les questions suivantes : Qui parle au nom des peuples et de la religion ? Qui définit le sens de la culture ou interprète les sources religieuses et développe les doctrines ? Les cultures, bien entendu, ne sont ni monolithiques ni statiques, mais il existe dans chaque culture un certain groupe de personnes qui ont tout intérêt à ce qu’elles soient monolithiques et statiques.
En d’autres termes, les cultures sont fondées sur des structures de pouvoir et en établissant des normes et des valeurs, elles perpétuent ces structures. Les valeurs établies culturellement (et officiellement) privilégient certains membres de la société et désavantagent d’autres, les privilégiés tendant à user de leur pouvoir pour maintenir ces valeurs qui justifient et renforcent leurs positions.
- Sans une démocratisation de l’interprétation et des processus de prises de décision, le relativisme culturel et la préservation de la culture finissent par servir seulement les intérêts de groupes privilégiés.
- De même, tous les textes religieux et toutes les traditions orales sont reçus dans un contexte culturel, puis filtrés et intégrés aux normes culturelles dominantes.
Toujours ouverts à l’interprétation, leurs messages peuvent être rejetés et affaiblis par les structures de pouvoir en place. Les religions peuvent donc incarner des normes contradictoires, qui sont utilisées de manière sélective et réinterprétées à la fois par les classes privilégiées et par ceux qui contestent la compréhension de la religion et de ses valeurs.
- Il va sans dire que, dans les systèmes patriarcaux, ce sont les hommes privilégiés qui dictent les normes culturelles et religieuses, même si les femmes participent à leur transmission et à leur perpétuation.
- Peu d’attention est généralement accordée aux interprétations égalitaires et émancipatrices faites par les femmes et par ceux qui défendent leurs droits.
QUE FAUT-IL FAIRE ? Les droits de l’homme étant étroitement liés à la culture, l’expansion, la pleine reconnaissance et la protection des droits de l’homme nécessiteront la transformation des normes culturelles et de leurs bases matérielles. Le respect des droits de l’homme internationaux nécessitera donc une évolution des mœurs culturels ainsi qu’un engagement politique.
La défense des droits de l’homme doit comprendre : (1) l’analyse des normes culturelles en termes de conformité avec les principes des droits de l’homme; (2) la reconnaissance des diverses interprétations des cultures et des sources religieuses; (3) la nécessité pour les États parties aux conventions de formuler des réserves spécifiques, indiquant quand et comment ils les retireront.
Pour contrer les théories relativistes, les universalistes font généralement valoir le fait que plusieurs droits énoncés dans la Déclaration universelle et d’autres instruments des droits de l’homme existaient et étaient respectés dans les traditions culturelles et religieuses de la plupart des sociétés.
Même si ces affirmations peuvent être étayées concrètement, comme je l’ai déjà fait remarquer, les normes et les pratiques culturelles traditionnelles comportent également de nombreuses règles discriminatoires. Il est important de reconnaítre les aspects des deux cultures – égalitaires/émancipatrices et discriminatoires/oppressives – et de les analyser pour voir dans quels cas et de quelle manière elles appliquent le principe d’universalité.
Puisque les droits de l’homme accordent une place importante à la dignité humaine, le principe d’universalité signifie que chacun est égal en droits et en dignité. Il convient donc d’examiner les cultures pour relever les contradictions avec le principe d’égalité.
Une fois mis à jour, les aspects « égalitaires » des cultures peuvent être mis en valeur et liés aux droits de l’homme internationaux en termes de principes 12, Les évaluations critiques sur les cultures et l’interprétation égalitaire des sources culturelles existent déjà, mais ces voix sont généralement réprimées dans les pays et ignorées dans les débats internationaux.
Les nations et les autres membres de la communauté internationale des droits de l’homme doivent se départir de l’habitude de tolérer les discriminations culturelles au nom du respect des différences, attribuant les violations seulement à la culture, mettant la culture et la religion sur un pied d’égalité et considérant les cultures comme monolithiques et statiques.
Alors qu’une attention considérable a été accordée aux conflits entre religions et communautés et la domination d’un groupe sur un autre, c’est-à-dire les droits de minorités religieuses et ethniques, aucun effort n’a été mené pour examiner les différences et les hégémonies à l’intérieur des communautés.
La reconnaissance par les États parties et les forums internationaux de la diversité au sein d’une culture et d’une communauté religieuse apporterait un soutien aux autres voix et contribuerait à démocratiser les processus d’interprétations. Il est possible de contrer les arguments relativistes et les réserves formulées dans les traités en invoquant le fait que les normes internationales des droits de l’homme requièrent l’évolution des coutumes et des traditions et que les éléments d’une religion qui sont présentés comme une exigence soient ouverts à l’interprétation.
- Les États qui soutiennent ces théories devraient être tenus non seulement d’expliquer pleinement leurs réserves mais aussi de fixer un calendrier de leur retrait.
- Le comité d’experts qui supervise la mise en œuvre de la CEDAW a déjà pris des mesures à cet égard.
- Par exemple, il a émis plusieurs recommandations pour inciter les États parties qui ont formulé des « réserves générales », déclarant qu’ils appliqueront la Convention tant que ses dispositions ne sont pas en contradiction avec la loi islamique, la charia, de clarifier les points qui font l’objet de réserves 13,
Il a également soulevé la question de l’interprétation : « lors de sa réunion de 1987, le Comité de la CEDAW a adopté une décision demandant que les Nations Unies et les institutions spécialisées encouragent ou entreprennent des études sur la situation des femmes qui sont soumises à la loi et aux coutumes islamiques, en particulier sur la condition et l’égalité des femmes dans la famille, sur des questions comme le mariage, le divorce, la garde des enfants, les droits fonciers ainsi que leur participation à la vie publique de la société, prenant en compte le principe de l’ijtihad de l’islam14,
- » Les États parties affectés par la décision l’ont naturellement dénoncée comme étant une menace à leurs libertés religieuses et ont rejeté les recommandations du Comité, mais celui-ci a remis cette question sur le devant de la scène.
- En 1994, il a amendé les directives pour la préparation des rapports afin de fournir des directives complémentaires et spécifiques aux États Parties qui ont émis des réserves fondées sur la culture et la religion.
Jane Connors a fait un résumé de la situation : « Ces États devront expliquer de manière spécifique la raison de leurs réserves, pourquoi ils considèrent qu’elles sont nécessaires, leur effet précis sur la législation et la politique nationales et donner des informations sur toutes les réserves similaires qu’ils auraient formulées dans d’autres traités des droits de l’homme qui garantissent des droits semblables.
Ces États devront également indiquer les mesures qu’ils envisagent de prendre pour limiter les effets des réserves ou pour les retirer et, quand cela est possible, de fixer un calendrier pour leur retrait. Le Comité a fait, en particulier, référence à «., indiquant que le Comité considère que ces réserves sont incompatibles avec l’objet et le but de la Convention et nécessitent un effort particulier de la part des pays qui doivent expliquer les effets de leurs réserves et en donner l’interprétation 15,
» Dans le cadre de son effort, le Comité devrait aussi encourager la présentation de rapports parallèles qui présenteraient non seulement les évaluations de ce qui a ou n’a pas été fait par les États concernés pour mettre en œuvre la Convention, mais aussi d’autres interprétations de la culture ou des sources religieuses.
Ces rapports fourniraient au Comité les informations nécessaires pour contester la validité des réserves émises par les États parties et leur permettre de reconnaítre la diversité dans leur société. Ils permettraient aussi de soutenir les femmes et les défenseurs des droits des femmes en validant leur droit d’interpréter leurs sources culturelles et religieuses.
Notes 1 Dans ce contexte, le terme « civilisation » est employé comme terme sociologique en référence aux sociétés qui atteignent un niveau élevé de productivité économique, débouchant sur la spécialisation des emplois, la stratification sociale et l’établissement d’institutions.
- Les nations iroquoises sont un cas intéressant.
- Le rôle important que jouaient les femmes iroquoises dans la conduite des affaires publiques a amené de nombreux observateurs impressionnés à classer ces nations comme « matriarcales ».
- Même si les femmes iroquoises jouissaient d’une certaine autorité, elles ne pouvaient pas être chefs ou siéger au Conseil des aínés – l’organe directeur le plus élevé de la Confédération des Six nations iroquoises.
Les femmes avaient principalement un droit de veto et exerçaient une influence indirecte en raison de leur contrôle sur la nourriture et d’autres approvisionnements. Aucune société matriarcale – en tant qu’opposé de la société patriarcale – n’a été enregistrée dans l’histoire.
Même si certaines sociétés anciennes ont instauré des relations plus égalitaires entre les sexes, l’équilibre du pouvoir a généralement penché en faveur des hommes. Voir, Rayna R. Reiter, ed., Toward an Anthropology of Women. New York: Monthly Review Press, 1975.2 Pour les informations statistiques actuelles sur les écarts entre les sexes dans de nombreux domaines, voir le Rapport sur le développement humain 2007/2008.
New York: Oxford University Press, 2007, tableaux 28-33.3 Majid Fakhry. Averroes: His Life, Work. Oxford: Oneworld Publications, 2001.4 Pour saint Thomas d’Aquin, la femme (créée dans la création des choses) a seulement un rôle important dans la reproduction (la procréation).
Voir, Saint Thomas d’Aquin, Summa Theologicae, question XCII, art.1, Whether Woman Should Have Been Made in the First Production of Things, disponible à http://newadvent.org/summa/109201.htm 5 John Stuart Mill et Harriet Taylor Mill. Essays on Sex Equality. Edité avec Alice S. Rossi qui a également écrit un essai d’introduction.
Chicago: University of Chicago Press, 1970.6 Mary Ann Glendon. A World Made New. New York: Random House, 2001:68.7 Glendon 2001:111-112 et 162.8 Hilary Charlesworth. « Human Rights as Men’s Rights. » In Women’s Rights Human Rights: International Feminist Perspectives.
- Édité par Julie Peters et Andrea Wolper.
- New York: Routledge, 1995: 103-113.9 L’article 28 permet d’émettre des réserves lors de la ratification de la Convention, à condition qu’elles soient compatibles avec « l’objet et le but » de la Convention.
- Bien qu’il ne soit pas fait mention des « déclarations » dans le texte, celles-ci tendent à employer un langage similaire à celui employé dans les réserves et jouent le même rôle concernant les obligations des États.
Dans le cadre de cet essai, aucune distinction ne sera donc faite entre les déclarations et les réserves.10 Henry J. Steiner et Philip Alston, International Human Rights in Context: Law, Politics, Morals. Deuxième édition. Oxford: Oxford University Press, 2000, p.180.11 Belinda Clark, « The Vienna Convention Reservations Regime and the Convention on the Discrimination against Women.
» American Journal of International Law 85:2 (avril 1991): 281-321, at p.318.12 Cette étude du Coran, texte sacré et autorité suprême de l’islam, montre que les femmes musulmanes sont égales aux hommes sur le plan spirituel, mais pas sur le plan social, et plaide pour que l’égalité spirituelle reconnue dans le texte sacré devienne la norme pour redéfinir les rôles sociaux.
Voir Zehra Arat, « Women’s Rights in Islam: Revisiting Qur’anic Rights. » In Human Rights: New Perspectives, New Realities. Édité par Peter Schwab et Adamanta Pollis, eds., Boulder, CO: Lynne Rienner Publishers, 2000: 69-94.13 Michele Brandt et Jeffrey A.
Kaplan. « The Tension between Women’s Rights and Religious Rights: Reservations to CEDAW by Egypt, Bangladesh and Tunisia. » The Journal of Law and Religion 12:1 (1995-96): 105-142; Connors, 1997; Clark, 1991.14 Documentation ONU E/1987/SR/11.15 Jane Connors. « The Women’s Convention in the Muslim World ».
In Human Rights as General Norms and a State’s Right to Opt Out: Reservations and Objections to Human Rights Convention. Édité par J.P. Gardner. London: British Institute of International and Comparative Law, 1997: 85-103, at pp.99-100. John Wilmoth, Clare Menozzi, Lina Bassarsky et Danan Gu En fin de compte, la santé de la planète et la durabilité de notre système économique dépendront des choix sociaux, démographiques, économiques et environnementaux que nous ferons. C’est une chose d’utiliser l’IA pour rédiger des mémos ou d’automatiser le flux de travail dans une entreprise, mais le travail des professionnels des Nations Unies consiste à prendre des décisions politiques et opérationnelles qui ont des conséquences humaines concrètes pour la société et dans la vie quotidienne à l’échelle mondiale. John Wilmoth, Clare Menozzi, Lina Bassarsky et Danan Gu En fin de compte, la santé de la planète et la durabilité de notre système économique dépendront des choix sociaux, démographiques, économiques et environnementaux que nous ferons.
Quels sont les 5 devoirs de la femme ?
1 « Elle laisse son corps sur une chaise longue ; elle lui permet de s’abandonner coquettement aux grâces de la nonchalance éveillée, de la paresse qui semble faire quelque chose » , Cette description de la femme mondaine a contribué à laisser de la femme du XVIII e siècle une image négative : elle serait oisive, dispendieuse, peu encline à s’occuper de son intérieur.
Cette dénonciation de la frivolité des femmes et, au-delà, d’un mode de vie aristocratique est un thème largement éculé à cette époque. Louis-Sébastien Mercier met également en avant, dans le Tableau de Paris, deux images antagonistes de la femme , celle idéale d’un temps enfui où les femmes s’affairaient dans leur maison, et celle contemporaine et critique de jeunes femmes désœuvrées et légères.
Cette vision diachronique des femmes s’affirme dans toute une littérature cherchant à contrôler leur comportement en les mettant en garde contre les dangers de la vie mondaine et en cherchant à les confiner à la sphère domestique. L’époque moderne est alors marquée par le développement d’une littérature prescriptive qui se démarque des ouvrages dressant depuis le Moyen Âge un portrait négatif de la femme, « être dangereux à canaliser » ,
En effet, à partir du XVI e siècle, et plus encore du milieu du XVII e siècle, différents ouvrages cherchent à réhabiliter les femmes, à condition qu’elles se cantonnent aux rôles qui leur sont assignés. La vie conjugale est ainsi valorisée à travers le développement de manuels, rédigés par des religieux , visant à modeler le comportement humain et à fixer les rôles respectifs de l’homme et de la femme dans le mariage chrétien ,
Les clercs insistent sur le rôle de la femme au foyer et développent un modèle d’épouse dévouée, obéissante, et de mère attentive. Ce genre littéraire connaît un grand succès à l’échelle européenne à partir du XVI e siècle avec l’ouvrage pionnier de Juan Luis Vivès suivi, au XVII e, de ceux de Jacques du Bosc et de Robert Brathwait ,2 Au XVIII e siècle, le succès des manuels de conduite ne se dément pas.
- Clercs, laïques, hommes ou femmes écrivent tour à tour sur les rôles de la femme au sein du mariage et cherchent à préparer les jeunes filles à leurs futures tâches.
- Les ouvrages du XVII e siècle sont constamment réédités durant le XVIII e, maintenant une continuité dans la perception des rôles domestiques des femmes, mais ceux du XVIII e rencontrent également de grands succès à l’échelle européenne.
Ces manuels de conduite prennent des formes variées : lettres, pièces de théâtre et entendent éduquer les jeunes filles pour qu’elles deviennent des épouses et des mères idéales. Les conduct books anglais ont été étudiés dans des perspectives littéraires ou his toriques ,
En revanche, si différents travaux ont abordé les manuels de conduite sous les angles principaux de l’éducation , du savoir-vivre , ou de la morale , aucune étude d’envergure n’a été menée sur les ouvrages de conduite en France, et plus particulièrement sur ceux apparus au XVIII e siècle. Néanmoins, ces travaux ont été d’un apport précieux afin de constituer le corpus de textes évoquant le rôle de la femme dans l’économie domestique.
Dans cette perspective, la bibliographie établie par Alain Montandon a été une première base de travail. Cependant, l’objectif est ici différent : il s’agit d’analyser tout passage décrivant, à l’intérieur d’un manuel visant à modeler le comportement des jeunes filles et des jeunes femmes en vue du mariage, ou à l’intérieur de celui-ci, les aspects concrets, quotidiens de la gestion de la maison.
Le corpus apparaît donc polymorphe et déployé dans un grand dix-huitième siècle , Notre recherche a particulièrement bénéficié du riche fonds du site Tolbiac de la Bibliothèque Nationale de France. Au total, ce sont vingt-cinq ouvrages édités entre 1687 et 1829 qui ont été étudiés.3 Il s’agit d’analyser le discours dressant le portrait de femmes véritables maîtresses de maison mais qui restent toutefois placées sous domination masculine.
Il convient de comprendre, après avoir présenté les objectifs de ces textes, comment ils s’insèrent dans l’histoire des femmes, puis de voir comment leurs auteurs affirment et valorisent le rôle domestique des femmes, tout en l’utilisant pour les cantonner à la maisonnée.
Si la maîtresse de maison est au plus près de la réalité quotidienne de la vie domestique, il faut toutefois interroger la nature de ce pouvoir féminin dans une maisonnée dominée par la figure masculine.4 Les manuels ont une visée prescriptive affirmée dès l’intitulé : il s’agit de décliner des règles, des avis pour l’ensemble de la vie des filles et des femmes.
Les dimensions moralisatrices et religieuses sont très prégnantes. Par les incipit, préfaces, dédicaces placées au début de nombreux ouvrages, les auteurs présentent, justifient leur projet et proposent souvent une réflexion globale sur l’éducation ; ils s’adressent à un destinataire identifié : le lecteur, une jeune fille, une mère, ce qui crée un pacte de lecture, une connivence avec le lecteur, et montre que l’ouvrage est le résultat d’une expérience concrète, antérieure, auprès d’une jeune fille à qui la préface est dédiée.5 La pertinence du projet est également attestée par la qualité des auteurs qui excipent d’une expérience dans le domaine pédagogique que ce soit à la fin du XVII e siècle, avec Fénelon et Madame de Maintenon, ou à la fin du XVIII e avec Madame Leprince de Beaumont et la comtesse de Genlis.
Pour le plus grand nombre, l’écriture est liée à leur expérience de père, de mère ou de grand-mère , La qualité des auteurs issus de l’élite européenne et parfois proches de la famille royale, renforce leur autorité. Il faut également souligner que les conseils sont majoritairement le fait d’hommes.
C’est aussi une image façonnée par des religieux, ce qui rappelle la volonté de l’Église de contrôler le rôle des femmes dans le mariage. Toutefois, une parole laïque et féminine apparaît également.6 Les jeunes filles sont les destinataires privilégiés de ces ouvrages.
Le mariage apparaît comme un moment charnière qui retient l’attention de tous les pédagogues : il s’agit de former les jeunes filles à leurs futurs devoirs tout autant que d’annoncer ceux de la nouvelle épousée. Le discours peut également s’adresser directement aux mères de famille chargées de la formation des jeunes filles notamment en ce qui concerne les tâches domestiques ,
Les auteurs conseillent celles de l’élite, qui appartiennent à la noblesse ou qui disposent d’une fortune confortable leur permettant d’avoir une domesticité étoffée qui justifie d’autant plus les conseils. Néanmoins, des différenciations sont faites au début du XIX e siècle : la comtesse de Genlis établit ainsi des distinctions entre des femmes ayant plus de 100 000 livres de rentes et les autres, tandis que dans la seconde édition du Magasin des jeunes dames, les miladies deviennent de simples demoiselles ,
Avec la Révolution, le lectorat s’élargit et ne se limite plus aux jeunes filles des familles fortunées ou de la noblesse.7 Les manuels entendent ainsi former une épouse idéale ; ils sont donc amples, par leurs visées comme leurs dimensions, ainsi que le soulignent leurs titres qui présentent « un guide complet » , des règles pour « toutes les circonstances de la vie » , et souhaitent aborder tous les domaines de la vie conjugale.
De ce fait, ces ouvrages sont volumineux : ils contiennent pour leur grande majorité plus de deux cents pages, denses et sans illustration. Leur lecture est toutefois facilitée par leur format : ils sont exclusivement édités in octavo ou in duodecimo, ce qui les rend faciles d’utilisation au quoti dien, et par une structure parfois dynamique.
Celle-ci se définit par la présentation de dialogues, de jeux de questions-réponses qui rappellent les catéchismes, voire de mise en scène théâtrale , et le plus souvent par une organisation en chapitres. Ceux-ci abordent les principaux états de la femme : épouse, mère, veuve , ainsi que les principaux devoirs d’une femme mariée : la pratique de la religion, l’éducation des enfants, les relations avec son mari, et plus généralement les mœurs.
L’accent est mis sur l’emploi du temps des épouses qui est une préoccupation constante de ces ouvrages. Dans cette perspective, les chapitres consacrés exclusivement à l’économie domestique sont rares ; il faut donc glaner des informations dans les chapitres généraux sur les devoirs des femmes , et plus particulièrement dans ceux consacrés à leurs occupations ,
En définitive, le rôle des femmes dans l’économie domestique occupe une place minoritaire dans ces ouvrages qui consacrent davantage de pages à les protéger de lectures dangereuses, d’une vie trop mondaine, de dépenses trop coûteuses Le rôle domestique des femmes y est néanmoins affirmé et il permet à celles-ci d’acquérir un vrai pouvoir au sein de la maisonnée.8 Ces manuels décrivent très précisément les multiples tâches des femmes et permettent de définir la nature du pouvoir féminin dans la maison.
Celui-ci a été interprété de manière différente par l’historiographie qui a d’abord analysé les rapports entre mari et femme en insistant sur l’importance du patriarcat, puis en termes de complémentarité.9 L’histoire des femmes est en effet tout d’abord analysée principalement comme une histoire de l’oppression et de la domination masculine : le patriarcat est récusé comme source de l’inégalité des sexes.
Dans la même perspective, un courant historiographique dominant dans les pays anglo-saxons jusque dans les années 1980, a développé l’idée que l’avènement du capitalisme , au tournant des XVIII e et XIX e siècles, associé à l’émergence des classes moyennes , aurait conduit à la formation de deux univers séparés ,
Celle-ci aurait entraîné la fin d’un âge d’or , celui de l’économie familiale du XVII e siècle, le déclin du rôle des femmes qui auraient perdu tout pouvoir , et le développement de l’oisiveté chez les aristocrates lesquelles, plus préoccupées par les loisirs et la consommation, auraient laissé leurs servantes gouverner la maison à leur place.10 En réaction à cette « tonalité victimaire » , la Gender History a mis en avant l’idée que les rapports entre les hommes et les femmes sont des constructions sociales qui évoluent dans le temps : l’accent a été mis sur le pouvoir des femmes et sur la complexité des rapports homme-femme ,
- On s’interroge également, en France, sur le déclin du travail des femmes dans des travaux qui le mettent en cause et développent au contraire l’idée d’une complémentarité des rôles masculins et féminins, notamment en milieu rural ,
- Les études menées sur des ouvrages du for privé , à l’exemple de celle d’Amanda Vickery sur des femmes de la gentry du Lancashire , ont également nuancé l’idée que la maison devenait l’horizon indépassable de la femme des XVIII e et XIX e siècles.11 Cependant, à la fin des années 1980 un nouveau courant historiographique français a insisté sur les dangers de surévaluer le pouvoir des femmes et d’occulter les confrontations entre hommes et femmes par l’idée d’une complémentarité des pouvoirs.
L’utilisation du concept de genre, et plus encore de son pluriel, aurait de même estompé les conflits entre hommes et femmes , Il s’agit alors de voir comment la culture féminine se construit dans ce système de rapports inégalitaires : les femmes peuvent exercer une forme de pouvoir sans remettre frontalement en cause les formes de domination masculine, en jouant des failles de celle-ci et des moindres espaces de liberté dont elles peuvent disposer ,
En France, à l’époque moderne, la femme est un être juridiquement subordonné : comme le rappelle à la fin du XVIII e siècle le jurisconsulte Jérôme Pothier, le mari a « un droit de puissance sur la personne de sa femme qui s’étend à ses biens » , Toutefois, les études récentes invitent à ne pas apprécier trop négativement la situation des femmes mariées : si elles sont subordonnées, elles disposent cependant d’une protection, notamment pour leur dot qui demeure inaliénable.
Le mari est à la fois le garant et le protecteur des biens et des intérêts de son épouse. Veuves, les femmes disposent d’une entière capacité juridique qui leur permet de gérer leurs biens propres ou ceux de leur mari, soit comme usufruitières, soit comme héritières.12 Si le rôle domestique des femmes est affirmé, c’est aussi un moyen pour les confiner dans la maison et ainsi mieux contrôler leur activité.
- Les auteurs insistent donc sur la nécessité pour les femmes de rester à la maison ce qui permet de les protéger et de les surveiller.
- Le modèle est biblique : au début du XVIII e siècle, Madame de Maintenon rappelle les Psaumes et exhorte ainsi une ancienne demoiselle : « vivez dans le fond de votre maison, fuyez le monde » ,
Ce thème se retrouve durant tout le siècle et souligne le parallèle entre les deux états que peut prendre une jeune femme, le voile ou le mariage. Cette analogie entre ces deux formes de clôtures est mise en exergue dans certains manuels qui soulignent la même indissolubilité des deux vœux ,
- Le monde est vu comme tentateur et dangereux, inconvenant, et la clôture, au couvent ou dans une maison, est un moyen d’en protéger les femmes.
- En effet, vivre dans le monde conduirait celles-ci à la paresse ,
- Les auteurs dénoncent celles parmi elles – notamment les aristocrates – qui s’étourdissent dans les plaisirs, les sorties, et oublient leurs devoirs, comme par exemple Madame Leprince de Beaumont qui fustige « Les Dames qui veulent s’abandonner à la dissipation et aux plaisirs, sont forcées de laisser tout le soin de leur maison à ce qu’on appelle à Londres des housekeepers » ,
Cet oubli a des conséquences néfastes pour l’ensemble de la maison : « on voit une infinité de familles considérables, qui sont tombées en décadence » , Les auteurs créent ainsi une dichotomie entre la sphère mondaine et la sphère domestique. La première est le domaine de la mollesse, de l’orgueil, condamné unanimement par les traités ,
Manquer à ses devoirs est assimilé à un véritable péché comme le souligne l’Anglais Steele : « une femme qui néglige un devoir si essentiel, commet un véritable péché, et elle rendra compte un jour de tout le mal qu’elle aura laissé commettre dans sa famille » , Au contraire, le monde domestique est le domaine de la vertu.
Certains auteurs jouent sur cette confrontation et opposent deux images féminines en citant les Proverbes : « la femme sage bâtit sa maison et l’insensée détruit de ses mains celle qui était déjà bâtie » , Le travail domestique est alors perçu comme un rempart contre les péchés qui menacent les femmes, en premier lieu, l’oisiveté, source de tous les maux.
Chaque traité contient un chapitre sur le thème de l’occupation du temps, de la lutte contre la paresse. Cette dernière est soutenue et légitimée par les traités médicaux qui mettent en cause l’inactivité comme source de maladies, notamment des vapeurs , Le renforcement du corps, mis en valeur par la découverte des fibres, est alors associé au renforcement moral ,
Pour les auteurs, confiner les femmes dans la sphère domestique en leur donnant des tâches à accomplir permet d’éviter qu’elles soient inactives : elles se laisseraient aller à leurs mauvais penchants.13 Le rôle domestique des femmes prend cependant une dimension plus positive : la maisonnée est le lieu où peuvent s’exercer les vertus féminines : sagesse, tempérance, travail.
Ce dernier est exalté à travers l’utilisation du modèle de la femme forte de la Bible qui sert de support au programme de formation des jeunes filles , Plus qu’une tâche, le rôle des femmes est un devoir quasi sacré ou, pour Rollin, un don divin « que la Providence leur a assignée comme préciput, et pour laquelle elle leur a donné plus de talents qu’aux hommes : voilà ce qui les rend véritablement dignes d’estime et de louange » ,
On retrouve à travers cet écrit, l’inflexion des conduct books du premier XVIII e siècle qui mettent en avant « l’exaltation des vertus féminines et l’idéalisation de la féminité » , Gérer les biens de la maison serait ainsi l’occasion pour elles de déployer leurs qualités en faisant preuve de « sage économie » , « bon sens et bon goût » ,14 Pour cela, les manuels proposent un programme éducatif pour les jeunes filles dont la finalité principale est de faire d’elles de bonnes épouses.
Si tous s’accordent à donner aux jeunes filles « une teinture » de connaissances, c’est-à-dire un savoir élémentaire, en orthographe ou en calcul, en relation avec les activités de la future épouse, la formation est cependant poussée à des degrés variables selon les auteurs. À ces connaissances rudimentaires, certains d’entre eux ajoutent des notions juridiques et une formation pratique.
Les jeunes filles doivent apprendre les règles de fonctionnement d’une maison à l’aide de leur mère qui leur confie des responsabilités au sein de leur propre maison Selon Richard Steele, cette connaissance pratique doit s’accompagner – exclusivement pour celles qui jouissent d’une grande fortune – de la connaissance des biens du ménage ; il place dans cette perspective les « dames de qualité » au niveau de leur mari : « Elles devraient être aussi informées que leurs maris des fermes et des revenus de leurs terres ; de la situation, des baux et de l’état de leurs maisons et enfin de leurs dettes actives et passives.
- Par là, elles sauraient régler leur domesticité, pourvoir à l’établissement de leurs enfants et répondre aux fins du mariage étant en aide à leurs maris dans les soins de leur famille ».
- Toutefois, Steele est le seul à étendre la formation de la jeune femme à un tel degré de connaissances.
- Pour Madame de Genlis, au contraire, le degré d’implication de l’épouse est subordonné à son niveau de fortune : les femmes de plus de 100 000 livres doivent « se borner à choisir des serviteurs fidèles et intelligents dont on règle les comptes le plus souvent possible » ,
Pour les auteurs, cette formation répond à des soucis pragmatiques : il s’agit d’éviter les abus, les tromperies notamment de la part des intendants, mais aussi d’éclairer la jeune épouse sur le niveau de fortune de la famille afin de l’inciter à la fois à conserver le patrimoine, par une gestion rigoureuse, et éventuellement à l’étendre par de fructueuses alliances.
Néanmoins, ces connaissances doivent être limitées : il ne s’agit pas, notamment pour Fénelon, de rendre une femme trop savante et trop indépendante notamment en cas de veuvage ,15 Les différents ouvrages entendent donc contrôler l’activité des femmes en les circonscrivant à la maison, « royauté domestique » où peuvent s’épanouir les vertus féminines et où elles ont de lourdes tâches.16 Les auteurs exhortent les jeunes femmes à surveiller la vie de la maison au quotidien ; quant aux comptes, ils doivent être tenus de manière régulière et précise.
Les textes entrent dans les détails de la gestion de la maison, tout particulièrement la duchesse de Liancourt, qui propose une organisation très précise et raisonnée des comptes, de leur gestion et de la tenue des livres où ils figurent , Elle conseille également à sa petite-fille un contrôle très méticuleux selon un calendrier très précis : « Une fois par semaine, rencontre avec l’intendant pour la vérification des comptes.
Tous les matins, lire les feuilles de dépenses du jour précédent. Tous les quinze jours, je m’assemblerai avec nos gens d’affaire. Tout doit être noté sur un registre. Tous les jours, il faut faire les feuilles des dépenses de la veille » , Cette surveillance quotidienne est également recommandée par la comtesse de Genlis qui remarque qu’il s’agit d’une pratique répandue chez les femmes de l’aristocratie ,
Tous les auteurs invitent les maîtresses de maison à intervenir quotidiennement, dès l’aube , dans la vie de la maison : leurs tâches sont multiples et largement décrites. Elles doivent notamment contrôler la maison à heures fixes , Ce contrôle prend la forme de visite de la maisonnée, de la surveillance de l’activité des domestiques, du bon état de la maison, de l’ordre et de la propreté car, comme le rappelle la comtesse de Genlis, « rien ne supplée l’œil du maître » ,
- Les mêmes conseils se retrouvent dans les conduct books anglais qui dressent le portrait d’une dame de qualité veillant sur la maisonnée telle nos conservateurs de musée aujourd’hui ,17 Les manuels guident également les femmes dans la façon de diriger les domestiques et de se comporter avec eux.
- Ils développent tout d’abord leurs conseils : la maîtresse de maison doit être juste et adresser des ordres clairs et rigoureux.
L’idée de justice est particulièrement mise en exergue et se définit en priorité par le juste paiement des gages : le non-paiement de ceux-ci est condamnable sur le plan religieux – les auteurs rappellent les injonctions bibliques – et sur le plan judiciaire, car il est identifié au non-respect des engagements du maître ,
Ils énoncent ensuite leurs interdictions. Ils condamnent à la fois la faveur et la trop grande proximité avec les domestiques. La première entraînerait jalousies et conflits car la maîtresse de maison, à l’instar du roi, ne peut avoir de favoris ; la seconde apparaît cruciale car elle concerne la promiscuité de femmes avec d’autres hommes vivant sous son toit : la maîtresse de maison doit éviter tout comportement impudique avec ses serviteurs masculins ; enfin, les deux ruineraient le crédit de la maîtresse de maison : les domestiques ne peuvent devenir les confidents des maîtres.
L’objectif des auteurs est donc d’asseoir l’autorité des femmes mais il apparaît en filigrane une volonté plus générale de les éduquer. Mesure et tempérance sont les maîtres mots des ouvrages, qui bannissent tout excès de colère ou tout caprice , À travers leurs plumes, se retrouvent les principaux défauts attribués aux femmes : inconstance, absence de maîtrise de soi, fragilité nerveuse.
- Elles doivent cependant se montrer irréprochables : maître et maîtresse de maison représentent des modèles de vertu pour leurs domestiques.
- Les ouvrages rappellent qu’il est difficile d’obliger les domestiques à faire ce que les maîtres sont incapables de s’imposer.
- Le contrôle de soi est donc indispensable pour une maîtresse de maison qui peut ainsi faire régner l’ordre et la discipline parmi ses domestiques ; comme le conclut Richard Steele « ainsi le moyen le plus sûr d’être bien servi, c’est d’être très juste envers les domestiques » ,18 Les manuels indiquent également que la maîtresse de maison doit prendre soin de ses domestiques : c’est d’abord un souci matériel et quotidien – leur fournir des vêtements adaptés , les soigner durant leurs maladies – qui s’étend tout au long de leur vie.
Au moment où le domestique âgé ne peut plus assurer son service, la maîtresse de maison a le devoir de lui verser une pension , À travers cette réflexion, se dévoile à la fois l’évolution du discours sur les pauvres avec le passage de la charité chrétienne à la bienfaisance, et l’idée d’une laïcisation des attitudes envers la vieillesse avec une plus grande prise en compte du grand âge et de l’incapacité physique des personnes âgées, ainsi que David Troyansky l’a mis en exergue.
- Témoins de ce changement des sensi bilités, se mettent en place en Angleterre et en France des systèmes de pensions, notamment dans l’armée et la bureaucratie.19 C’est également un devoir religieux : le chef de famille doit maintenir sa maisonnée dans la religion chrétienne.
- La maîtresse de maison, « au défaut de son mari » , veille sur la formation religieuse des domestiques auxquels elle apprend le catéchisme ,
Celui-ci est indispensable à leur salut : l’humilité de leur besogne leur permet de gagner le ciel. La religion est ainsi un moyen de « sanctifier le travail » des domestiques, et par là-même de justifier l’état ancillaire ; la religion est nécessaire au salut du domestique tout autant qu’à celui du maître comme le rappelle la duchesse de Liancourt : « ils doivent gagner le ciel par cette humiliation comme vous devez le gagner par le soin que vous prendrez de leur conduite » ,
Cependant, les ouvrages insistent moins sur l’idée de salut que sur le rôle de la religion comme moyen de mieux contrôler les domestiques tout particulièrement dans la deuxième moitié du XVIII e siècle. La religion a pour de nombreux auteurs un souci d’efficacité. Elle joue un rôle de liant social, de « régulateur social » ; elle apprend la soumission au maître, car l’obéissance est assimilée à un devoir sacré ,
Cette utilisation pragmatique de la religion se retrouve notamment dans le Magasin des jeunes dames : « Remontons à la source du mal. Les domestiques n’ont point été aidés par les bons exemples ; ils manquent d’éducation ; ils ont peu de religion et ce qu’ils en ont est pris de travers.
- Si on peut remédier à ces trois choses qui leur ont manqué, on pourra espérer être bien servi » ,
- L’ancienne gouvernante met ainsi en lumière le reflux religieux de la fin du XVIII e siècle et ses conséquences sociales.
- Cette réflexion s’insère dans un débat plus large sur le rôle politique et social de la religion qui agite les Lumières.
Pour les théistes, le christianisme est réduit à un rôle de ciment social ; Rousseau développe de même l’idée d’une religion civile , Mais des différences apparaissent : pour Madame Leprince de Beaumont, la source du mal est l’absence de formation religieuse, tandis que pour Rousseau c’est l’inégalité , première cause de la dégradation des mœurs.20 La maîtresse de maison a donc une charge éducative et morale envers les domestiques ; elle serait en quelque sorte pour eux une mère de substitution.
- Sa proximité avec eux est soulignée : les domestiques sont des « frères » , des « amis malheureux » ,
- Ces expressions rappellent l’idée d’une égalité naturelle devant Dieu : maître et domestique, en tant qu’êtres humains, sont égaux hors du monde, identiques face à la mort.
- Mais la position subalterne des domestiques est énoncée avec force : « Nos domestiques doivent être regardés comme des amis d’un ordre inférieur » ,
La maîtresse est alors chargée d’atténuer cette inégalité de condition comme le souligne Fénelon, repris mot pour mot par la marquise de Lambert : « le service s’étant établi contre l’égalité naturelle des hommes, il faut l’adoucir autant qu’on le peut » , ou Dupuy la Chapelle, avec une charge affective plus forte : « aimez vos domestiques, traitez-les avec douceur » ,
Le domestique doit être traité avec équité, c’est-à-dire avec bonté , humanité et sans mépris , Mais les manuels, à l’instar de Rousseau de Thelonne, pour qui les domestiques sont « des enfants mal instruits et mal préparés » , reprennent également un topos de la littérature européenne de l’époque moderne : le domestique est oisif, voleur , menteur, incompétent Les ouvrages mettent donc en avant le rôle des maîtres dans leur formation et dans le redressement de leurs mœurs, à l’exemple de la comtesse de Genlis qui indique qu’ « un travail assidu les préserve non seulement de beaucoup de vices mais encore de bavardage qui s’établit nécessairement entre des gens dépourvus d’éducation et d’idées » ,
Les devoirs de la maîtresse de maison apparaissent donc proches de celui du père de famille et son autorité doit s’équilibrer entre bonté et fermeté, comme le montre Rousseau de Thelonne qui recommande : « regardez leur entrée chez vous comme une adoption dont vous devez remplir les devoirs » ,21 Les femmes jouent donc un rôle très important dans la maison.
L’épouse idéale ne connaît aucun repos et dispose également d’une autorité très forte sur les domestiques qu’elle doit diriger à la fois avec douceur et fermeté. À travers ces conseils, se lit une vision des rapports que doivent entretenir les maîtresses envers leurs domestiques qui sont organisés sur le modèle patriarcal.
Mais même dans cette perspective, seul le père de famille détient l’autorité suprême, l’épouse ne disposant que d’une délégation de son pouvoir.22 Certains auteurs insistent sur l’idée d’une organisation hiérarchisée de la maisonnée qui serait ordonnée sur le modèle patriarcal.
- Pour Richard Steele c’est « une église en abrégé » : le domestique doit obéissance à son maître comme le chrétien doit obéir à Dieu.
- L’idée que la maison représente une société en miniature se retrouve sous la plume de Madame Leprince de Beaumont qui prend le modèle de la République romaine « Votre famille représente le peuple ; votre mari et vous, en êtes les consuls perpétuels.
Tout se passe en petit dans vos maisons » , Ces comparaisons définissent la maison comme un ensemble cohérent, structuré, hiérarchisé. Le foyer est une Église ou un royaume en miniature, avec un père de famille dont l’autorité est de la même nature que celle du roi ou du prêtre.
La famille est pensée comme la cellule de base de la société, le fondement de l’État. D’autres insistent sur une image différente : les liens tissés entre les domestiques et le maître ne seraient que des relations de travail, d’utilité. Les métaphores sont d’ordre mécanique ou prises dans le domaine de l’activité économique ; elles soulignent une originalité anglo-saxonne.
Ainsi, le marquis d’Halifax et le chevalier Steele utilisent l’image d’une machine pour décrire la maison, où les domestiques seraient les roues, position subalterne mais néanmoins indispensable au bon fonctionnement d’un mécanisme comme l’écrit Richard Steele : « Les dames doivent considérer leurs domestiques comme les roues sur lesquelles roule le gouvernement de leurs familles : si ces roues s’arrêtent ou vont de travers l’ordre de la maison est renversé » ,
Il ajoute également une comparaison agraire : « un laboureur ne doit point user ou épuiser une terre de même on ne doit pas épuiser toutes les forces d’un domestique » ,23 Il reste que l’autorité suprême appartient à l’homme. Le mari est, en effet, le maître véritable de la maison, la femme ne possédant qu’une autorité déléguée, « un pouvoir subalterne » ,
Pour Rollin, cette subordination est voulue par Dieu , Les femmes doivent seconder leurs maris occupés à des tâches plus importantes au-dehors, ou régulièrement absents à cause de leur métier , On pourrait alors parler de complémentarité de subordination : à l’homme les affaires publiques valorisantes, à la femme les activités domestiques, « ces petits soins et menus détails » ,
Mais cette complémentarité n’existe que dans la mesure où elle est voulue, décidée par le mari. Celui-ci reste le maître comme le rappelle Madame de Maintenon qui propose un modèle de vie pour une femme chrétienne mais à une condition ultime « si je suis mariée et que mon mari me laisse maîtresse de la conduite d’une maison de campagne » ,
Steele établit ainsi une distinction entre le chef et la maîtresse de famille : l’homme donne les ordres et la femme veille à leur bonne exécution, au bon fonctionnement de la maison. De Cerfvol établit la même différenciation : les femmes ne sont que les dépositaires d’une autorité qui émane de l’homme : « la subordination consiste moins dans l’obéissance que dans la privation du pouvoir.
- L’homme est le chef de la société et non la femme.
- Celle-ci est comme son assesseur » ,
- Cependant, l’utilisation de termes comme « concerter » , « choisir avec » , laisse entendre la possibilité de négociations ; Ingrid Tague relève sous la plume des auteurs de conduct books l’idée de « marchandages implicites » : en échange d’une soumission totale à leur mari, les femmes auraient une autorité complète sur la maisonnée.
Ce « marchandage » semble toutefois pour elle, paradoxal, car si les femmes possèdent un pouvoir dans la maison, elles restent cependant sous la domination de leur époux qui demeure le chef de la maisonnée. L’équilibre se ferait par des redéfinitions régulières des rôles de chacun, issues de négociations peut-être opiniâtres.
- Dans cette perspective, de Cerfvol met en exergue le pouvoir féminin de persuasion : les femmes disposeraient selon lui d’une « science de concilier » qui leur permettrait de conseiller leur mari.
- Il va plus loin dans ces explications et soutient que les femmes possèdent une capacité naturelle de séduction qui leur permet de convaincre leurs maris sans remettre en cause leur domination.
Il suggère à sa pupille d’user de cette qualité intrinsèque aux femmes : « vous aurez lieu d’observer dans la suite que les femmes qui ont soigneusement cultivé les inclinations douces qu’elles tiennent de la complexion de leur sexe, exercent leur empire sur nous avec plus de puissance, que leurs avis sont plus écoutés et plus suivis et quant au contraire, celles chez qui l’esprit de domination prévaut éprouve plus de contradictions » ,
- Les femmes auraient ainsi tout à perdre d’un conflit ouvert avec leur mari ; au contraire elles gagneraient en influence par une persuasion douce et mesurée qui ne remettrait pas en cause l’autorité masculine.
- De Cerfvol est cependant le seul auteur à développer un tel raisonnement.24 Ainsi le rôle des femmes dans la maison est largement décrit dans les ouvrages abordant l’économie domestique.
Il est d’abord dépeint comme un moyen de les maintenir dans la sphère privée, de les protéger d’un monde vu comme corrupteur et immoral. Mais leur fonction prend une dimension plus positive : la maison est le lieu où s’affirment les vertus féminines. Les tâches assignées aux femmes sont multiples et valorisées.
- De la manière dont la femme exerce son pouvoir dépend le bon fonctionnement d’une maison, sa ruine, ou, au contraire, son prestige, son honorabilité.
- Loin de l’image de deux sphères irrémédiablement hermétiques, le rôle domestique des femmes a des implications publiques.
- L’autorité d’une femme dans sa maison est affirmée, cependant ce pouvoir n’est qu’une délégation : le pouvoir suprême reste masculin.
Si la femme est maîtresse de maison, l’homme reste le chef de famille , Elle ne possède un pouvoir que dans la mesure où celui-ci lui a été confié par son mari. L’étendue de celui-ci est donc un enjeu de négociations entre homme et femme. Sous-entendus par les ouvrages normatifs, ces espaces de liberté et d’autonomie, âprement discutés, seraient à saisir à travers l’étude d’ouvrages du for privé , ou l’analyse d’actes notariés ,
- L’étude des différentes étapes de la vie des femmes est également à considérer : le veuvage est aussi un moyen d’acquérir une indépendance certaine.
- De même, les demandes de séparation de corps démontrent la capacité des femmes à se défendre, et à ne pas accepter toutes les situations ; elles leur permettent d’acquérir une plus grande autonomie.
L’étude des femmes séparées, dont la fréquence apparaît dans la haute noblesse, permettrait également de mesurer les marges d’autonomie de ces femmes seules. Enfin, différents domaines voient l’émergence d’une « conscience féminine » : l’implication religieuse des femmes, notamment à travers l’exercice de la bienfaisance, et, dans une autre perspective, le développement des salons sont des domaines qui leur donnent la possibilité de faire entendre leur voix au-delà des questions domestiques.
Edmond et Jules de Goncourt, La femme au XVIII e siècle, Paris, 1864, (réed.1986), t.1, chap.3 : « la dissipation du monde ». Louis-Sébastien Mercier, Tableau de Paris, Amsterdam, 1783-1788, 6 vol., chap.54 : « nos grands-mères » et chap.28 : « jeunes mariées ». Scarlett Beauvalet-Boutouyrie, Les femmes à l’époque moderne, (XVI e -XVIII e siècles), Paris, Belin, 2003, p.7. Jean Cordier, La famille sainte, Lyon, J. Radisson, 1644 (réed.1651) ; Jean Girard de Villethierry, La vie des gens mariés, Paris, Damoneville, 1738 ; Claude Maillard, Le bon mariage, Douai, J Serrurier, 1643. Agnès Walch, La spiritualité conjugale dans le catholicisme français XVI e -XX e siècles, Paris, Éditions du Cerf, 2002. Juan Luis Vivès, L’institution d’une femme chrétienne, Bruges, 1523, (trad.1542), Paris, Dumoulin, 1893, 39 p. Jacques Du Bosc, L’honnête femme, Paris, Billaine, 1632. Robert Brathwait, The English gentlewoman, London, 1631, reed. New York, Da Capo Press, 1970, 221 p. Gertrude E. 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Steele, op. cit., p.380. Livre des proverbes, 14, 1. Salas, op. cit., p.224 ; Rollin, Traité des études, 1728, nouvelle éd. revue par M. Letronne, Paris, Firmin Didot, 1863, 3 vol., t.1, p.105. Pressavin, Nouveau traité des vapeurs ou traité des maladies des nerfs dans lequel on développe les vrais principes des vapeurs, Lyon, Réguillat, 1770, 351 p. ; P. Roussel, Système physique et moral de la femme, Paris, Vincent, 1775, 380 p. Tissot, De la santé des gens de lettres suivi de l’essai sur la santé des gens du monde, 1775, Paris, J Techener, 1849, 364 p., Essai sur la santé des gens du monde, p.285-364. Livre des proverbes, 31, 27. Abbé Salas, op. cit,, p.226-227. Steele, op. cit,, Art. V, p.373. Rollin, op. cit., p.103. F. Childs, op. cit., citée par A. Vickery, op. cit., p.31. Rollin, op. cit., p.104 ; Salas, op. cit,, p.224. Grégory, op. cit., p.40. Steele, op. cit., p.17. Fénelon, op. cit., p.231 ; d’Espinassy, op. cit., p.65 ; Steele, op. cit., p.19. Salas, op. cit., p.224 ; Rollin, op. cit., p.106 ; Fénelon, op. cit., p.213. De Genlis, Manuel, op. cit., p.12. Fénelon, op. cit., p.235. Ibid., p.234. Mercier, Tableau de Paris, chap.54, « nos grands-mères ». Duchesse de Liancourt, Règlement donné par une dame de haute qualité à Melle de la Roche-Guyon sa petite-fille, pour sa conduite et pour celle de sa maison, Paris, A. Leguerrier, 1698, 234 p., art.5 : pour les affaires qui regardent l’économie du dedans de la maison, p.140. Ibid., p.193. De Genlis, Dictionnaire, op. cit., art. « ménagère (bonne) ». Abbé Salas, op. cit., p.226 ; Duchesse de Liancourt, op. cit., p.160 ; Madame de Maintenon, Plan de vie d’une femme chrétienne. Fénelon, op. cit,, chap. XI, p.206. De Genlis, Manuel, op. cit., p.20 ; Halifax, op. cit,, p.101. De Genlis, Manuel, op. cit., p.18. A. Vickery, op. cit,, p.147. Genèse, 29, 15 : « Alors Laban dit à Jacob : Parce que tu es mon parent, vas-tu me servir pour rien ? Indique-moi quel doit être ton salaire » ; Tobie, 4, 14 « Ne garde pas jusqu’au lendemain, le salaire d’un travailleur, mais paie-le tout de suite ». Salas, op. cit., p.386. De Liancourt, op. cit., p.44. Grégory, op. cit,, p.55. Halifax, op. cit., p.100. Steele, op. cit., p.382. Steele, op. cit., p.419 ; Lambert, op. cit., p.131. Steele, op. cit., p.392. De Liancourt, op. cit., p.108. Salas, op. cit,, p.227 ; Steele, op. cit., p.386. De Liancourt, op. cit., p.108. De Genlis, Manuel, op. cit., p.17. David Troyansky, Miroirs de la vieillesse en France au siècle des Lumières, New York, Cornell University Press, 1989, trad. française, Paris, Eshel, 1992. Steele, op. cit., p.412. Leprince de Beaumont, Magasin, op. cit., t.2, p.159. Steele, op. cit,, p.375. De Liancourt, op. cit., p.110. Claude Petitfrère, L’œil du Maître, Maîtres et serviteurs de l’époque classique au romantisme, Bruxelles, Complexe, 1986, p.223. De Genlis, Dictionnaire, op. cit., article « domestique ». Leprince de Beaumont, Magasin, op. cit., t.2, p.156. Jean-Jacques Rousseau, Le contrat social, Amsterdam, 1762, (réed.1914), Paris, Garnier frères, 507 p., Livre 4, chap.8, « De la religion civile ». Rousseau, Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes, Amsterdam, 1755, (réed.2006, Paris, Gallimard). Dupuy La Chapelle, op. cit,, p.236. De Lambert, op. cit., p.147. Halifax, op. cit,, p.98. De Lambert, op. cit., p.131. Fénelon, op. cit,, p.226. Dupuy la Chapelle, op. cit., p.236. De Lambert, op. cit., p.130. Abbé Salas, op. cit., p.396. Rousseau de Thelonne, op. cit., p.39. Steele, op. cit., p.374. Leprince de Beaumont, Magasin, op. cit., t.2, p.154. De Genlis, Manuel, op. cit,, p.14. Rousseau de Thelonne, op. cit., p.39. Steele, op. cit., p.375. Leprince de Beaumont, Magasin, op. cit., t.2, p.154. Halifax, op. cit., p.98. Steele, op. cit., p.408. Ibid., p.398. Ibid,, p.373. Genèse, 2, 18. D’Espinassy, op. cit,, p.66. 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Quel message aux femmes pour le 8 mars ?
Message vidéo – En el Día Internacional de la Mujer, celebramos el potencial y el poder de las mujeres y las niñas. Reconocemos su coraje, resiliencia y liderazgo. Señalamos las formas en las que estamos haciendo progresos hacia un mundo con más igualdad de género.
Al mismo tiempo, observamos cómo los progresos se ven afectados por las distintas crisis generacionales que se relacionan entre sí y empeoran aún más la situación. En la actualidad, somos testigos de la terrible situación que está ocurriendo en Ucrania, donde las consecuencias para las mujeres y las niñas, incluidas los cientos de miles de personas desplazadas, nos recuerdan lo siguiente: en todos los conflictos, ya sea los de Ucrania, Birmania y Afganistán, o los del Sahel y Yemen, las mujeres y las niñas pagan un elevado coste.
El secretario general ha sido claro: la guerra debe parar. Hace poco, experimentamos cómo la pandemia de COVID-19 ha profundizado las desigualdades, ha aumentado los niveles de pobreza y ha provocado más violencia contra las mujeres y las niñas, así como ha revertido los logros que habíamos alcanzado en las áreas de empleo, salud y educación.
- La crisis cada vez más graves del cambio climático y la degradación ambiental repercuten de manera desproporcionada en los derechos y el bienestar de las mujeres y las niñas.
- Multiplican la inseguridad en todos los niveles: desde el personal y familiar hasta el nacional.
- El aumento de las temperaturas, las sequías prolongadas, las tormentas violentas y las inundaciones están ocasionando la pérdida de medios de vida, agotando los recursos e impulsando la migración y el desplazamiento.
El informe más reciente del IPCC sobre el cambio climático, y el mensaje de nuestro secretario general, nos advierte que « actualmente, casi la mitad de la humanidad está viviendo en la zona de peligro », y que « muchos ecosistemas, hoy en día, están en una situación irreversible ».
- Hoy en día, tenemos la oportunidad de que las mujeres y las niñas ocupen un lugar central en nuestros planes y acciones, así como de incorporar las perspectivas de género en las leyes y políticas mundiales y nacionales.
- Tenemos la oportunidad de repensar, redefinir y reasignar los recursos.
- Tenemos la oportunidad de beneficiarnos del liderazgo asumido por las mujeres y las niñas como defensoras ambientales y activistas contra el cambio climático para encaminar las medidas de conservación del planeta.
Necesitamos las habilidades, las prácticas y los conocimientos intergeneracionales de las mujeres indígenas. Deberemos contar con niveles sin precedentes de cooperación y solidaridad mundial para alcanzar el éxito, pero no hay otra alternativa. Debemos proteger los progresos que obtuvimos con tanto esfuerzo en las áreas de derechos humanos y derechos de las mujeres, y actuar con decisión para no dejar atrás a ninguna mujer ni niña.
- Tenemos un plan que seguir.
- Incluye el liderazgo y la participación plena e igualitaria de las mujeres en la toma de decisiones, su acceso a los empleos verdes y la economía azuI, y su acceso igualitario a la financiación y los recursos.
- Debemos asegurar una protección social universal y una economía del cuidado que proteja a todas las personas.
Debemos entregar más fondos para las iniciativas climáticas, ambientales y de reducción del riesgo de desastres que tengan en cuenta las cuestiones de género, incluida la recuperación de la pandemia de COVID-19, y fomentar la resiliencia a las futuras crisis.
- La solución está ahí.
- Estamos decididas a buscarla.
- Convirtamos este Día Internacional de la Mujer en un momento para recordar que tenemos las respuestas no solo para lograr el ODS 5, sino también para cumplir, a través de la promoción de la igualdad de género, con los 17 Objetivos de Desarrollo Sostenible y la Agenda 2030.
Espero con ansias trabajar con cada una de ustedes en este sentido. Sima Bahous En cette Journée internationale des femmes, nous rendons hommage aux filles et aux femmes partout dans le monde et nous rappelons que les droits des femmes ne doivent jamais être considérés comme acquis.
- Le chemin vers un monde d’égalité entre les sexes est incertain, car les progrès accomplis pas à pas, de génération en génération, peuvent être anéantis du jour au lendemain.
- Les femmes et les filles d’Afghanistan le savent bien.
- Elles qui, en l’espace de quelques mois, ont été dépossédées de leurs droits les plus fondamentaux, notamment de leur droit à l’éducation.
Cette année, la Journée internationale des femmes est axée sur l’innovation et la technologie au service de l’égalité des genres, un sujet qui est au cœur des actions transversales de l’UNESCO dans les secteurs de l’éducation, des sciences, de la culture et de la communication.
La technologie est présente dans presque tous les aspects de notre vie. Elle affecte la manière dont nous travaillons, apprenons, communiquons et participons à la sphère publique. Pourtant les femmes ont une probabilité quatre fois inférieure à celle des hommes de posséder des compétences avancées dans le domaine des TIC et elles occupent moins de 20 % des emplois du secteur.
À peine 12 % de la recherche dans le domaine de l’intelligence artificielle est menée par des femmes. Cela a de graves conséquences. Du fait que les femmes et les filles sont moins présentes dans les nouvelles technologies, les stéréotypes et les préjugés sexistes se perpétuent, et sont parfois exacerbés dans l’environnement numérique.
Pire encore, la violence et le harcèlement sexistes en ligne réduisent les femmes au silence et les dissuadent de participer à la sphère publique. C’est le cas dans le domaine du journalisme où, selon une étude de l’UNESCO, près d’une femme sur quatre a subi des violences en ligne et où les femmes sont un peu moins d’un tiers à s’ autocensurer en conséquence.
Nous devons combler le fossé technologique entre les hommes et les femmes – et cela commence par l’éducation. Bien que le nombre de filles scolarisées n’ait jamais été aussi élevé, les femmes et les filles restent sous-représentées, en tant qu’apprenantes et en tant qu’enseignantes, dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques.
- C’est pourquoi l’UNESCO œuvre à mettre en valeur les talents des femmes et des filles, dans l’objectif de faire du développement technologique un levier de l’égalité des genres.
- Au Kenya, au Rwanda, en Tanzanie et en Ouganda, par exemple, des milliers de filles ont bénéficié de nos programmes d’éducation et de mentorat en matière de compétences numériques.
Au-delà de l’éducation, l’UNESCO s’engage à faire de la sphère numérique un lieu plus sûr pour les femmes. Elle encourage la diversité et l’inclusion dans les industries technologiques, notamment par le biais du Réseau des femmes pour une IA éthique (W4ethicalAI) qui, sur la base de la Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle, s’ emploie à combattre les préjugés sexistes et soutient le financement des entreprises de la tech dirigées par des femmes.
- Au niveau politique, l’UNESCO fait de l’égalité des genres un objectif clair des lignes directrices qu’elle élabore pour la réglementation des plates- formes numériques – en s’ appuyant sur les solides fondements établis lors de la conférence « Pour un Internet de confiance » qu’elle a organisée en février 2023.
- Aujourd’hui, en cette Journée internationale des femmes, nous devons veiller à ce que les femmes et les jeunes filles bénéficient des possibilités offertes par la transformation technologique, mais aussi, et surtout, nous devons faire en sorte qu’elles puissent participer au développement de ces nouvelles technologies, à égalité avec les hommes.
- Audrey Azoulay
Les femmes et les filles de tous les horizons ont le droit de vivre sans violence et de disposer librement de leur corps et de leur vie, dans le monde réel et en ligne. L’UNFPA a lancé la campagne afin de sensibiliser au manque de protection pour les femmes et les filles en ligne.
- Nous soutenons les survivantes de violences basées sur le genre en ligne et attirons l’attention sur les normes sociales sexistes qui nourrissent ces violences.
- Les nouvelles technologies offrent une infinité de possibilités.
- Elles nous permettent de construire des réseaux, de multiplier les occasions et d’ouvrir les esprits.
Dans notre monde de plus en plus connecté, il est indispensable que chacun ait accès au numérique et développe des connaissances et compétences dans ce domaine afin de travailler, se former ou encore participer à la vie citoyenne. Néanmoins, certains abusent de plus en plus de ces technologies, s’en servent comme arme et ciblent les femmes et les filles de manière disproportionnée.
- Les populations marginalisées, comme les personnes d’ascendance africaine, les peuples autochtones, les personnes handicapées et les personnes LGBTQIA+, peuvent être encore plus vulnérables.
- On explique souvent la fracture numérique par le manque d’intérêt des femmes et des filles pour les nouvelles technologies.
C’est faux. Ce sont les violences et les discriminations qui perpétuent l’exclusion des femmes et des filles du monde des technologies. De plus, cette fracture numérique réduit leurs possibilités et renforce les inégalités économiques, sociales et de genre.
Les effets cumulés de cette exclusion sont énormes. Environ 2,7 milliards de personnes n’ont pas accès à Internet et la majorité d’entre elles sont des femmes et des filles. Au niveau mondial, 62 % des hommes utilisent Internet contre 57 % des femmes. Les femmes et les filles sont essentielles pour construire un avenir juste.
Plus elles seront impliquées dans la création des nouvelles technologies, moins elles seront vulnérables et plus notre société en tirera profit. Peu importe leur but : des technologies mal conçues, conjuguées à l’inégalité de genre, peuvent nuire. Comment ? Abus d’images, sextorsion, harcèlement, discours haineux, cyberintimidation et divulgation d’informations personnelles.
- Nous avons besoin de différents points de vue pour concevoir des outils et produits sûrs, faciles d’utilisation et inclusifs.
- C’est la raison pour laquelle l’UNFPA met au point des lignes directrices sur les questions de sécurité et d’éthique, destinées aux praticiens qui conçoivent des technologies afin de leur permettre de prévenir et réagir aux violences basées sur le genre.
Surtout, nous exhortons les entreprises du secteur des technologies à impliquer dès le départ les femmes dans la création de leurs produits. La technologie est un outil essentiel pour atteindre l’égalité des genres. Lorsque les femmes et les filles sont en mesure d’utiliser les nouvelles technologies en toute sécurité, elles peuvent faire entendre leur voix, exercer leur droit et leur autonomie et profiter de ces plateformes qui peuvent changer leur avenir, mais aussi le nôtre.
- Dr Natalia Kanem Dès le déclenchement de la pandémie de COVID-19, le pouvoir de l’innovation et des technologies s’est imposé au monde comme une évidence.
- Cependant, il a également exacerbé l’exclusion, les discriminations et les inégalités, surtout au détriment des femmes et les filles.
- À l’occasion de la Journée internationale des femmes, nous devons repenser un monde où l’innovation et les technologies sont plus consciemment mises à contribution pour transformer nos sociétés et nos économies, afin que les ressources et le pouvoir soient répartis de manière plus équitable.
Dans le monde entier, les femmes et les filles s’inquiètent de cette profonde mutation et il est aisé d’en comprendre les raisons. Le fossé numérique entre les femmes et les hommes ne cesse de se creuser et nous supposons, à tort, que l’utilisation des outils et services numériques ne pourra qu’augmenter avec l’accès universel à l’internet.
Quatre-vingt-quinze pour cent de la population mondiale a accès à un réseau mobile haut débit, mais seulement un quart des habitants des pays à faible revenu utilisent l’internet, dont 21 % de femmes contre 32 % d’hommes. Dans le même temps, de nombreuses femmes et filles subissent des formes généralisées de violences en ligne, plus particulièrement les électrices, celles actives en politique, dans la défense de l’environnement et des droits humains, les personnes LGBTIQ+, les militantes, les groupes féministes et les jeunes femmes.
Cela constitue une menace contre leur participation à la vie sociale et politique, leur santé mentale et leur bien-être. Nous assistons à un appel à la transformation sociale émanant de femmes qui sont à l’avant-garde de mouvements qui réclament un changement sociétal dans leurs pays et à travers le monde, que ce soit en ligne ou dans la rue.
- Les technologies numériques ont la capacité d’encourager la démocratie et les droits humains en stimulant l’engagement civique et la participation à la vie politique.
- On peut citer l’utilisation des progrès en matière de sciences du comportement pour permettre aux femmes d’accéder à leurs droits de propriété en Syrie, dans le cadre d’une initiative soutenue par le Laboratoire d’accélération du PNUD.
On peut également citer l’exemple de la plateforme eMonitor+ mise en place en Tunisie qui utilise l’intelligence artificielle pour repérer les situations de mésinformation et désinformation, les discours haineux et les violences perpétrées à l’encontre des femmes lors des élections.
De même, en Tanzanie, les nouvelles innovations permettent d’utiliser l’énergie solaire pour récupérer des eaux de pluie et les traiter en vue de produire de l’eau potable, évitant ainsi aux femmes et aux filles de parcourir chaque jour des kilomètres pour aller chercher de l’eau. Alors que les femmes et les filles sont privées d’éducation dans des pays comme l’Afghanistan, la plateforme STEM4ALL, coordonnée par le PNUD et l’UNICEF, vise à accroître la représentation des femmes et des filles dans les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques (STIM).
Ce réseau de « STIMinistes » entend s’agrandir, passant de 34 pays au monde entier. Cette démarche s’inscrit dans les efforts nécessaires pour que les femmes accèdent au leadership dans nos nouvelles sociétés numériques, pour nous faire progresser sur tous les fronts, de l’action climatique à la restauration de la nature.
- Le PNUD, guidé par sa Stratégie pour l’égalité des sexes 2022-2025 et sa Stratégie numérique 2022-2025, travaille avec des partenaires clés comme ONU Femmes pour aider les pays à mettre en place des écosystèmes numériques inclusifs qui fonctionnent pour toutes les femmes, dans leur diversité.
- Nous avons tous et toutes un rôle à jouer pour mieux faire entendre la voix des femmes, renforcer leur participation à la vie publique et accroître leur accès à la justice, notamment par des initiatives sur l’administration électronique.
Nous devons également redoubler d’efforts dans la lutte contre les discriminations et la violence à l’égard des filles handicapées. Investir dans la finance numérique sera un moyen essentiel permettant aux femmes d’avoir le contrôle total sur leurs ressources financières ; il s’agit peut-être de la solution la plus efficace pour faire reculer la pauvreté et progresser vers la réalisation des objectifs mondiaux.
Qui a remporté la Journée internationale de la femme 2023 ?
INTERNATIONAL FEDERATION – This category recognises the leadership, impact and effective change initiated by International Federations (IFs) that promote and support equality and inclusion of women in sport. Winner – World Para Ice Hockey The inaugural Women’s World Challenge took place in Green Bay, USA, on 26-28 August 2022. @Jessie Dietzler/WPIH World Para Ice Hockey (WPIH) had a landmark year in the development of the sport among female athletes, coaches, and officials. After recognising the gender gap in athlete participation, WPIH shared with its members the WPIH Women’s Development Pathway in June 2021.
The goal of the pathway being to add a women’s event in Para ice hockey at the Paralympic Winter Games. To reach this goal, WPIH has set milestones for the 2022-2026 cycle. The first milestone was to host recognised competitions in 2022, 2023 and 2024 and to have the first-ever Women’s World Championships in 2025.
As part of the newly launched PARA SPORT programme, WPIH created a new property and partnered with Citi to launch the inaugural Women’s World Challenge. This took place in Green Bay, USA on 26-28 August 2022. As a direct result, the number of licensed women went from three in 2021 to 71 in 2022, and 61 of them participated in the tournament.
- Three national teams (Canada, Great Britain, USA) and combined team made up of athletes from eight countries competed in the three-day event.
- A total of 54 athletes were classified.
- Outside the field of play, the event had an all-women officiating crew with one technical delegate, eight on-ice officials, and one result manager.
World Para Ice Hockey created a tournament that showcased the sport while also attracting new athletes to the ice and establishing a long-term pipeline to grow the game.
Quel est le thème de la Journée internationale des femmes en 2023 ?
Le thème de la Journée internationale de la femme (JIF), le 8 mars 2023 est « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologie pour l’égalité des sexes ».
Quel thème pour la Journée de la femme ?
Cette année, la Journée internationale des femmes célébrée le 8 mars 2023 a pour thème « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ».
Quand a été créé la Journée de la femme ?
C’est en 1975, lors de l’Année internationale de la femme, que l’Organisation des Nations Unies a commencé à célébrer la Journée internationale des femmes le 8 mars.
Pourquoi célébrons-nous la Journée de la femme le 9 août ?
Le 9 août 1956, environ 20 000 femmes ont marché vers les bâtiments de l’Union à Pretoria pour protester contre la législation visant à renforcer le contrôle du gouvernement de l’apartheid sur la circulation des femmes noires dans les zones urbaines.
Quelle Edition de la Journée internationale de la femme ?
Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes – Nos vies dépendent de plus en plus d’une forte intégration technologique. Suivre un cours, appeler des proches, effectuer une transaction bancaire ou prendre un rendez-vous médical, de nos jours, tout passe par un processus numérique.
- Et pourtant, 37 % des femmes n’utilisent pas internet et bien qu’elles constituent près de la moitié de la population mondiale, l’écart technologique est toujours en leur défaveur.
- Si les femmes ne peuvent pas accéder à Internet et ne se sentent pas en sécurité en ligne, elles ne sont pas en mesure de développer les compétences numériques nécessaires et de s’engager dans des espaces numériques, ce qui diminue leurs possibilités de poursuivre des carrières dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM).
D’ici 2050, 75 % des emplois seront liés aux domaines scientifiques et technologiques. Pourtant, aujourd’hui, les femmes n’occupent que 22 % des postes en intelligence artificielle, pour ne citer qu’un exemple. L’intégration des femmes dans les domaines technologiques se traduit par des solutions plus créatives et offre un plus grand potentiel d’innovations qui répondent aux besoins des femmes et favorisent l’égalité des sexes.
Leur manque d’inclusion, en revanche, s’accompagne de coûts énormes. Cette édition 2023 de la Journée internationale des femmes se déroule sous le thème de l’innovation et des technologies pour l’égalité des sexes : pour un monde digital inclusif, Il permet de saluer et de célébrer les femmes et les filles qui défendent l’avancement de la technologie transformatrice et de l’éducation numérique.
La célébration explore l’impact de l’écart numérique entre les sexes sur l’élargissement des inégalités économiques et sociales, et permet de mettre également en lumière l’importance de protéger les droits des femmes et des filles dans les espaces numériques et de lutter contre la violence sexiste en ligne, facilitée par les technologies de l’information et de la communication (TIC).
Qui a proclamé le 8 mars ?
Depuis quand la France célèbre la journée du 8 mars ? – La France a célébré pour la première fois la Journée internationale de la femme le 8 mars 1945. C’était pendant la Seconde Guerre mondiale et un an avant que l’Assemblée générale des Nations unies ne la déclare jour international en 1946 Depuis lors, cette journée est devenue une tradition très appréciée en France.
Qui a créé la Journée de la femme 20-23 ?
7 mars 2023 Crédit photo, Getty Images Légende image, Chaque année, des personnes du monde entier célèbrent la Journée internationale de la femme. Vous avez peut-être vu la Journée internationale de la femme mentionnée dans les médias ou entendu des amis en parler.
- Mais à quoi sert cette journée ? Quand a-t-elle lieu ? Existe-t-il un équivalent de la Journée internationale des hommes ? Et quels événements auront lieu cette année ? Depuis plus d’un siècle, le monde entier fait du 8 mars une journée spéciale pour les femmes.
- Lisez la suite pour savoir pourquoi.
- A lire sur BBC Afrique : Crédit photo, Corbis / Hulton Deutsch Légende image, Clara Zetkin a fondé la Journée internationale de la femme en 1910.
La Journée internationale de la femme, également connue sous le nom de JIF, est issue du mouvement ouvrier et est devenue un événement annuel reconnu par les Nations unies (ONU). Les germes de cette journée ont été plantés en 1908, lorsque 15 000 femmes ont défilé dans la ville de New York pour réclamer des horaires de travail plus courts, de meilleurs salaires et le droit de vote.
Un an plus tard, le Parti socialiste d’Amérique a déclaré la première Journée nationale de la femme. L’idée de rendre cette journée internationale est venue d’une femme appelée Clara Zetkin, militante communiste et défenseur des droits des femmes. Elle a suggéré l’idée en 1910 lors d’une conférence internationale des femmes actives à Copenhague.
Les 100 femmes présentes, venues de 17 pays, ont accepté sa proposition à l’unanimité. Lire aussi : Elle a été célébrée pour la première fois en 1911, en Autriche, au Danemark, en Allemagne et en Suisse. Le centenaire a été célébré en 2011, de sorte que cette année, nous célébrons techniquement la 111e Journée internationale de la femme.
Quel message aux femmes pour le 8 mars ?
Message vidéo – En el Día Internacional de la Mujer, celebramos el potencial y el poder de las mujeres y las niñas. Reconocemos su coraje, resiliencia y liderazgo. Señalamos las formas en las que estamos haciendo progresos hacia un mundo con más igualdad de género.
- Al mismo tiempo, observamos cómo los progresos se ven afectados por las distintas crisis generacionales que se relacionan entre sí y empeoran aún más la situación.
- En la actualidad, somos testigos de la terrible situación que está ocurriendo en Ucrania, donde las consecuencias para las mujeres y las niñas, incluidas los cientos de miles de personas desplazadas, nos recuerdan lo siguiente: en todos los conflictos, ya sea los de Ucrania, Birmania y Afganistán, o los del Sahel y Yemen, las mujeres y las niñas pagan un elevado coste.
El secretario general ha sido claro: la guerra debe parar. Hace poco, experimentamos cómo la pandemia de COVID-19 ha profundizado las desigualdades, ha aumentado los niveles de pobreza y ha provocado más violencia contra las mujeres y las niñas, así como ha revertido los logros que habíamos alcanzado en las áreas de empleo, salud y educación.
- La crisis cada vez más graves del cambio climático y la degradación ambiental repercuten de manera desproporcionada en los derechos y el bienestar de las mujeres y las niñas.
- Multiplican la inseguridad en todos los niveles: desde el personal y familiar hasta el nacional.
- El aumento de las temperaturas, las sequías prolongadas, las tormentas violentas y las inundaciones están ocasionando la pérdida de medios de vida, agotando los recursos e impulsando la migración y el desplazamiento.
El informe más reciente del IPCC sobre el cambio climático, y el mensaje de nuestro secretario general, nos advierte que « actualmente, casi la mitad de la humanidad está viviendo en la zona de peligro », y que « muchos ecosistemas, hoy en día, están en una situación irreversible ».
Hoy en día, tenemos la oportunidad de que las mujeres y las niñas ocupen un lugar central en nuestros planes y acciones, así como de incorporar las perspectivas de género en las leyes y políticas mundiales y nacionales. Tenemos la oportunidad de repensar, redefinir y reasignar los recursos. Tenemos la oportunidad de beneficiarnos del liderazgo asumido por las mujeres y las niñas como defensoras ambientales y activistas contra el cambio climático para encaminar las medidas de conservación del planeta.
Necesitamos las habilidades, las prácticas y los conocimientos intergeneracionales de las mujeres indígenas. Deberemos contar con niveles sin precedentes de cooperación y solidaridad mundial para alcanzar el éxito, pero no hay otra alternativa. Debemos proteger los progresos que obtuvimos con tanto esfuerzo en las áreas de derechos humanos y derechos de las mujeres, y actuar con decisión para no dejar atrás a ninguna mujer ni niña.
- Tenemos un plan que seguir.
- Incluye el liderazgo y la participación plena e igualitaria de las mujeres en la toma de decisiones, su acceso a los empleos verdes y la economía azuI, y su acceso igualitario a la financiación y los recursos.
- Debemos asegurar una protección social universal y una economía del cuidado que proteja a todas las personas.
Debemos entregar más fondos para las iniciativas climáticas, ambientales y de reducción del riesgo de desastres que tengan en cuenta las cuestiones de género, incluida la recuperación de la pandemia de COVID-19, y fomentar la resiliencia a las futuras crisis.
- La solución está ahí.
- Estamos decididas a buscarla.
- Convirtamos este Día Internacional de la Mujer en un momento para recordar que tenemos las respuestas no solo para lograr el ODS 5, sino también para cumplir, a través de la promoción de la igualdad de género, con los 17 Objetivos de Desarrollo Sostenible y la Agenda 2030.
Espero con ansias trabajar con cada una de ustedes en este sentido. Sima Bahous En cette Journée internationale des femmes, nous rendons hommage aux filles et aux femmes partout dans le monde et nous rappelons que les droits des femmes ne doivent jamais être considérés comme acquis.
Le chemin vers un monde d’égalité entre les sexes est incertain, car les progrès accomplis pas à pas, de génération en génération, peuvent être anéantis du jour au lendemain. Les femmes et les filles d’Afghanistan le savent bien. Elles qui, en l’espace de quelques mois, ont été dépossédées de leurs droits les plus fondamentaux, notamment de leur droit à l’éducation.
Cette année, la Journée internationale des femmes est axée sur l’innovation et la technologie au service de l’égalité des genres, un sujet qui est au cœur des actions transversales de l’UNESCO dans les secteurs de l’éducation, des sciences, de la culture et de la communication.
- La technologie est présente dans presque tous les aspects de notre vie.
- Elle affecte la manière dont nous travaillons, apprenons, communiquons et participons à la sphère publique.
- Pourtant les femmes ont une probabilité quatre fois inférieure à celle des hommes de posséder des compétences avancées dans le domaine des TIC et elles occupent moins de 20 % des emplois du secteur.
À peine 12 % de la recherche dans le domaine de l’intelligence artificielle est menée par des femmes. Cela a de graves conséquences. Du fait que les femmes et les filles sont moins présentes dans les nouvelles technologies, les stéréotypes et les préjugés sexistes se perpétuent, et sont parfois exacerbés dans l’environnement numérique.
Pire encore, la violence et le harcèlement sexistes en ligne réduisent les femmes au silence et les dissuadent de participer à la sphère publique. C’est le cas dans le domaine du journalisme où, selon une étude de l’UNESCO, près d’une femme sur quatre a subi des violences en ligne et où les femmes sont un peu moins d’un tiers à s’ autocensurer en conséquence.
Nous devons combler le fossé technologique entre les hommes et les femmes – et cela commence par l’éducation. Bien que le nombre de filles scolarisées n’ait jamais été aussi élevé, les femmes et les filles restent sous-représentées, en tant qu’apprenantes et en tant qu’enseignantes, dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques.
C’est pourquoi l’UNESCO œuvre à mettre en valeur les talents des femmes et des filles, dans l’objectif de faire du développement technologique un levier de l’égalité des genres. Au Kenya, au Rwanda, en Tanzanie et en Ouganda, par exemple, des milliers de filles ont bénéficié de nos programmes d’éducation et de mentorat en matière de compétences numériques.
Au-delà de l’éducation, l’UNESCO s’engage à faire de la sphère numérique un lieu plus sûr pour les femmes. Elle encourage la diversité et l’inclusion dans les industries technologiques, notamment par le biais du Réseau des femmes pour une IA éthique (W4ethicalAI) qui, sur la base de la Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle, s’ emploie à combattre les préjugés sexistes et soutient le financement des entreprises de la tech dirigées par des femmes.
- Au niveau politique, l’UNESCO fait de l’égalité des genres un objectif clair des lignes directrices qu’elle élabore pour la réglementation des plates- formes numériques – en s’ appuyant sur les solides fondements établis lors de la conférence « Pour un Internet de confiance » qu’elle a organisée en février 2023.
- Aujourd’hui, en cette Journée internationale des femmes, nous devons veiller à ce que les femmes et les jeunes filles bénéficient des possibilités offertes par la transformation technologique, mais aussi, et surtout, nous devons faire en sorte qu’elles puissent participer au développement de ces nouvelles technologies, à égalité avec les hommes.
- Audrey Azoulay
Les femmes et les filles de tous les horizons ont le droit de vivre sans violence et de disposer librement de leur corps et de leur vie, dans le monde réel et en ligne. L’UNFPA a lancé la campagne afin de sensibiliser au manque de protection pour les femmes et les filles en ligne.
Nous soutenons les survivantes de violences basées sur le genre en ligne et attirons l’attention sur les normes sociales sexistes qui nourrissent ces violences. Les nouvelles technologies offrent une infinité de possibilités. Elles nous permettent de construire des réseaux, de multiplier les occasions et d’ouvrir les esprits.
Dans notre monde de plus en plus connecté, il est indispensable que chacun ait accès au numérique et développe des connaissances et compétences dans ce domaine afin de travailler, se former ou encore participer à la vie citoyenne. Néanmoins, certains abusent de plus en plus de ces technologies, s’en servent comme arme et ciblent les femmes et les filles de manière disproportionnée.
Les populations marginalisées, comme les personnes d’ascendance africaine, les peuples autochtones, les personnes handicapées et les personnes LGBTQIA+, peuvent être encore plus vulnérables. On explique souvent la fracture numérique par le manque d’intérêt des femmes et des filles pour les nouvelles technologies.
C’est faux. Ce sont les violences et les discriminations qui perpétuent l’exclusion des femmes et des filles du monde des technologies. De plus, cette fracture numérique réduit leurs possibilités et renforce les inégalités économiques, sociales et de genre.
- Les effets cumulés de cette exclusion sont énormes.
- Environ 2,7 milliards de personnes n’ont pas accès à Internet et la majorité d’entre elles sont des femmes et des filles.
- Au niveau mondial, 62 % des hommes utilisent Internet contre 57 % des femmes.
- Les femmes et les filles sont essentielles pour construire un avenir juste.
Plus elles seront impliquées dans la création des nouvelles technologies, moins elles seront vulnérables et plus notre société en tirera profit. Peu importe leur but : des technologies mal conçues, conjuguées à l’inégalité de genre, peuvent nuire. Comment ? Abus d’images, sextorsion, harcèlement, discours haineux, cyberintimidation et divulgation d’informations personnelles.
- Nous avons besoin de différents points de vue pour concevoir des outils et produits sûrs, faciles d’utilisation et inclusifs.
- C’est la raison pour laquelle l’UNFPA met au point des lignes directrices sur les questions de sécurité et d’éthique, destinées aux praticiens qui conçoivent des technologies afin de leur permettre de prévenir et réagir aux violences basées sur le genre.
Surtout, nous exhortons les entreprises du secteur des technologies à impliquer dès le départ les femmes dans la création de leurs produits. La technologie est un outil essentiel pour atteindre l’égalité des genres. Lorsque les femmes et les filles sont en mesure d’utiliser les nouvelles technologies en toute sécurité, elles peuvent faire entendre leur voix, exercer leur droit et leur autonomie et profiter de ces plateformes qui peuvent changer leur avenir, mais aussi le nôtre.
Dr Natalia Kanem Dès le déclenchement de la pandémie de COVID-19, le pouvoir de l’innovation et des technologies s’est imposé au monde comme une évidence. Cependant, il a également exacerbé l’exclusion, les discriminations et les inégalités, surtout au détriment des femmes et les filles. À l’occasion de la Journée internationale des femmes, nous devons repenser un monde où l’innovation et les technologies sont plus consciemment mises à contribution pour transformer nos sociétés et nos économies, afin que les ressources et le pouvoir soient répartis de manière plus équitable.
Dans le monde entier, les femmes et les filles s’inquiètent de cette profonde mutation et il est aisé d’en comprendre les raisons. Le fossé numérique entre les femmes et les hommes ne cesse de se creuser et nous supposons, à tort, que l’utilisation des outils et services numériques ne pourra qu’augmenter avec l’accès universel à l’internet.
- Quatre-vingt-quinze pour cent de la population mondiale a accès à un réseau mobile haut débit, mais seulement un quart des habitants des pays à faible revenu utilisent l’internet, dont 21 % de femmes contre 32 % d’hommes.
- Dans le même temps, de nombreuses femmes et filles subissent des formes généralisées de violences en ligne, plus particulièrement les électrices, celles actives en politique, dans la défense de l’environnement et des droits humains, les personnes LGBTIQ+, les militantes, les groupes féministes et les jeunes femmes.
Cela constitue une menace contre leur participation à la vie sociale et politique, leur santé mentale et leur bien-être. Nous assistons à un appel à la transformation sociale émanant de femmes qui sont à l’avant-garde de mouvements qui réclament un changement sociétal dans leurs pays et à travers le monde, que ce soit en ligne ou dans la rue.
- Les technologies numériques ont la capacité d’encourager la démocratie et les droits humains en stimulant l’engagement civique et la participation à la vie politique.
- On peut citer l’utilisation des progrès en matière de sciences du comportement pour permettre aux femmes d’accéder à leurs droits de propriété en Syrie, dans le cadre d’une initiative soutenue par le Laboratoire d’accélération du PNUD.
On peut également citer l’exemple de la plateforme eMonitor+ mise en place en Tunisie qui utilise l’intelligence artificielle pour repérer les situations de mésinformation et désinformation, les discours haineux et les violences perpétrées à l’encontre des femmes lors des élections.
- De même, en Tanzanie, les nouvelles innovations permettent d’utiliser l’énergie solaire pour récupérer des eaux de pluie et les traiter en vue de produire de l’eau potable, évitant ainsi aux femmes et aux filles de parcourir chaque jour des kilomètres pour aller chercher de l’eau.
- Alors que les femmes et les filles sont privées d’éducation dans des pays comme l’Afghanistan, la plateforme STEM4ALL, coordonnée par le PNUD et l’UNICEF, vise à accroître la représentation des femmes et des filles dans les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques (STIM).
Ce réseau de « STIMinistes » entend s’agrandir, passant de 34 pays au monde entier. Cette démarche s’inscrit dans les efforts nécessaires pour que les femmes accèdent au leadership dans nos nouvelles sociétés numériques, pour nous faire progresser sur tous les fronts, de l’action climatique à la restauration de la nature.
- Le PNUD, guidé par sa Stratégie pour l’égalité des sexes 2022-2025 et sa Stratégie numérique 2022-2025, travaille avec des partenaires clés comme ONU Femmes pour aider les pays à mettre en place des écosystèmes numériques inclusifs qui fonctionnent pour toutes les femmes, dans leur diversité.
- Nous avons tous et toutes un rôle à jouer pour mieux faire entendre la voix des femmes, renforcer leur participation à la vie publique et accroître leur accès à la justice, notamment par des initiatives sur l’administration électronique.
Nous devons également redoubler d’efforts dans la lutte contre les discriminations et la violence à l’égard des filles handicapées. Investir dans la finance numérique sera un moyen essentiel permettant aux femmes d’avoir le contrôle total sur leurs ressources financières ; il s’agit peut-être de la solution la plus efficace pour faire reculer la pauvreté et progresser vers la réalisation des objectifs mondiaux.
Qui a mis en place le 8 mars ?
Par Cathy Lafon Publié le 08/03/2023 à 6h00 Mis à jour le 08/03/2023 à 12h23 Le 8 mars, on célèbre la Journée internationale des droits des femmes. A l’origine de cette journée, les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes, au début du XXe siècle Selon le site internet officiel du 8 mars, l’origine de la Journée internationale des droits des femmes s’ancre dans les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes, qui agitèrent la Russie, l’Europe et le monde occidental, au début du XXe siècle.
Que s’est-il passé le 8 mars 1817 ?
Une constitution a été adoptée le 8 mars 1817, créant le New York Stock & Exchange Board, l’ancêtre de l’actuel NYSE. Dès le début, la réglementation régit le commerce. La constitution énonçait des règles détaillées pour les transactions commerciales et imposait des amendes pour contrôler les courtiers désordonnés.